THIEL CS 2 .7 | Test complet

Friday, April 4, 2025
THIEL CS 2 .7 | Test complet
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THIEL CS 2 .7 | Test complet

THIEL CS 2 .7

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hiel Audio a récolté plus de soixante récompenses depuis sa création en 1978 en rapport avec le design et les performances de ses produits. Le fabricant s’est démarqué de ses confrères en favorisant rapidement le concept du haut-parleur concentrique à diffusion ponctuelle dont la dernière génération équipe la colonne CS 2.7.

Créée en 1978 par Jim Thiel, la société Thiel Audio s’est d’emblée fait connaître avec la Model 03 qui inaugurait l’enceinte acoustique à cohérence de phase et d’émission sonore au sein d’une architecture à plusieurs haut-parleurs. C’était les premiers pas du concept Coherent Source, ou CS, qui allait marquer l’histoire de l’entreprise basée à Lexington dans le Kentucky. Devenue récemment la propriété d’une entité de Nashville dans le Tennessee, Thiel Audio ne change pas son fusil d’épaule et a bien l’intention d’aller encore plus loin dans cette démarche technique, à l’image des nouvelles « CS .7 » déclinées en CS 1.7 (deux voies à haut-parleur de grave médium grimpant jusqu’à 10 kHz), CS 2.7 de ce banc d’essai et CS 3.7, fleuron du constructeur, toutes deux mettant en œuvre un tout nouveau transducteur CS.

Cohérente et spatiale

La CS 2.7 est une colonne à trois voies équipée de haut-parleurs à membranes en aluminium anodisé. Ce matériau présente un excellent compromis qualité sur prix avec des propriétés mécaniques extrêmement intéressantes comme la rigidité, la légèreté et la bonne propagation des ondes, notamment, et un prix sur le marché qui reste industriellement accessible comparé au magnésium, au béryllium et aux autres procédés à base de sandwich synthétique. Thiel Audio travaille l’aluminium depuis très longtemps et les progrès sonores réalisés depuis les premières réalisations sont absolument considérables. Mais c’est au niveau du haut-parleur dédié à la reproduction des fréquences médium et aigus que la CS 2.7 et sa grande sœur la CS 3.7 innovent radicalement. De l’aveu de Bill Thomas, le nouveau patron de Thiel Audio, cette nouvelle unité est probablement la plus grande innovation jamais proposée par l’entreprise. En effet, elle met en application une structure appelée Star Diaphragm Coincident Driver, pour haut-parleur concentrique à membrane en étoile. La couronne périphérique traitant le médium est réalisée en aluminium anodisé et adopte des nervures qui lui confèrent une allure de cannelé bordelais… L’intérêt de cette géométrie est d’augmenter la rigidité et donc la clarté de reproduction de la couronne qui grimpe allègrement jusqu’à 20 kHz ! Pour parachever la conception, la large bobine mobile de 75 mm garantit des déplacements en piston de la membrane qui en finit avec les éventuelles déformations, à la façon d’une feuille d’aluminium secouée. Deux suspensions en demi-rouleau (une en périphérie et l’autre au centre, qui remplace le spider traditionnel) contrôlent les élongations pouvant atteindre 6 mm. Au centre de cette couronne prend place un tweeter à dôme de 25 mm du même matériau ; il est monté sur une suspension large (3 mm d’élongation, énorme pour un tweeter) en plein centre physique (montage coïncident) pour garantir une propagation des ondes en parfaite phase avec celles émises par le médium. Chaque transducteur dispose de son propre circuit magnétique en néodyme avec bague en cuivre, soit un anneau d’une grosse centaine de grammes pour le médium et cinq éléments en cercle pour le tweeter. Les bobines sont courtes et les entrefers longs de manière à travailler en parfaite symétrie et sans distorsion autour du point de repos.

