

La nouvelle famille Kora CSA haut de gamme comprend 4 amplificateurs : deux stéréo de 70 W et 120 W (CSA 270 & CSA 2120), plus deux modèles mono de 150 W et 200 W (CSA 1150 & CSA 1200).
Vu la chaleur dégagée, ils possèdent la particularité bien utile de disposer d’un mode automatique qui contrôle l’allumage selon qu’un signal est présent en entrée ou pas. Par ailleurs, une gestion du courant en fonction des besoins de l’enceinte engage un courant fort ou faible, évitant une consommation superflue. Admirez sous le capot en verre le filtrage d’alimentation gigantesque de 560 000 μF !
Pour beaucoup d’amateurs, c’est la voie royale, mais elle est encombrante et dispendieuse. Pourtant, ses qualités musicales sont uniques, surtout en matière de richesse de timbre. Pourquoi ?
Un vrai classe A consomme une puissance constante, quelle que soit l’amplitude du signal. Le courant nécessaire à l’amplification est immédiatement disponible, traversant toujours les transistors, ce qui signifie que l’alimentation est moins sollicitée. Elle génère aussi très peu de distorsion et offre un bon rapport signal/bruit, au contraire de la classe B qui produit une distorsion de croisement à cause du mauvais comportement des transistors sur les faibles courants au moment de s’éteindre.
Bruno Vander Elst tient à souligner qu’en classe B ou AB, l’amplificateur chauffe quand la puissance augmente ; un pure classe A, à l’inverse, plus la puissance demandée est forte, moins l’appareil sera chaud. Mais si une faible puissance est envoyée aux enceintes — ce qui arrive souvent — alors en effet celle-ci sera transformée en chaleur (d’où le mode en courant réduit).

Le point de fonctionnement des transistors est ici fixé par défaut dans leur zone de confort. Au repos, sans signal, la caractéristique tension-courant se retrouve au milieu de la courbe du transistor, où le composant se sent le mieux.
Un signal va provoquer des excursions de courant autour de la zone médiane de fonctionnement : c’est là que le meilleur de l’amplification est extrait.
Le Kora CSA 2120 fonctionne en pure classe A sur 8 ohms, mais sur des enceintes de 4 ou 6 ohms, l’amplificateur autorise un dépassement de la valeur limite de courant sur les crêtes de puissance, passant alors en classe A/B afin de ne pas pénaliser les enceintes. La puissance de sortie est alors augmentée, et même doublée sur 4 ohms.
Le montage CSA Collector Series inédit de Kora dispose d’un étage de sortie à source de courant en classe A relié aux collecteurs des transistors, contrairement au schéma habituel qui utilise une source de tension avec la sortie sur les émetteurs.
Gros avantage : ceci rend l’étage de puissance insensible aux courants indésirables induits par le filtre et les haut-parleurs des enceintes.
Tous les points de polarisation des composants sont contrôlés soit par des sources de courant, soit par des sources de tension, mais aucune liberté ne leur est laissée.
Dans le Kora, des dispositifs sont présents à tous les étages pour réduire les non-linéarités inhérentes aux composants, aussi bons soient-ils. Une contre-réaction globale est conservée, mais beaucoup plus faible, afin de minimiser les non-linéarités résiduelles.
Le CSA 2120 possède des particularités intéressantes :
– détection de la phase secteur
– inversion de phase signal
– réglage du gain en entrée sur chaque canal
– mode Auto (stand-by après 1 min sans signal)
Le CSA 2120 a été particulièrement bien mis en œuvre sur les enceintes Stenheim Three SE, avec une source vinyle très haut de gamme et exigeante.
Après une bonne mise en température, le CSA 2120 dévoile un charme bien personnel, ni tube ni transistor, mais assurément très musical, dans le sens du plaisir et de la matière, sans jamais montrer aucun des mauvais côtés des transistors : apanage de la pure classe A parfaitement maîtrisée.
Il dévoile une transparence incroyable où tout s’entend, rigoureusement calé dans l’espace, porté par une assise du grave impressionnante.
La voix de Blossom Deary sur Winchester in Apple Blossom Time – Vol. IV est splendide, avec la contrebasse de Ron Carter puissante et souple.
Majestueux également sur Idiot Prayer de Nick Cave, intime et profond, le Kora expose la sensibilité de l’artiste avec une force contenue prête à jaillir.

Talking Heads Live on Tour ’78 vous projette 47 ans en arrière : riffs puissants, énergie brute, immersion totale.
Le Kora capte l’émotion avant le son, directement.
Sur Kansas City 3 de Count Basie, l’attaque du pianiste est fulgurante, Ray Brown magistral.
Même constat avec Prince sur One Nite Alone… Live! : expressivité magnifique, ample, vivante.
Le violon d’Alina Ibraginova dans les concertos de Mendelssohn est traité avec finesse, offrant une image très aérée, un legato fluide, naturel.
Kora met tout son savoir-faire à l’intérieur du châssis et dans les performances techniques et musicales, non dans une finition ostentatoire.
Très imposant avec 66 cm de long pour 45 kg, le CSA 2120 arbore un look gris sobre, mais à l’intérieur il tonne.
C’est un véritable volcan musical, expressif, vivant, capable de provoquer des frissons et de délivrer une musique éloquente avec un grand A.
Timbre
Dynamique
Scène sonore
Qualité / prix
7
Plaisir musical
8
Facilité d'utilisation
7
Qualité de fabrication
8
Finition : gris minéral
Garantie : 3 ans
Dimensions (L x H x P) : 420 × 260 × 660 mm
Poids : 45 kg
Puissance : 2 × 120 W (8 ohms)
Mode : pure classe A, Collector Series
Sensibilité : réglable
Fonctions : Auto Off
Entrées : RCA, XLR

