PMC PRODIGY 5 : PMC pour tous

Après avoir apprécié la haute tenue musicale des modèles 24i et 26i, nous découvrons maintenant la nouvelle entrée de gamme de la marque britannique PMC. Elle réunit ses meilleures recettes sous un format compact, surtout proposée à un tarif bien plus abordable. L’expérience inestimable de PMC en matière d’enceintes de monitoring professionnelles rejaillit inévitablement sur les prodigy.

Le célèbre médium à dôme des modèles haut de gamme laisse la place à une conception plus simple à deux voies, qui se décline en deux volumes : la colonne prodigy5, objet de ce banc d’essai, et la bibliothèque prodigy1, qui dispose de pieds dédiés.

Conçues et fabriquées en interne en Grande-Bretagne, elles reprennent la fameuse ligne acoustique ATL, y compris la petite bibliothèque, qui améliore sensiblement l’extension dans le grave pour un volume donné. Le modèle prodigy5 se présente comme une enceinte étroite de 16,5 cm de large pour 90,5 cm de haut et 23,7 cm de profondeur, campée sur deux barres vissées au-dessous, constituant un support rigide dans lequel se fixent des pointes métalliques réglables. Simplicité et efficacité au service du plus grand nombre en partageant la technologie PMC, telle est l’ambition de ce modèle prodigy.

Advanced Transmission Line

Cette charge est constituée d’un tunnel replié derrière le boomer, d’une longueur effective de 196 cm, procurant en même temps une bonne rigidification de la caisse. Il est amorti dans son parcours par de la mousse synthétique, évitant toute tonique surajoutée.

En bas de la face avant se trouvent deux évents oblongs Laminair, au profil aérodynamique dessiné en soufflerie, pour un écoulement de l’air fluide et régulier, non perturbé lors du fonctionnement. Principe existant depuis les années 1930, la ligne de transmission est efficace sur une large bande passante d’environ deux octaves, centrée sur la fréquence de résonance principale de celle-ci ; elle contrôle le mouvement du boomer, réduisant massivement la distorsion en augmentant le niveau de sortie maximal possible. Elle absorbe toute l’énergie indésirable des moyennes et hautes fréquences rayonnées à l’arrière du haut-parleur, mais permet au grave de sortir de la ligne ATL en phase avec le rayonnement frontal du boomer, ce qui améliore grandement ses performances. Le coût et la difficulté d’y parvenir expliquent pourquoi PMC est l’une des rares entreprises à développer avec succès cette technologie.

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Taille de guêpe

La colonne prodigy5 ne prend pas plus de place au sol qu’une bibliothèque, tout en bénéficiant d’une taille étonnamment étroite de moins de 17 cm. Elle s’adaptera sans problème à tout type de pièce, avec un impact visuel mesuré, et une présentation actuelle, où seul le noir est disponible actuellement.

Sur le devant, la grille de protection à fixation magnétique est optionnelle, mais mieux vaut contempler les haut-parleurs dotés d’enjoliveurs masquant leurs vis, dont le tweeter est protégé par une fine grille. Celui-ci est dérivé du modèle équipant le monitor actif result6, à dôme tissu de 27 mm, alors que l’unique boomer de 133 mm (5,25 pouces) possède un cône en fibres naturelles, à long débattement grâce à une suspension à bord roulé en caoutchouc, au cache noyau intégré concave, réduisant les réflexions indésirables.

Il intègre une bobine mobile à haute tenue en température permettant une puissance élevée. La fréquence de transition se situe à 1,7 kHz, pour une réponse annoncée de 35 Hz à 25 kHz, tenant dans -3 dB. Le rendement se situe à 87,3 dB/W/1 m, à une impédance de 6 ohms. Au dos, un simple bornier argenté accepte fourches, bananes 4 mm et fil nu de section modérée. La conception et la réalisation démontrent le savoir-faire de plus de 30 ans de PMC, qui se retrouve favorablement dans le résultat final.

Écoute

Timbres : Les prodigy5 se démarquent par leur allant communicatif et la franchise de leurs timbres, qui explorent toute la bande passante avec détail et transparence, pour une restitution toujours vivante.