Fluidité esthétique

La CS 2.7 séduit par ses courbes et son dessin au goût du jour. Le constructeur a optimisé la géométrie de son enceinte pour limiter au maximum les traditionnels effets de diffraction en adoptant un baffle pyramidal avec une largeur collant aux diamètres des haut-parleurs. Il a également galbé les flancs et le sommet tout en créant une section globale en étrave de navire (arrière plus étroit que l’avant) de manière à régulariser la dispersion spatiale des ondes. L’ébénisterie extrêmement inerte est réalisée en bois multipli stratifié avec placage d’essence naturelle de bois pour les flancs. Un réseau de renforts internes augmente la rigidité de l’ensemble qui repose sur quatre pointes réglables particulièrement massives. L’épaisseur du baffle support atteint 75 mm et crée ainsi une référence lourde et stable pour les haut-parleurs. Nous avons évoqué le haut-parleur CS : il est relayé dans le bas par un transducteur de 20 cm à membrane concave en aluminium anodisé suspendue par un demi-rouleau très souple en néoprène. La conception du circuit magnétique à ferrite est identique à celle des autres haut-parleurs, à savoir présence d’une bague en cuivre pour diminuer l’inductance et entrefer long pour bobine courte. Un radiateur passif oblong, qui rappelle les modèles Kef des années 1980, assiste le boomer dans l’extrême grave. La membrane plane en mousse dispose d’une suspension double. Ce principe de charge dans le grave mêle un peu des deux mondes, car il combine l’atténuation progressive d’une enceinte close avec le renfort en niveau à la résonance procuré par la méthode bass-reflex. La réponse très large de tous les haut-parleurs a permis de concevoir un filtre à pentes du premier ordre mis néanmoins au point après de nombreuses simulations et mesures. Les composants de haute qualité (selfs à air et condensateurs au polypropylène et au polyester notamment) débouchent sur une paire de superbes bornes maison.

Fabrication et écoute

Construction : Le constructeur du Kentucky a toujours mis un point d’honneur à fabriquer des enceintes acoustiques à la finition très soignée. Cette colonne CS 2.7 ne déroge pas à la règle avec cependant une touche plus actuelle et plus raffinée que sur tous les autres modèles. Le rapport harmonieux des proportions ainsi que le profil légèrement incliné et les flancs galbés confèrent une élégance affirmée à l’enceinte. L’assemblage des haut-parleurs est minutieux et le placage Zebrano du modèle testé magnifie les courbes du dessin.

Composants : La technique du haut-parleur de grave assisté par un radiateur passif est reprise sur la CS 2.7, procédé délicat à mettre au point réunissant les avantages des principes de charge close et bass-reflex. Par ailleurs, l’unité concentrique de médium aigu ainsi que le boomer utilise des membranes en aluminium, matériau reconnu pour ses qualités de légèreté et de rigidité. L’ébénisterie construite avec une attention toute particulière par rapport aux problèmes de vibrations est exempte de résonances. Le filtre de coupure à pente très faible et déphasage minimal ne perturbe pas la cohérence de diffusion des ondes par le transducteur concentrique de médium aigu.

Grave : La fiche technique indique que le grave est reproduit jusqu’à 35 Hz à -3 dB. Très sincèrement, à l’écoute d’une piste comme le « Moonlight on Spring River » de Zhao Cong (The Dali CD volume 3), cette caractéristique semble bien se confirmer. La partition du synthétiseur traitant l’extrême grave apparaît bien détourée et bien articulée. L’assise procurée est bien palpable et le niveau ressenti est exempt de toute emphase qu’aurait pu engendrer une tonique interne, des vibrations de parois ou un accord manqué avec le radiateur passif, par exemple. On est même surpris par l’ampleur et la célérité (une membrane très rigide en aluminium prend ici beaucoup de sens) de la CS 2.7 dans cette région du spectre. Chapeau pour le réglage du passif !

Médium : Si une membrane en aluminium présente de nombreux avantages sur le papier, sa mise en œuvre demande quelque expertise de la part de celui qui les utilise pour éviter tout son métallique (tonique dans le haut médium, sécheresse et manque de filé). Thiel n’en est pas à son coup d’essai aussi bien pour les boomers que pour ses unités de médium aigu. À l’évidence, le nouveau modèle de haut-parleur concentrique à couronne de médium en aluminium « ondulé » et dôme central perd la verdeur qui pouvait parfois transparaître sur les précédents modèles. La CS 2.7 distille un médium puissant et rigoureux, très vif et déclinant en conséquence une palette harmonique très riche et très intense. Les timbres sont ainsi très étoffés et les colonnes, véritables loupes sonores, sont à même de restituer avec une précision remarquable chaque inflexion, chaque ambiance, chaque subtilité.

Aigu : Le fait que le constructeur ait utilisé le même matériau pour les membranes de ses deux haut-parleurs de médium et d’aigu montés alignés évite toute rupture de timbres. De fait, la propagation d’une note dont la fondamentale a été émise par le médium reste dans une continuité absolue en termes de timbres et de modulation au niveau de ses harmoniques supérieurs. Et cela s’entend, car l’impression subjective est bien celle d’un seul et unique haut-parleur. Durant l’introduction de la Marche de Radetzky, les différents cuivres et percussions sont distillés avec un filé et un ciselé très cohérents dans l’espace et dans le temps, les fins de notes timbrent de manière fort réaliste.

