Streamer & serveur

MBL Cadenza C41

Tuesday, June 24, 2025
MBL Cadenza C41
Entre nos lignes, maintenant :  
MBL Cadenza C41

Introduction

Pour mieux s‘accorder à ses amplificateurs et haut-parleurs de grande valeur musicale, MBL s’est attaché à montrer son savoir-faire également en matière de lecture réseau, en appliquant ses propres concepts.

Mais le C41 n’est pas seulement réservé au microcosme MBL, car il contrôle impérieusement sous sa baguette toutes vos sources numériques, avec talent et facilité.

Le C41 fait partie de la ligne MBL Cadenza, la plus abordable, mais qui possède tous les signes distinctifs de classe supérieure, comme une finition laquée somptueuse. Le C41 dispose d’un volume qui ne dégrade pas le son, ayant été conçu musicalement pour se passer de préamplificateur.

Très proche techniquement du grand frère Noble N31 (HF 267) qui, lui, en nécessite un, il dispose aussi de la technologie True Peak étendant la plage dynamique de 3 dB. Le C41 est compatible Qobuz Connect, Tidal Connect, Spotify Connect, très bientôt disponibles, et est Roon Ready, pour lequel il a été finement optimisé. Son architecture UPnP le rend aussi compatible avec d’autres applications comme Audirvana ou JRiver.

Fabrication et écoute

Le MBL dispose d’un étage analogique de sortie symétrique performant, à large bande passante, faible bruit et faible distorsion. Dans le C41, le volume est contrôlé en interne sans perte de qualité, car le flux de données numériques n’est pas touché. En effet, le contrôle de niveau se fait après le filtre de sur-échantillonnage dans le modulateur, c’est-à-dire précisément sur la plage où le signal numérique est converti en analogique. La largeur de bit complète est toujours transmise à la puce DAC, garantissant une résolution optimale, quelle que soit la source ou le protocole de lecture. Peu importe que ce soit dans Roon, iTunes, en UPnP dans JRiver ou Audirvana, chacun d’entre eux n’accédera qu’au contrôle de volume intégré dans le modulateur du C41.

Comme le Noble N31, le DAC intègre une puce ESS Sabre dans une architecture symétrique complexe, intégrant la marge de surcharge interéchantillon. Le convertisseur N/A utilise 4 chemins de conversion différents par canal, mixant le Delta-Sigma pour sa réponse douce dans l’aigu et un fondu naturel, plus le Multi-bits pour de meilleures basses, mais sans distorsion de croisement entre les deux. Les filtres numériques et analogiques ajustés selon les règles psycho-acoustiques garantissent plus de naturel ainsi qu’une meilleure présentation spatiale.L’ingénieur en chef Jürgen Reis considère Roon comme la référence depuis 10 ans, surtout en mode hors ligne et dans son ultime version. Il a donc conçu le module Roon du C41 en y intégrant les fonctions de contrôle et en l’isolant au mieux du réseau. Il comprend deux cartes distinctes : la première ajoute la lecture réseau par Roon, avec des améliorations dans sa facilité d’utilisation, la seconde optimise la qualité audio pendant le streaming. Pour une interface plus conviviale, Roon détecte les entrées en lecture réseau et maintient le réglage du volume au même niveau. Lorsque des fichiers proviennent d’une autre source, Roon se met immédiatement en pause, pour reprendre ultérieurement. Mais la clé de l’amélioration sonore est la conception de l’horloge maîtresse et de son alimentation. La carte Roon utilise la transmission asynchrone et y ajoute une mémoire tampon numérique, les informations musicales étant alors recalibrées à l’aide de l’horloge maîtresse du module, puis envoyées au DAC pour décodage. L’alimentation de l’horloge est totalement indépendante des autres fonctions, tout cela expliquant la qualité sonore supérieure du module optimisé pour le C41, qui est ajusté pour être performant musicalement sans préampli, et aussi sur l’entrée USB.

Le C41 prend en charge Shairport pour diffuser de la musique sans fil à partir d’appareils portables. Selon Jürgen Reis, Shairport est unique car il offre une performance absolue sans gigue, constaté à la mesure. En effet, l’entrée Shairport reçoit le signal avec un protocole adaptatif, et c’est l’appareil qui le transmet avec un protocole asynchrone, sans gigue, sur un iPhone, iPad ou MacBook. Le jitter est ainsi réduit, comme sur toutes les autres entrées du C41, ce qui explique sa supériorité sonore. Le Shairport MBL supporte 44,1 K en 24 bits, et non 16 bits, la partie logicielle open source permettant diverses améliorations. La mesure montre certes la différence, mais cela s’entend nettement face à d’autres solutions.