Le grave conjugué à la ligne ATL étonne par son extension compte tenu de la taille réduite de l’enceinte, conservant en permanence une lisibilité qui évite toute lourdeur ou opacité, au profit d’une bonne différenciation des notes inférieures. La transition se passe en douceur avec le médium/aigu, sur le même tempo, sans rupture de famille sonore, et pour cause car cette deux-voies est très cohérente, d’une unicité tonale sans faille.

L’aigu pour sa part ne manque pas de fraîcheur et de précision harmonique, donnant beaucoup d’éclat à certains instruments comme la trompette d’Éric Truffaz, la guitare électrique de Kevin Eubanks, ou les cymbales de Joe Morello dans «Take Five». De plus, les prodigy5 se comportent valeureusement sur les voix, comme celle de Corinne Bailey Rae dans «River» d’Herbie Hancock, superbe par sa lisibilité et la sensibilité transmises sans voile, dans une pureté toute juvénile. Le saxophone soprano de feu Wayne Shorter brille de mille feux, toujours inspiré.

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Dynamique : On est sur le terrain de jeu de PMC qui excelle à traduire la vivacité des attaques, l’urgence du jeu et la clarté des lignes rythmiques. Certes, le réalisme est nettement moins prenant que les grosses MB2i que nous connaissons bien, mais ce sont de véritables références en monitoring, d’un prix incomparable.

Les prodigy sont les entrées de gamme PMC, pourtant elles ne renoncent pas à certaines des qualités qui font la renommée de la marque : précision du suivi mélodique, lisibilité du grave qui descend au mieux que le permet le volume, bonne définition sur tout le spectre sonore, et toujours la touche monitoring qui n’est pas là pour enjoliver la réalité, mais restituer la source de façon la plus intègre possible, même si celle-ci n’est pas parfaite.

En revanche, la magie opère sur les bonnes prises de son, l’équilibre est bien là, et on peut compter sur les PMC pour en extraire la quintessence, à l’instar d’une enceinte de studio, mais en plus domestiquée. De plus, elles sont faciles à piloter, s’accordant avec des électroniques de haute qualité, grâce à leurs caractéristiques cohérentes et leur équilibre, y compris au sein des gammes PMC, pour se marier à un ensemble audio/vidéo PMC par exemple.

Nous avons constaté qu’une amplification à tube de qualité constituait aussi un excellent mariage.

Scène sonore : Un opéra comme Apollo et Hyacinthus de Mozart, par le Classical Opera dirigé par Ian Page, déploie beaucoup de majesté et de finesse, mais aussi une belle légèreté dans un côté aérien très réaliste, même si les enceintes manquent un peu de poids comparées à leurs grandes sœurs plus ambitieuses.

L’étagement des plans sonores demeure crédible, sans flottement ou imprécision des pupitres, où l’on profite de l’interprétation et des différentes tessitures avec plaisir, ainsi que de la délicatesse des cordes, superbe.

L’équilibre général reste ouvert et lisible, fidèle aux variations des prises de son, sans tricher ni superposer une couleur sonore typée, qui parfois peut être plaisante mais lassante à la longue. Au contraire, la prodigy5 défend un réalisme se calant au plus près de l’événement sonore, comme toutes les PMC, mais destinée à un plus grand nombre.

Rapport qualité/prix : En effet, c’est la nouveauté PMC que de proposer une colonne à ce prix compétitif, pour élargir son audience. En contrepartie, la finition est limitée au noir et la grille protège haut-parleur se voit proposée en option.

En revanche, les enceintes sortent de la manufacture PMC et bénéficient du même savoir-faire que les modèles supérieurs. Le design et la finition, irréprochables, sont valorisants, sous un volume compact facile à loger. C’est au fond le désir de la majorité des amateurs de musique à l’heure actuelle.

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Un vent de renouveau souffle sur la valeureuse Professional Manufacture Company, fondée en 1991, dont les modèles légendaires LB1 et BB5 à ligne de transmission datent de cette période. Grâce à cette gamme prodigy, PMC amorce une nouvelle ère, sortant un peu plus des studios feutrés de la BBC.

La prodigy5 se démarque par une restitution «moderne», limpide et transparente, concrétisant tout le savoir-faire anglais en la matière, reflet d’un amour de la musique, mais toujours «branché» sur les studios.