

Successeur du E-650, le nouveau venu en impose par de nombreuses plus-values, puisées, pour certaines d’entre elles dans les fabuleux blocs de puissance A-80. Et puis, une fois de plus, on retrouve cette grande attention portée aux détails qui participe largement au charme de ces électroniques de haut vol, animées par un souci de totale perfection. Présence également de ce contrôle de volume AAVA (Accuphase Analog Vari-Gain) à plusieurs étages, parfaitement symétrique et qui concourt à la transmission d’un signal sonore d’une pureté exceptionnelle, sans distorsion ni perte. Le dernier étage, quant à lui, recourt à l’ANCC (Accuphase Noise and Distortion Canceling Circuit) qui aide au recul du bruit et de la distorsion. Autre aspect non négligeable, l’emploi de deux entrées optionnelles en mesure d’accueillir la carte DAC-60, à destination d’un convertisseur à très haute résolution. Cela s’ajoute à la carte phono AD-60, avec option MM/MC, enrichie par des valeurs de gain réglables.
L’amplificateur adopte une configuration particulière, dans le but d’obtenir 35 W sous 8 ohms en toute sérénité, 70 W sous 4 ohms, mais aussi 140 W sous 2 ohms et 160 W pour 1 ohm, tout cela avec une parfaite linéarité. Les deux canaux, qui obéissent à une architecture parfaitement symétrique, emploient deux cartes individuelles qui prennent place sur des dissipateurs thermiques. On retrouve en effet une disposition bien proche de celle du A-80. Les étages de sortie reposent sur les quatre transistors MOS-FET, configurés en quadruple push-pull parallèle.
Cela contribue à une impédance de sortie faible et à un facteur d’amortissement de 1000 ; cela à la faveur d’un excellent pilotage des haut-parleurs. On notera la présence d’un très gros transformateur torique couplé à deux impressionnants condensateurs. Cela dément la puissance disponible, relativement modeste sous 8 ohms, car le E-700 est en mesure de faire face à des enceintes réputées difficiles sans faillir. Nous en avons fait l’expérience. On profitera également d’un circuit de protection qui préserve l’appareil comme les haut-parleurs des surtensions ou des courts-circuits. Enfin, le E-700 est doté de quatre paires de borniers A/B, compatibles bananes et fourches.

D’emblée, la majesté, la liberté de l’image sonore impressionnent réellement, d’autant que ce très bel appareil nous gratifie d’un remarquable sens du moelleux qui n’empêche nullement une célérité de tous les instants. Autant dire que les avantages de la classe A apparaissent avec une évidence éblouissante. Car tous semblent servir la cause de la vraie musicalité, avec cet épanouissement naturel, celui du concert. Tout cela avec une incroyable habileté, notamment dans la maîtrise d’aspects en apparence antagonistes.
Cette restitution « détendue » au premier abord, mais qui ne néglige à aucun moment l’urgence nécessaire, échappe à toutes formes de crispations indésirables qui pénalisent encore aujourd’hui de nombreuses électroniques utilisant les semi-conducteurs. Ainsi, les timbres profitent de cette aisance naturelle, d’autant que cela s’accompagne d’une fort belle richesse de couleurs, en fonction des instruments eux-mêmes, des voix également. L’équilibre spectral permet de profiter du « grand son » sans contrainte, des contrebasses réellement somptueuses aux cuivres éclatants, en passant par les violons, allergiques à toute dureté désagréable. Du grand art.
Cette aisance supérieure, qui ne nuit aucunement à la réactivité indispensable, profite à cette énergie majestueuse, quoique capable de tension, comme cela s’impose parfois. Le discours musical se déploie, en effet, avec une expressivité constante, certes avec une réelle rapidité, mais sans sécheresse désagréable, ce qui est rare. C’est toujours une bien plaisante fluidité qui est préservée, avec une aptitude à respecter les alliages de timbres.
On profitera de fortissimo d’orchestre au volume impressionnant, procurant cette impression de « libération » si l’on veut, avec de surcroît cette tendance volontiers immersive, pour notre plus grand plaisir. Car tout cela semble s’inscrire dans une sorte de classe A sublimée, avec toutes les qualités de cette dernière, qui apportent des plus-values inégalables.
Cela semble démultiplier l’aptitude à la résolution qui, par nature, profite à la richesse du maillage instrumental qui gagne en lisibilité, en limpidité musicale tout simplement. Cela améliore le plaisir de l’écoute, tout en participant à sa richesse.

Comme on peut s’y attendre, ces merveilleuses aptitudes servent la cause d’une image stéréo supérieurement construite, stable sans aucun doute, à l’exclusion de toute forme de brouillage, et d’une netteté parfaite, dans une perspective volontiers holographique. Ainsi, le placement des instruments ou des chanteurs situés au centre échappe à toute abstraction, donnant l’illusion de ce fameux troisième canal si rare.
C’est au fond un sentiment de réalisme d’une grande transparence qui domine. Les étagements en profondeur sont remarquables, toujours très en relief, avec ce côté « libéré », une fois de plus, qui caractérise cet appareil. Cette intelligibilité de la partie centrale, qui prend place à équidistance des deux enceintes, dispense un panorama global de la scène stéréo parfaitement crédible. Elle donne l’illusion que tout prend place avec la logique du réel.
Dans certains cas, cette séduisante majesté naturelle introduira dans notre salle d’écoute un grand orchestre qui se rapprochera de la réalité. Cela nous gratifiera également d’une splendide mise en espace lors de l’écoute d’un opéra.
Un design fort bien pensé, devenu légende, des circuits de protection d’une qualité hors norme à l’aide de photocoupleurs, qui s’associe à une qualité de fabrication superlative, tout cela concourt à cette forme d’excellence qui contribue au succès de la marque japonaise. Autant dire que ces divers aspects – il y en a bien d’autres – font l’impasse sur l’iniquité d’un quelconque rapport qualité/prix : les 24,9 kg de l’objet valent très largement leur poids…
Une étonnante prestance sonore et musicale, modalité esthétique que la marque japonaise semble affiner d’année en année, le E-700 possède un charisme singulier qui mêle la hauteur de vue à un sens du délié plutôt inhabituel dans le monde des électroniques à semi-conducteurs. Tout cela avec une classe folle, dispensatrice de beauté avant tout, celle que la musique, toute la musique, réclame de plein droit.
Timbre
8
Dynamique
8
Scène sonore
8
Qualité / prix
8
Plaisir musical
Facilité d'utilisation
Qualité de fabrication
Dimensions : 465 x 191 x 428 mm
Poids : 24,9 kg
Puissance : 2 x 35 W sous 8 ohms
Conception : pure classe A
Réponse en fréquence : 20 Hz à 20 kHz
Facteur d’amortissement : 1000
Entrées : 5 ligne (RCA)
Entrées : 2 (XLR)
Entrées : 1 REC (RCA)
Entrées : 1 MAIN In (XLR)
Sorties : 1 REC (RCA)
Sorties : 1 Pre Out (RCA)
Sorties : 1 Pre Out (XLR)

