YAMAHA R-N2000A - Ampli-Tuner-Réseau

Le Maître de musique

Cette marque légendaire fut fondée en 1887 par Torakusu Yamaha, qui commença par réparer des orgues à anche, mais le premier appareil hi-fi sortit 67 ans plus tard, en 1954. Quel beau cadeau d’anniversaire que d’offrir aux passionnés un intégré beau, complet et puissant, mais surtout aussi fidèle et doué pour la musique, digne d’un expert en la matière.

Comme l’énonce le slogan de la marque, il est juste de dire que la hi-fi a commencé avec Yamaha : en témoigne la longue liste d’appareils qui ont jalonné son histoire pendant 70 ans (voir encadré). La marque s’est fait une spécialité des intégrés complets et performants, comme le CA 2000 de 1983 qui adopte les vumètres, déclinant les futurs codes esthétiques de Yamaha : rigueur du design, multiples réglages, clés de commande droites. Puis la firme a tâtonné avec la technologie numérique pendant les décennies suivantes, avant de revenir à l’analogique pur.

Ce R-N2000A est la preuve d’un retour à la source magistral, affichant 90 W, 22 kg et des joues en bois laqué noir piano : c’est bien un Yamaha.

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ERGONOMIE IRRÉPROCHABLE

Outre son allure racée, le Yamaha prête une grande attention à l’ergonomie, qui commence par l’affichage en LED haute définition des entrées et fonctions sur le bandeau noir inférieur, y compris l’accès direct aux fournisseurs de contenu : Amazon Music HD, Spotify, Deezer, Apple Music, Tidal ou Qobuz, ce qui est bien pratique.

Vous pouvez aller sur Qobuz soit en sélectionnant AirPlay et accéder à l’application du fournisseur, soit par l’entrée affichée Qobuz, qui basculera alors sur l’application MusicCast Yamaha. Celle-ci permet d’écouter de la musique dans plusieurs pièces en associant divers appareils MusicCast à l’aide d’une seule application sur votre appareil connecté.

De plus, le R-N2000A ne revendique pas l’appellation ampli-tuner pour rien, car c’est un récepteur radio doté d’une prise DAB/DAB+ et FM, en plus de la multitude de radios numériques disponibles, dont la présélection est d’ailleurs aisée.

Clin d’œil au passé glorieux, les vumètres à aiguilles rétroéclairés d’intensité réglable se commutent sur 3 positions : Off, Peak (affichage des crêtes) ou VU (sortie audio réelle). Les belles clés droites à l’ancienne activent les réglages de tonalité, la balance et le loudness ajustable, bien utile à faible volume.

Le bouton Select commande les menus sur l’afficheur au bas du bandeau noir, véritable interface entre l’utilisateur et l’appareil : nom des entrées, formats audio, morceaux joués, etc. Bref, la description de toutes les immenses possibilités du Yamaha nécessite un livre de 140 pages, comme son mode d’emploi.

TRAITEMENT NUMÉRIQUE À LA POINTE

Autre grand atout de l’intégré R-N2000A : ses hautes capacités de traitement numérique, déjà en tant que convertisseur grâce à une puce ES9026PRO Ultra d’ESS Technologies, qui accomplit une conversion de haute précision par sa sortie audio analogique symétrique et une alimentation électrique encore plus précise pour un fonctionnement sur quatre canaux.

Un mode de transmission stable par transmission asynchrone a été choisi, et une horloge à cristal haute précision dédiée préserve l’intégrité du signal. L’entrée USB prend en charge le PCM 384 kHz et la lecture native DSD 11,2 MHz, exploitant pleinement la haute résolution.

Yamaha et Roon ont collaboré pour garantir la meilleure synergie avec le logiciel américain.

Enfin, l’expertise de la marque s’exprime sur le R-N2000A grâce au puissant traitement YPAO (Yamaha Parametric room Acoustic Optimizer), grâce à son micro inclus qui se branche en façade. Placé à la position d’écoute, il mesure les caractéristiques de la pièce et permet au Yamaha d’effectuer des corrections automatiques pour corriger le niveau et la synchronisation des sons réfléchis, plus d’autres réglages comme l’accord avec un caisson de basse, le tout exécutable à distance depuis l’application MusicCast Controller. À expérimenter selon sa pièce.

