La gamme Absolute se compose actuellement de 5 appareils : l’intégré A4 I200, le préamplificateur ligne A2 22D, l’amplificateur stéréo A3 S200 également de 200 W, le lecteur CD A0 PC, le lecteur SACD A0 PS, et la télécommande Remote Control en aluminium massif.
Tous ces modèles adoptent la ligne dont la façade est en forme de vague, joliment galbée, alors que le logotype reprend le dessin d’une lyre, attribut d’Orphée dans la mythologie grecque, s’éclairant de bleu lorsque l’appareil est prêt à fonctionner.
Le grand écran sur fond noir affiche toutes les informations utiles, de façon graphique et claire. D’emblée transparaît tout le sérieux de la marque suisse, jusque dans le moindre détail.
Le responsable des opérations Tiago Novo chez Orpheus Lab tient à préciser à juste titre que la musicalité prime avant tout, et qu’aucun instrument de mesure ne peut rivaliser avec l’oreille humaine en la matière.
Par conséquent, les combinaisons technologiques ont été méticuleusement affinées par de nombreuses itérations entre mesures en laboratoire et séances d’écoute. Le résultat est une expérience purement émotionnelle, dont une capacité dynamique et une ouverture exceptionnelles.
Cela est rendu possible grâce à un étage d’amplification en courant piloté par six Mosfet de puissance par côté, manuellement appairés dans le laboratoire d’Orpheus, qui peut atteindre des pointes de courant instantanées allant jusqu’à 24 ampères.
Pour assurer un contrôle optimal tout au long de la chaîne d’amplification, chaque Mosfet est régi par un étage de contrôle à technologie bipolaire. Cette approche, associée à une topologie de rétroaction multipoint, permet de doser la quantité précise de rétroaction nécessaire pour marier harmonieusement musicalité et performance, l’A4 I200 s’adaptant ainsi facilement à tout type de haut-parleur.
En outre, le circuit de polarisation assure une fonction optimale quelle que soit la température de fonctionnement, car son architecture en composants BJT à faible impédance maintient une polarisation constante quel que soit le type de charge, même lors des pics de courant les plus élevés.
L’alimentation fait appel à trois transformateurs toroïdaux, dont deux énormes de 880 VA chacun pour l’étage de puissance, plus un plus petit torique pour la logique de commande et l’affichage : cela explique mieux la puissance ressentie !
Enfin, plusieurs protections sophistiquées sont mises en œuvre : une non invasive contre les surcharges du signal, une autre non invasive contre le courant continu en sortie, et un arrêt automatique en cas de coupure de courant. De quoi être rassuré sur la fiabilité de cet intégré Orpheus.
Sobre ne veut pas dire spartiate, car l’intégré A4 I200 offre une multitude de niveaux de configuration, permettant une personnalisation précise et raffinée.
Par exemple, il est possible de renommer chaque entrée afin qu’elle s’harmonise avec l’installation en cours d’utilisation. Si une entrée n’est pas utilisée, elle peut être désactivée pour optimiser les performances globales du système.
La ligne Absolute intègre également un réglage fin du niveau de tension des entrées et sorties. Sur cet intégré, chaque entrée peut être configurée sur Low, Middle ou High (dans Input Level), offrant ainsi une grande flexibilité.
Lors de l’utilisation d’une ligne complète Orpheus, le constructeur recommande d’opter pour l’option High afin de tirer le meilleur parti du système. Pour un équilibre avec des produits de marque différente, le niveau d’entrée peut être ajusté sur Middle ou Low.
Par ailleurs, la terre de chaque entrée peut être engagée ou pas, une option essentielle pour éliminer les boucles de masse et prévenir les problèmes de ronfle, garantissant une absence de bruit.
On appréciera également une sortie casque en façade, pour compléter les possibilités de cet intégré, auquel il faudra ajouter un étage phono pour l’écoute des vinyles.
L’Orpheus nécessite un temps minimum de fonctionnement pour s’exprimer pleinement et dévoiler réellement toute l’étendue de ses qualités. Après environ une demi-heure, il séduit à mesure de l’écoute par un savant mélange d’intégrité musicale et de distinction des sonorités qui dévoilent une palette de couleurs extrêmement riche, mais également souple comme du velours.
Sans sécheresse dans l’aigu, cet intégré se montre d’une onctuosité bienveillante, quoique toujours sans mollesse, car l’A4 I200 n’aura pas le mauvais goût d’imposer une quelconque coloration au signal qui lui est fourni, mais saura en revanche en libérer toute la saveur, y compris les plus infimes nuances.
