Enceintes Hi-fi

Davis The Wall Vintage attitude

Tuesday, July 22, 2025
Davis The Wall Vintage attitude
Entre nos lignes, maintenant :  
Davis The Wall Vintage attitude

Introduction

À la fin des années 2000, nous avions évoqué l’arrivée d’une grande enceinte trois voies d’un format très inhabituel, plutôt large, à l’image d’un mur porteur, d’où son nom. L’édition 2023 se pare de nouveaux haut-parleurs, d’un filtre revu, et de finitions modernisées. Une réussite tricolore.

Cette très grande colonne du fabricant français adopte un format atypique, avec une face avant assez imposante de 70 cm, pour une hauteur de 1,30 m. Sa profondeur modérée (30 cm) facilite l’intégration. Le coffret lourd (88 kg) est renforcé intérieurement, mais ne fait pas appel à des cloisons multiples : ce sont les volumes séparés qui assurent la rigidité. La version testée, Ébène Iceball, est un nouveau placage bois travaillé par injection de résine, offrant un rendu texturé spectaculaire. Trois autres finitions sont disponibles.

Nouvelle structure

Trois haut-parleurs sont montés dans des compartiments distincts et accordés individuellement. La caisse intègre une plaque arrière légèrement inclinée vers l’avant, dotée d’évents laminaires afin de générer une décompression efficace, limitant toute turbulence ou souffle d’air parasite. Le woofer de grave de 21 cm, identique au médium, adopte une membrane carbone ultra rigide, optimisant la tenue mécanique et la réactivité dans le bas du spectre. Le médium, identique en apparence, diffère totalement : il utilise une membrane kevlar, une motorisation à aimant Ticonal et un saladier en fonte. Le tweeter à dôme de 25 mm emploie une fibre de verre tissée, couplée à un moteur à double aimant. Le filtrage est à 500 et 3 000 Hz.

Fabrication et écoute

Ce modèle 3 voies 4 haut-parleurs est un parallélépipède rectangle de 70 cm de large, pour 130 cm de haut et seulement 30 cm de profondeur. L’intérieur est divisé en 2 volumes dont l’un est clos, l’autre en charge bass-reflex, les évents débouchant sur un des côtés arrière. Deux woofers de 21 cm à membrane carbone y sont logés en configuration push-pull, déjà vu dans l’ancienne enceinte Karla, garantissant une tenue en puissance bien supérieure et une descente dans le grave réjouissante.

Un filtrage mécanique se fait naturellement autour de 100 Hz, juste relayé par une self en série de pente 6 dB. L’avantage du design de The Wall est qu’elles sont symétriques et que l’on peut intervertir la droite et la gauche, pour s’adapter au mieux à la pièce selon la position des évents dorsaux. D’ailleurs, il est même possible de les rapprocher du mur arrière, jusqu’à 30-40 cm environ, ce qui facilitera l’intégration dans le salon.

Le cache haut-parleur magnétique, de forme oblique, évite une trop grande symétrie visuelle. Pour faciliter le positionnement, les Davis sont montées sur roulettes, ce qui n’est pas un luxe pour déplacer leurs 88 kg, mais il est possible de les ôter car des patins glissant en téflon sont fixés au-dessous. Le constructeur a voulu éviter les pointes, agressives pour les sols sensibles.

Le médium de 21 cm est utilisé quasiment en large bande, non coupé en bas, et filtré à 6 dB en passe-bas, où le tweeter prend le relais à partir de 4 000 Hz. Sa membrane est toujours constituée de kevlar tressé, mais teinté noir dans la masse. Rappelons que le premier haut-parleur sorti par Michel Visan, créateur de Davis en 1986, est le 13KVL5A, un des tout premiers à utiliser le kevlar tressé pour son cône, suivi en 1989 du célèbre 20TK8.

L’aimant Ticonal de ce médium est surpuissant, procurant des accélérations redoutables, où la bobine baigne dans un champ magnétique élevé et constant, minimisant la distorsion. Doté d’une ogive anti-tourbillonnaire fraisée dans l’aluminium, il est chargé en bass-reflex avec l’évent situé à l’arrière. Le tweeter a marqué également l’histoire de Davis, car il dérive de celui conçu initialement par Michel Visan pour le compte de Siare : le bien connu TWZ.

Une telle largeur de 70 cm ne s’est pas vue depuis bien longtemps, du temps de certains modèles vintage US ou anglais. Ébénisterie peu profonde cache une charge symétrique utilisant deux 21 cm en push-pull. 21 cm dans un volume conséquent procure un grave à la fois vigoureux, rapide dans la différenciation des notes, et percutant.

Cette générosité dans le bas du spectre délivre une assise omniprésente, qui donne du volume à la restitution, apportant une présence des musiciens indéniable. N’imaginez pas The Wall comme un mur sonore plat et sans relief, mais plutôt comme une restitution grandeur nature, qui change des petites enceintes étriquées, où les musiciens sont devant vous sans intellectualisation, mais bien en chair et en os, plus vivants que jamais.

Écoute

Timbres : l’écoute commence par une sensation de propreté remarquable. Aucun effet de boîte, aucune bosse flatteuse : tout est net, équilibré, mais très vivant. L’homogénéité des timbres et leur consistance se détachent immédiatement, notamment dans le médium où la densité rivalise avec des enceintes beaucoup plus onéreuses. La voix humaine est superbement rendue, sans emphase, mais avec une texture réaliste, presque tactile. Les cordes ou les vents sont charpentés, sans sécheresse ni artifice. Le tweeter, très fluide, file droit, sans exagération ni acidité, donnant de la lumière sans jamais crisper.

Dynamique : sur ce critère, The Wall justifie son nom : la structure ne bronche jamais, même à fort niveau. Sur les grandes masses orchestrales comme sur le jazz énergique, la tenue est exemplaire. Le grave, sec et rapide, ne déborde jamais, avec un sens du rythme impressionnant. On perçoit une réserve de puissance confortable, sans jamais sacrifier la lisibilité des plans sonores. L’impact est physique, mais toujours contrôlé.

Scène sonore : étonnamment pour un format aussi large, la scène stéréo est précise, bien focalisée, et très stable. Les instruments sont positionnés avec une logique et une perspective crédible. La profondeur est réelle, bien que légèrement moins marquée qu’avec des enceintes étroites à charge arrière. Mais le gain en largeur et en confort spatial l’emporte, avec une sensation de projection naturelle et fluide. L’enceinte disparaît réellement au profit de la musique.

Verdict

Un retour en force pour cette réalisation française singulière, à la fois racée, rigoureuse et enthousiasmante. Davis réussit à concilier la transparence analytique avec une dimension organique, une assise physique avec une élégance tonale rare. Un mur, oui. Mais un mur d’émotions.

Timbre

7

Dynamique

8

Scène sonore

7

Qualité / prix

7

Plaisir musical

Facilité d'utilisation

Qualité de fabrication

Fiche technique

Prix :
22000
euros
Origine :
France

Ébène blanc : 25 000 euros

Ébène Iceball : 27 000 euros

Dimensions (L x H x P) : 700 x 1300 x 300 mm

Poids : 88 kg

Nombre de voies : 3

Nombre de HP : 4

Tweeter : cône 25 mm fibre de verre

Médium : 21 cm kevlar / Ticonal

Woofers : 2 x 21 cm carbone

Rendement : 92,5 dB / 1 W / 1 m

Impédance mini : 4 ohms

Réponse en fréquence : 30 Hz – 20 kHz

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