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BOULDER 1108 - ÉTAGE PHONO

Wednesday, December 10, 2025
BOULDER 1108 - ÉTAGE PHONO
Entre nos lignes, maintenant :  
BOULDER 1108 - ÉTAGE PHONO

Introduction

L’art de la correction

La ligne 1100 de Boulder avait subjugué la rédaction lors de l’essai de l’ensemble préamplificateur 1110 et amplificateur 1160 en 2019 (n° 237), jusqu’à les hisser dans le pinacle des meilleures électroniques existantes.

Le phono 1108 est du même calibre : symétrique de l’entrée à la sortie, il est LA solution pour transcender les meilleures cellules.

Boulder a créé certains des étages phono les plus recherchés et les plus vénérés de l’histoire de l’industrie audio, comme le précédent modèle 1000 qui a fait sa renommée, et dont est inspiré le 1108.

La chasse à la réduction drastique du bruit est favorisée par la structure entièrement symétrique du phono, ce qui élimine le bruit et maximise la résolution là où elle est le plus nécessaire : transmettre sans interférence le minuscule signal analogique.

Comme une cellule est aussi une source symétrique (masse séparée du point froid), la topologie utilisée dans le 1108 conserve la moindre inflexion musicale, et surtout sans bruit.

Les entrées et sorties sont donc toutes en XLR, mais Boulder fournit des adaptateurs : PHRCA pour l’entrée, ABL2 sur les sorties XLR.

ADAPTATION PARFAITE À CHAQUE CELLULE

Le silence est conservé en maintenant chaque partie du circuit du 1108 isolée sur sa propre carte, conçue et fabriquée par les techniciens de la marque.

L’adaptation à la cellule est minutieusement étudiée pour qu’elle se fasse sans dégradation du son, qui arrive souvent par des commutateurs, relais ou autres circuits distants.

Ici, la charge de la cellule est réglée en usine à 100 ohms pour les bobines mobiles, et 47 000 ohms pour les MM ; le gain est de 70 dB en MC, 44 dB en MM.

Un emplacement est présent à l’arrière pour 4 petites cartes enfichables destinées à 2 cellules, que l’on peut commander à volonté ; elles comprennent la commutation MM/MC, plus un emplacement pour y souder une résistance de faible valeur (à faire par l’importateur), assurant ainsi une charge idéale pour chaque modèle.

La topologie unique du 1108 profite de trente ans d’expertise et garantit une égalisation de lecture extrêmement précise.

Il intègre en outre des étages de gain à l’intérieur de deux modules scellés, les circuits discrets Boulder 983 et 985.

ARCHITECTURE SILENCIEUSE

Le minuscule signal audio d’une cellule est très sensible à un certain nombre d’effets extérieurs qui peuvent avoir un impact sur la qualité de la reproduction : interférences électromagnétiques, fréquences radio, vibrations, et même disposition des circuits, qui peuvent faire la différence à l’écoute.

Les techniques actuelles ont été mises à contribution, car elles donnent de meilleurs résultats, comme l’utilisation de composants de surface.

L’usage intensif de CMS améliore de nombreux paramètres, dont la transparence en récupérant beaucoup d’informations.

Cela permet aux ingénieurs de Boulder un placement optimisé des composants et des plans de masse, une ligne de signal plus courte, ainsi qu’une longévité et une fiabilité accrues à long terme, impossible autrement.

Par ailleurs, la section de contrôle utilise un circuit logique pour réduire toute forme d’interférence, et les composants de l’alimentation ont été sélectionnés pour éviter d’ajouter bruit et distorsion.

DOUCEUR D’UTILISATION

Le boîtier du 1108 est taillé avec précision dans un bloc d’aluminium massif, intérieurement amorti.

L’ensemble de ses fonctions est piloté par une logique de contrôle, ce qui est parfait pour un étage phono, car elle est sans bruit lorsqu’elle n’est pas utilisée.

D’élégants boutons en acier inoxydable polis à la main commandent :
– le stand-by,
– la position mono optimisant la lecture d’enregistrements mono avec une cellule stéréo,
– la sélection de la correction aux normes RIAA, EMI, Columbia et FFRR (London/Decca), pour la lecture de LP produits avant 1955 (date de la normalisation mondiale RIAA), agissant en mono et en stéréo,
– un filtre anti-rumble pleinement utilisable, car n’affectant pas la qualité sonore,
– la sélection d’entrée.

Le panneau arrière accueille des connexions pour deux paires d’entrées et de sorties symétriques, deux bornes séparées pour la terre et les quatre cartes personnalisables.

La conception avancée donne plus qu’envie d’écouter le résultat d’écoute : aucun risque d’être déçu.

Fabrication et écoute

Timbres

Le Boulder 1108 a dévoilé ses incroyables facultés sur notre système actuel, composé des TAD Compact Evolution One mariées à un darTZeel LC208, une platine AMG Giro Mk2 et cellule Etsuro Urushi Cobalt, mais aussi sur le système superlatif de l’importateur comprenant la ligne complète Boulder 1100 stéréo, enceintes Stenheim Five LX, et en source la platine Dohmann Helix Two, le bras SAT CF1 et la cellule Etsuro Urushi Gold.