Il est dans une recherche de vérité, contraire à des sonorités typées rencontrées sur certains modèles à tube, exagérément chaleureuses et séduisantes, mais souvent fort éloignées de la réalité.
Cette volonté d’authenticité est réellement captivante, car l’Orpheus explore un réalisme poussé dans la délimitation des timbres, dont un équilibre tonal idéalement dosé, ni trop sombre ni trop clair : en fait, la transparence même.
La voix chaude de Paolo Conte sur Aguaplano est prenante dans son épaisseur et sa force, au milieu d’une orchestration riche et grandiose, dont aucune inflexion musicale n’échappe à l’Orpheus.
Idem sur le violon sensuel de Didier Lockwood dans « Grenouille » sur le magnifique album Round About Silence, touchant par sa virtuosité à en exploiter les infimes harmoniques et mieux nous émouvoir.
Les nuances dynamiques s’expriment en liberté sur cet intégré qui est très puissant, mais ne fait pas étalage ouvertement de ses muscles.
La progression dynamique s’exprime avec une totale maîtrise dans le grave, comme sur l’album de Didier Malherbe Zeff, impressionnant ici par son énergie et la qualité des textures sonores, admirablement mises en valeur par la prise de son.
La puissance d’expression et la maîtrise de la gamme dynamique ne se départit jamais d’une certaine distinction, sans brillance inutile mais plutôt satinée, bien secondée par les qualités de l’énorme alimentation double mono, qui offre un contrôle total et permet à l’amplification de fournir jusqu’à 850 W sur les pointes instantanées : impressionnant pour un intégré.
Après plus d’une heure de fonctionnement, la scène sonore s’ouvre réellement et laisse entrevoir un paysage d’une grande profondeur, majestueux, restitué avec souplesse et décontraction, sans jamais donner l’impression d’approcher la limite, ce qui traduit une distorsion extrêmement réduite.
On ressent des qualités déjà perçues sur les impressionnants blocs mono H Three M800 de la gamme supérieure Heritage Opus II, certes à un degré moindre, mais montrant un talent rare pour un intégré de ce prix, se rapprochant à l’écoute des sommets souvent beaucoup plus inaccessibles financièrement.
Sur le CD du compositeur Philippe Hersant au piano en duo avec Luis Zorita au violoncelle sur les Onze Caprices, rigoureusement enregistré par Megadisc Classics, la justesse de cet intégré fait merveille par la présence physique des deux musiciens devant nous, dans une texture à la fois fine, tendue, précise et véridique.
Les pizzicati virevoltent dans l’espace, l’instrument s’exprimant avec toute la dimension requise, comme dans la réalité, ni plus, ni moins.
Délaissant le clinquant et le superflu, l’A4 I200 peut paraître à certains quelque peu ascétique, mais c’est pour mieux mettre en valeur la rigueur de sa conception ainsi que ses qualités techniques et musicales de premier plan, fidèle à un certain esprit helvétique.
Il sera le cœur d’un système ouvert grâce à ses 3 entrées ligne RCA et XLR, et à sa puissance généreuse convenant même à une enceinte exigeante mais remarquable, comme une TAD CE1.
À 17 300 euros, il sera difficile de trouver de tels atouts techniques, aussi bien fabriqué et surtout doué d’autant de qualités musicales, made in Suisse.
La réelle séduction passe moins par l’esbroufe ou le m’as-tu-vu que par la distinction, la mesure et l’élégance. L’Orpheus A4 I200 fait partie de cette race d’électronique qui s’impose par des compétences à l’écoute faites de ductilité, de rigueur tonale et de puissance parfaitement maîtrisée mais bien présente, en y ajoutant une touche de délicatesse pour compléter harmonieusement le tableau.
La vague souple de sa façade en aluminium est une invitation à pénétrer dans un océan musical enivrant, celui d’Orphée qui charme quiconque écoute sa lyre, emblème de la marque.
Timbre
8
Dynamique
8
Scène sonore
8
Qualité / prix
7
Plaisir musical
Facilité d'utilisation
Qualité de fabrication
Dimensions (L x H x P) : 440 x 179 x 440 mm
Poids : 36 kg
Puissance RMS : 200 W (8 ohms)
En pointe : 850 W (15 A)
Réponse en fréquence : 5 Hz – 85 kHz (-3 dB)
THD : 0,004 %
Rapport signal/bruit : -114 dB (Bal.)
Facteur d’amortissement : >3000
Entrées : 3 x XLR & RCA
Sortie casque : 32 à 600 ohms
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