Pour l’ingénieur en chef MBL, le réglage fin du son n’a rien à voir avec les ajustements de la distorsion ou de la réponse en fréquence, il est surtout lié aux composants utilisés. Sa méthode de travail chez MBL lorsqu’il conçoit un nouveau produit consiste à établir le schéma, faire des mesures jusqu’à ce qu’il soit satisfait, puis à écouter l’appareil en aveugle, en ajustant la sonorité grâce au choix des composants. Selon lui, « substituer un condensateur pour un autre ne change pas la réponse en fréquence, mais cela change le son ». Pour accompagner le C41, le mieux est de lui adjoindre un serveur comme l’Innuos, sur lequel sera installé Roon Core, puis utiliser Roon comme contrôle de l’appareil. À noter que Roon prend la main prioritairement sur les autres applications quand il est utilisé.

Écoute

Timbres : Avec le C41, le streaming en haute résolution prend tout son sens, car il en exploite admirablement les possibilités. On retrouve la filiation MBL du Noble N31 par la fraîcheur, la justesse et le réalisme des timbres, sur une très large bande passante, où la lisibilité est extrême, sans opacité ni mollesse. Pas de coloration typée, mais un sens de la nuance omniprésent, qui fait oublier l’écoute numérique pour se concentrer sur la musique. Il suffit d’écouter de belles voix comme celle de Kurt Elling sur The Walking, à la tessiture profonde, douce et basse à la fois, dont le grain unique s’exprime de façon évidente, avec une présence énorme. Et que dire de la soprano colorature Patricia Petibon, pétillante dans Le Nozze di Figaro de Mozart (DG Arkiv), dont la voix hors norme brille de mille feux. Dans un autre registre, sur un morceau d’orgue, par exemple, le C41 met en avant une descente phénoménale quand les enceintes le permettent : ce n’est certainement pas lui qui bridera le système.

Dynamique : Un passage de flamenco avec Pepe Romero à la guitare nous fait tout de suite sentir que le MBL ne se laisse pas intimider, avec des attaques franches et redoutables, une assise en bas toujours remarquable, ce qui donne à entendre l’espace vaste et vivant de l’enregistrement, ceci même en streaming. En fait, les différences ressenties concernent essentiellement la qualité de la prise de son, et le résultat est très convaincant même sur un fichier 16 bits/44 kHz. Mais le C41 fera clairement ressentir tout l’apport de la haute résolution, particulièrement sur les morceaux téléchargés sur un serveur comme l’Innuos. Le streaming sur Qobuz grâce au dernier Roon est aussi de très haute tenue, ce qui est un avantage car vous pouvez naviguer d’une source à l’autre sans frustration, le C41 en exploitera à chaque fois le maximum. Black Sabbath jouant le mythique « Paranoïd » vous rassurera sur le talent du MBL en matière de dynamique et d’énergie, de quoi vous prendre aux tripes !

Scène sonore : Roon diffusé sur le C41 montre de grandes possibilités, comme sa façon d’installer une image large, haute et profonde, qui par son ampleur rappelle les grands espaces américains, sans le côté parfois étriqué et plat de la lecture numérique. De plus, la fermeté et la profondeur du grave sont frappantes, ce qui est bénéfique justement à l’extension de la scène sonore, particulièrement sur les œuvres symphoniques, beaucoup plus crédibles et majestueuses. Mais un bon vieil enregistrement comme Boss Tenor de Gene Ammons transmet une vie et une présence magnifiques ; le grain et la texture du musicien d’une stature impressionnante ressortent avec élégance, accompagné de Ray Barretto aux congas et de Tommy Flanagan au piano. Sur le C41, le numérique de qualité peut aussi servir avec talent un bon enregistrement analogique sur bande datant de 1960, même en 16 bits, certes remastérisé, sans frustration particulière.

Verdict

Le style du C41 MBL est réellement à part dans sa présentation distinguée, se pliant à vos goûts selon la finition choisie, ce qui ne l’empêche pas d’exploiter toutes vos sources numériques pour en extraire le meilleur. Jürgen Reis y a ajouté sa patte talentueuse pour le hisser aux standards élevés de la marque. Il y réussit magistralement, le C41 pouvant s’intégrer dans le très haut de gamme MBL, mais aussi dans tout autre système à la hauteur. C’est un appareil de grande classe, dirigeant de main de maître vos sources numériques.

Timbre

8

Dynamique

8

Scène sonore

8

Qualité / prix

8

Plaisir musical

Facilité d'utilisation

Qualité de fabrication

Fiche technique

Prix :
8960
euros
Origine :
Allemagne
Origine: Allemagne, Prix: 8960euros, Dimensions (L x H x P): 450 x 145 x 445mm, Poids: 15,5kg, Écran VFD fluorescent, Entrées numériques: Toslink, S/PDIF, AES, USB/B, LAN RJ45, Roon, UPnP, Shairport, Sortie numérique: S/PDIF, Sorties analogiques: RCA & XLR, Autres: MBL SmartLink 1.0, MAJ carte SD, Résolution/échantillonnage: 16-24 bits, 44,1kHz, 48kHz, 88,2kHz, 96kHz, 176,4kHz, 192kHz
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