Dynamique : Le rendu très précis, très net et très vivace des CS 2.7 confirme que nous n’avons pas affaire à des haut-parleurs à membranes synthétiques ou à des tweeters à dômes souples plus romantiques dans l’expressivité. De plus, la grande rigidité des membranes semble faire reculer le taux de distorsion subjective du message, notamment sur les signaux transitoires de forte amplitude. Sur la piste « Your Love » du CD Suit Case de Keb’Mo, les impacts de boule sur la grosse caisse claquent avec une sensation surprenante de poids et d’énergie. Idem pour les différents accessoires de la batterie qui fusent au travers du haut-parleur CS à chaque frappe de baguette.

Attaque de note : Ce critère est un peu de la signature de ces nouvelles colonnes CS 2.7. Elles sont particulièrement douées à reproduire l’instantané, l’immédiat, l’attaque. La grande maîtrise de la technologie des membranes en aluminium du constructeur américain associée à un filtrage de premier ordre aboutit à une réactivité exceptionnelle sur les transitoires, du grave à l’aigu. Par ailleurs, l’apport qualitatif en termes de définition et de lisibilité est décisif quels que soient le niveau d’écoute et la complexité de la partition.

Scène sonore : En plus des facteurs techniques précédemment évoqués, il ne faut pas oublier le travail réalisé sur l’ébénisterie, avec notamment une absence de phénomènes de résonance des parois et un profil fuyant favorisant l’écoulement fluide des ondes. Cette approche technique parfaitement sensée rallie de plus en plus de suffrages parmi les constructeurs, dont Thiel qui a adopté la formule pour ces modèles CS 3.7 et CS 2.7. Résultat : une scène sonore particulièrement aérée, très structurée au niveau de l’étagement des plans et holographique à souhait. La piste studio « Locked in closets » interprétée par Solange Knowles est restituée avec une multitude de percussions synthétiques réparties précisément dans l’espace virtuel, fruit d’un remarquable travail de l’ingénieur du son que les CS 2.7 reproduisent avec une rare acuité.

Transparence : Le critère sied aux Thiel CS 2.7 qui affichent une bande passante très étendue et équilibrée, une neutralité sans fard et sans complaisance vis-à-vis du reste du système, et une précision d’analyse qui monte d’un cran par rapport aux précédentes réalisations que nous avions pu auditionner. Seul bémol pratique, il faudra choisir les éléments associés de manière à ne pas tomber dans une écoute ultra-rigoureuse manquant de souplesse. L’expressivité à fleur de peau des CS 2.7 dépend également de celle des électroniques et des câbles. Il serait dommage de passer à côté de l’énorme potentiel de ces superbes colonnes à cause d’une erreur de casting…

Rapport qualité/prix : La barre des 10 000 euros est atteinte pour une paire d’enceintes ayant bénéficié d’une étude très approfondie, notamment au niveau du haut-parleur concentrique de médium aigu, du filtrage obligatoirement repensé et de l’ébénisterie entièrement revue par rapport aux précédents modèles du fabricant. La qualité de fabrication est exemplaire, celle des composants également. Il y a une sacrée concurrence dans ce créneau de prix, mais les nombreux atouts de la CS 2.7, dont le plus important in fine, l’écoute, devraient lui ouvrir une belle voie.

Verdict

Il est intéressant de constater que Thiel est l’un des rares constructeurs actuels, avec TAD et Cabasse – pour ne citer que les plus connus –, à concevoir ses gammes d’enceintes autour du principe du haut-parleur concentrique. Et le nouveau modèle de transducteur équipant la CS 2.7 s’avère supérieur sur tous nos critères d’évaluation aux précédentes générations. Cette colonne fort bien fabriquée se révèle être particulièrement vivace et rigoureuse dans son rendu musical, d’une grande transparence et dotée de facultés d’analyse particulièrement poussées. Fruits de trente-cinq années d’expérience, les CS 2.7 perpétuent brillamment la légende d’un constructeur atypique.

Fiche technique

Origine : Etats-Unis
Prix : 10 000 euros
Dimensions :
1 040 x 280 x 424 mm
Poids : 35 kg
Réponse en fréquence :
35 Hz – 20 kHz à ± 2,5 dB
Impédance nominale :
4 ohms (2,4 ohms à 160 Hz)
Sensibilité : 87 dB/W/m

Introduction

Fabrication et écoute

Verdict

Timbre

Dynamique

Scène sonore

Qualité / prix

Plaisir musical

Facilité d'utilisation

Qualité de fabrication

Fiche technique

Prix :
euros
Origine :
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