Avec des compagnons de jeu d’un niveau aussi extraordinaire, il faut écouter ce dont est capable un tel ensemble analogique pour apprécier toute la valeur musicale du phono Boulder 1108, qui pousse dans leurs derniers retranchements les meilleures MC.

L’univers de délicatesse et de subtilité qui s’ouvre alors est inouï, d’une dynamique incomparable même et surtout dans le grave, où par exemple la basse de Jonas Hellborg sur Elegant Punk est d’une puissance et d’une tension extraordinaires, si les enceintes veulent bien suivre : c’est sans doute le meilleur grave jamais entendu sur un étage phono.

En outre, le 1108 délivre les clés d’un monde analogique enchanteur, et il faut bien le dire magique, par des qualités musicales rarement entendues avec un tel degré de réalisme, de beauté et d’ouverture sonore.

Dynamique

Outre sa résolution incomparable, le 1108 est capable de traduire les plus infimes variations dynamiques grâce à son architecture et sa conception technique avancées, totalement exemptes de bruit.

Sur l’album The Yussef Dayes Experience en live à Malibu, titre « Tioga Pass », avec le bassiste Rocco Palladino (fils du Britannique Pino Palladino, bassiste des Who à partir de 2002), l’énergie dans le grave est phénoménale, ravageuse, mais délivrée en douceur, explorant les fréquences inférieures sans aucune confusion, et de façon très incarnée, avec tout le poids nécessaire pour y croire.

L’extrême sécheresse des percussions de Dayes, sans doute inspiré par ses leçons avec Billy Cobham, n’empêche pas la matière et la rondeur, sans aucune distorsion pour brouiller ce message musical complexe.

Dans un autre registre, le piano solo de Jon Batiste sur Beethoven Blues, qui prend quelques libertés jazzy sur la Lettre à Élise, montre à quel point le Boulder installe l’instrument magistralement dans l’espace, même sur les moments calmes, par sa capacité à être fidèle au moindre développement dynamique, d’un naturel saisissant.

Scène sonore

L’architecture intégralement symétrique dès la cellule est la voie royale pour faire reculer le bruit au maximum, ce qui permet d’extraire toutes les informations musicales d’un noir profond qui sculpte l’image sonore sous toutes ses facettes.

On constate la diversité phénoménale des ambiances de prises de son de façon instantanée sur le Boulder, ce qui prouve sa totale intégrité ; les instruments prennent place devant vous avec un relief inouï, pour pratiquement tourner autour.

C’est bien perceptible sur les petites formations comme celle du tromboniste Ray Anderson, album Right Down Your Alley, superbe enregistrement Soul Note de 1984.

L’instrument dévoile une présence hallucinante, ainsi que des couleurs magnifiquement subtiles ; il est accompagné de steel drums qui tintent en volume dans l’espace, et le dialogue est ténu avec le bassiste Mark Helias d’une présence vibrante.

Rien de l’enregistrement n’échappe au Boulder, qui en sublime toutes les qualités.

Rapport qualité/prix

L’équation qui risque de se poser est simple : le Boulder est-il à votre portée ou non ?

Il existe sur le marché des étages phono bien plus chers, mais pour quel pourcentage de satisfaction en plus ?

En haut de gamme, la personnalité des appareils est bien plus tranchée, et il faut souvent choisir son camp entre des technologies variées.

Le Boulder transgresse quelque peu ces barrières par sa faculté à laisser exprimer le meilleur de l’ensemble platine/bras/cellule, et sa facilité à magnifier la qualité des meilleurs vinyles, pour un budget finalement pas si délirant vu le niveau atteint.

Mais si votre bourse ne suit pas, il y a la série 500 Boulder et son phono 508 (HF 239).

Verdict

Chez Boulder, tout changement technique aboutit à une amélioration substantielle du son.

La question se pose ici de l’utilité d’un transformateur, même onéreux, pour piloter certaines cellules MC difficiles, car le phono 1108 emmènera loin les meilleures d’entre elles, même de basse impédance et à faible gain.

À ce niveau, c’est réellement du grand art, tant les signaux à traiter sont extrêmement faibles et sensibles.

Pourtant, on retiendra surtout la faculté du Boulder à nous propulser dans un monde de sonorités envoûtantes, en découvrant une quantité insoupçonnée de subtilités cachées dans le sillon, au plus profond de l’émotion analogique.

Onéreux mais sublime !

Timbre

8

Dynamique

8

Scène sonore

8

Qualité / prix

7

Plaisir musical

Facilité d'utilisation

Qualité de fabrication

Fiche technique

Prix :
25900
euros
Origine :
Etats-unis

Dimensions (L x H x P) : 457 x 146 x 402 mm
Poids : 16,8 kg
Entrées : 2 x XLR
Sorties : 2 x XLR (adaptateur ABL2 fourni)
Gain RIAA : MC 70 dB, MM 44 dB
Impédance : MC 1 000 ohms (sans R installée), MM 47 kΩ
Impédance de sortie : 100 ohms (XLR)
Réponse : 20 Hz – 20 kHz (± 0,1 dB)
THD : 0,01 %
Rapport signal/bruit : –100 dB
Bruit : 98 nanovolts

Haute Fidélité N°273
Cette article à été publié dans :
Haute Fidélité N°273
FÉVRIER / MARS 2025
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