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AMPLIFICATION SYMÉTRIQUE EN MIROIR

La technologie Top-ART utilise un schéma d’entrées/sorties de conception symétrique directe, ainsi qu’une implantation interne en miroir. ART (Anti-Resonance and Tough) contribue à la rigidité du châssis et à son amortissement.

Ainsi, le R-N2000A utilise le concept de mise à la terre mécanique, qui commence par les boulons des pieds soudés directement au châssis principal, et continue avec les deux dissipateurs, le transformateur toroïdal découplé par une base en laiton de 3 mm, et enfin les quatre condensateurs de filtrage, tous boulonnés directement au châssis.

De plus, les blocs de puissance et d’alimentation sont complètement indépendants de la masse, éliminant l’influence des minuscules fluctuations de tension et du bruit de fond.

Cette conception permet une symétrie parfaite du fonctionnement en simple push-pull de l’étage de sortie, utilisant des transistors unipolaires à effet de champ, et l’obtention d’un excellent rapport S/B. D’autant que Yamaha a adopté aussi le concept à basse impédance, avec un câble de forte section pour la masse, une fixation rigide pour la section de puissance, et des pieds massifs en laiton plaqué argent.

Timbres

Cette abondance de fonctions nuit-elle à la musicalité du Yamaha ? Absolument pas, et nous n’avons pas pu résister au plaisir de le relier à des enceintes superlatives et redoutables de transparence, comme les TAD Concept Evolution One, coûtant 9 fois son prix.

Il nous a réellement surpris par sa grande classe de restitution, mêlée à un confort d’écoute permanent, qui bannit la vulgarité, la pauvreté et l’agressivité. La voix de Jeanine De Bique sur « Mirrors » est magnifique, au timbre chaud, sensuel et prenant d’émotion, parfaitement transmise par le Yamaha.

Sur Beethoven, Maria Dueñas au violon, accompagnée par le Wiener Symphoniker dirigé par Manfred Honeck, exprime sa grâce et la qualité de timbre de l’instrument, distingué et souple. Le Yamaha met superbement en valeur le pupitre des cordes, soyeux à souhait, au milieu d’un orchestre réaliste et équilibré.

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Dynamique

La puissance confortable, l’alimentation généreuse et le concept Top-ART concourent à une sensation de facilité dynamique, ordonnée mais imposante grâce aux 90 W. Le Yamaha montre de la poigne et une aisance en toute situation, dont un grave bien charpenté, rappelant les bons intégrés puissants d’antan.

Cette énergie tranquille procure une grande satisfaction, par exemple sur le splendide piano de Maurizio Pollini jouant Schubert (DGG), étalant sa majesté, son assise et son ampleur.

Le bluesman Chris Jones sur « No Sanctuary Here » délivre un gros son confortable et chaleureux. Le surprenant album Let the Soil Play Its Simple Part de Caroline Shaw met en valeur les qualités rythmiques et mélodiques du Yamaha.

Scène sonore

La partie streaming se montre de haute qualité, mais avec une source numérique très haut de gamme en amont, on découvre l’immense qualité de l’étage d’amplification du Yamaha, sans rapport avec son prix affiché.

Le True Sound Yamaha n’est pas une légende : il transporte l’auditeur avec délicatesse, ampleur, réalisme et émotion. Les chœurs sur l’album Bacciami Vita Mia par la Compagnia del Madrigale sont d’une pureté admirable. Les musiques acoustiques ne l’intimident jamais.

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Rapport qualité/prix

Champion toute catégorie : ultra-complet, même doté d’un étage phono MM, maîtrisant parfaitement la partie logicielle grâce à MusicCast, tout en conservant une amplification à transistors raffinée. Une séduction immense, digne des grands constructeurs japonais.

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Le Yamaha R-N2000A est le résultat du retour d’une illustre marque généraliste dans l’amplification haut de gamme mais abordable. Le temps des appareils complets mais peu musicaux est révolu : cet intégré Yamaha s’impose comme un idéal pour qui rêve d’un amplificateur réellement de classe supérieure, tout-en-un, beau et irrésistible à l’écoute. Les trois diapasons de son logo ne sont pas galvaudés.

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