

Présent sur l’album Hejira de 1976, le titre « Amelia » est éponyme de l’enceinte conçue par Richard Cesari, qui apprécie tant la chanteuse Joni Mitchell. Ce modèle mûrement réfléchi a nécessité trois ans de mise au point, après une recherche approfondie sur les transducteurs capables d’approcher l’idéal recherché : transparence, vitesse et naturel. Le résultat est là, qui coule de source.
Pourquoi diable Richard Cesari s’est-il lancé dans cette aventure, ce spécialiste des câbles de renommée internationale, qui a démontré tout son savoir-faire avec la sublime ligne L’Esprit ?
Ce projet lui tenait à cœur d’abord par passion, pour prouver qu’il était capable de réaliser ce que devait être une enceinte intègre et profondément musicale. Ensuite par défi, l’entreprise étant à même de mener à bien ce projet ambitieux, il faut le dire aussi coûteux, en choisissant le meilleur, tant les composants que les caisses, pour obtenir une finition absolument parfaite.
Chez Esprit, la quadrature du cercle passe par l’Alnico, l’AMT, l’absence de parallélisme et le filtrage minimal aux composants de course.
Le boomer de 20 cm est un SEAS, fabriqué par la très réputée marque norvégienne, mais selon les spécifications d’Esprit : profil du cône légèrement modifié, membrane en pulpe de cellulose revêtue de Nextel.
Au centre, l’ogive anti-tourbillonnaire en cuivre est bien présente, tandis que le saladier possède des pattes fines de type araignée évitant les turbulences à l’arrière.
Le haut-parleur est puissamment motorisé par un aimant en AlNiCo V — alliage d’aluminium, nickel, cobalt et fer — très coûteux mais reconnu pour sa supériorité à l’écoute.
Le filtrage s’effectue à 7 kHz, bien en dessous de ce dont est capable ce superbe boomer, afin de laisser s’exprimer le tweeter AMT (Air Motion Transformer) de 11 cm réalisé par Mundorf.
La membrane plissée comprime l’air latéralement et bénéficie d’un champ magnétique puissant via un aimant en néodyme, garantissant rendement élevé, rapidité et distorsion très basse.
Le tweeter AMT est amorti par un bloc de feutre périphérique pour éviter les réflexions parasites, visibles sinon par une réponse en peigne.

Le filtrage à faible pente de 6 dB utilise deux exceptionnels condensateurs Duelund VSF (Virtual Stack Foil), connectés en parallèle par une prise XLR.
La self du grave est une Mundorf à ruban plat en cuivre pur de faible résistance.
Aucune résistance série n’est utilisée, même les meilleures apportant une signature sonore.
Les composants sont fixés sur une plaque collée-vissée au bas de la caisse pour résister au transport.
Le bornier Mundorf en cuivre repose sur un support en méthacrylate supprimant toute perturbation électromagnétique ou capacitive.
La liaison interne utilise du câble Esprit Eterna et Aura de 6 mm².
L’ébénisterie, très élaborée, évite strictement les parois parallèles.
La forme légèrement pyramidale, évasée vue de dessus, présente une face avant inclinée et des côtés curvilignes. Les renforts internes sont également inclinés pour minimiser les colorations.
Aucun amortissement n’est utilisé dans cette charge bass-reflex à évent arrière, afin de préserver la totalité des micro-informations.
La caisse utilise un triple sandwich de 30 mm :
– 5 mm de bitume entre
– un médium de 10 mm
– et un médium de 15 mm.
La colonne repose sur un support en aluminium épais avec 4 pieds coniques découplés, assurant stabilité et ajustement parfait.
La finition laquée piano est disponible en noir, blanc, noyer brillant ou satiné.
Cette même finition équipe également le modèle bibliothèque Stella.
Le système de démonstration est parfaitement optimisé :
– Pass Labs X160.8 en pure classe A
– Yamaha C5000
– Lumin X1
– DAC APL DSD MR à tubes et transfos Lundahl
– câblage intégral Esprit (L’Esprit et Gaia)
Avec leur rendement de 92 dB, les Amelia se marient aussi très bien avec des électroniques variées : Atoll IN400E, B.audio B.amp One, Yamaha M5000.
Dans une pièce vaste et traitée, les Amelia révèlent une scène sonore grandeur nature, vivante et palpable.
Chaque inflexion s’exprime sans distorsion, la caisse ne présentant aucune coloration audible.

L’Alnico apporte naturel et douceur, permettant des écoutes très longues, tandis que l’AMT offre une énergie, une rapidité et une liberté d’expression remarquables.
La fusion des registres est parfaite, sans rupture de timbre.
Le grave est surprenant : extension réelle (30 Hz à –2 dB), rapidité, richesse harmonique, absence totale d’alourdissement.
La contrebasse de Garcia Fons y gagne un réalisme saisissant, ainsi que la main gauche du piano dans les enregistrements de qualité.
Le médium restitue les voix avec véracité : Fairfield Four, Mercedes Sosa, Prince, Sting, Joni Mitchell… toutes gagnent en émotion et en présence.
D’une incarnation musicale profonde, les Amelia font couler la musique telle une rivière vive et puissante — paisible ou tumultueuse selon le flot.
Un enchantement rare, toutes musiques confondues, qui magnifie les émotions et révèle l’infinie richesse des nuances.
Le budget est parfaitement justifié : une enceinte haut de gamme, logeable, et potentiellement une future référence française dans l’électrodynamique.
Timbre
Dynamique
Scène sonore
Qualité / prix
Plaisir musical
Facilité d'utilisation
Qualité de fabrication
Finition brillant : noir, blanc, noyer
Finition satiné : noir, noyer
Dimensions : 1 050 x 420 x 450 mm
Type : 2 voies bass-reflex
Impédance nominale : 4 ohms
Réponse en fréquences : 40 – 30 000 Hz
Rendement : 90 dB
Puissance recommandée : 20 à 100 W
Poids : 43 kg

