Certes, leur carrière est déjà longue, mais pourtant ces petits modèles de prestige, très joliment fabriqués, semblent échapper à l’usure du temps. Car, en effet, ces objets précieux devenus intemporels offrent toujours des qualités sonores et musicales surprenantes.
La Mini Autograph, désormais Génération 2, a été revue et corrigée en 2018. Cette enceinte de très petite taille mais qui bénéficie de tous les atouts de la « Prestige Series » est réservée, par nature, à des écoutes de proximité. Elle succède donc au modèle précédent en se distinguant par un design légèrement revisité et une linéarité accrue, mais avec toujours ce même raffinement. Notons que cette petite merveille est employée comme monitor dans des studios d’enregistrement de haut niveau.
La spécificité de la marque, et donc de cette enceinte, c’est le haut-parleur coaxial – un nouveau modèle – de 115 mm Dual Concentric, avec, au centre de ce dernier, un tweeter à dôme en titane de 19 mm, pourvu d’un guide d’onde de type tulipe. On connaît les atouts de cette technologie, au profit de ce fameux point source unique. À l’avantage d’une phase parfaite, et donc d’une image stéréo ultra-précise. En réalité, cela permet de se rapprocher au plus près de la vérité théorique des prises de son stéréophoniques. La membrane pour la partie grave/médium est réalisée en pulpe de papier, un matériau reconnu pour ses qualités de cohérence et de rapidité.
L’enceinte recourt à des parois non parallèles, notamment à l’intérieur du coffret, afin de vaincre les résonances internes et les problèmes d’ondes stationnaires. S’ajoutent à cela des renforts internes dûment placés avec l’obtention d’une géométrie particulière. Sans oublier, de surcroît, les parties de l’enceinte construites en bois très dense. Le filtre, câblé à la main, est réalisé à l’aide de composants maison, cela pour un ajustage des plus précis, en fonction de la phase, de l’impédance et de la fréquence de raccordement. Selfs en cuivre laminé à très faible perte.
L’aspect visuel des enceintes appartenant à la « Prestige Series » tranche avec les autres modèles du marché. Elles revendiquent non pas une esthétique sottement vintage mais bien davantage un esprit quasi intemporel qui puise allusivement dans le monde magique des manoirs anglais…
Timbres : L’écoute tranche vraiment avec celle de nos trois autres modèles, un peu à la façon de certains amplificateurs à tubes, qui ne peuvent vraiment se comparer aux modèles à semi-conducteurs. L’ensemble du spectre s’articule autour de la zone médium, très naturelle pour ne pas dire fruitée avec de belles saveurs, qui n’échappent pas à de très légères crudités. Nous avons testé cette enceinte à l’aide de notre FM Acoustic fort peu critiquable, mais il est à parier que notre petit bijou s’accommoderait peut-être davantage d’un modèle à tubes.
Quoi qu’il en soit, c’est une sorte de « naturel » qui domine, grâce sans doute à cette prédominance du médium déjà mentionnée. À dire vrai, le registre grave semble légèrement en retrait, si on le compare à celui de nos autres enceintes en présence, cela, en revanche, à la faveur d’un aigu lumineux joliment incarné.
Et puis, sur la durée, un sentiment de vie sonore s’impose sans peine, avec une spontanéité propre à cette technologie, somme toute assez ancienne : elle faisait les beaux jours des amateurs de haut rendement. C’est avec cet esprit que semble vouloir discrètement renouer cette enceinte.
Dynamique : Là encore, les qualités dynamiques propres à ce principe sonore s’imposent avec une certaine évidence, même si l’enceinte semble manquer un peu de rodage. Rien d’absolument flagrant en vérité, mais on ressent tout de même de légères crispations, avec pour corollaire des petites stridences qui pourraient provenir de cette légère insuffisance. Rien de grave cependant.
Sur les nuances fines, un certain sens de l’expressivité pourra plaire, qui repose sur la fraîcheur du médium. Cela vaut notamment pour les formations réduites, l’orchestre pâtissant, par nature, d’un petit déficit sur le plan strict du volume. Il s’agit donc bel et bien d’une écoute de proximité réservée à des petits espaces d’environ 20 m². On pourra la disposer à environ 30/40 cm des murs frontaux afin de récupérer la matière manquante dans le bas du spectre.
Scène sonore : Elle parvient à une cohérence scénique tout à fait crédible, un peu dans l’esprit de la ProAc DB3. Pas de recherche particulière par conséquent du côté holographique, mais plutôt une image stéréo stable agréablement mise en espace, globalement en rapport avec l’esprit du concert. Les instruments prennent place avec une belle crédibilité, mais sans caractère démonstratif ; car c’est là encore le naturel qui est privilégié.
Sur les formations réduites, la scène sonore est tout à fait crédible sinon réaliste, assortie de ces belles saveurs déjà mentionnées. Au fond, on peut prendre un réel plaisir, avec ce type d’écoute, certes en format réduit mais avec le charme singulier d’un certain intimisme.
Rapport qualité/prix : À l’évidence, cette mini-enceinte distille un charme particulier, ne serait-ce que sur le strict plan visuel, car l’objet est en effet très attractif, digne d’être chéri. Forte d’un niveau de fabrication et de finition très élevé, elle s’associera volontiers à de petites électroniques proposées en format midi, par exemple, pour un petit système à connotation luxueuse. Elle en vaut la peine.
Séduisante en diable, cette enceinte s’impose paradoxalement par sa très faible taille, un peu à la façon d’un bijou. Mais cette présence physique s’accorde à un sens musical inné. Cela étant, son style sonore la réserve à des écoutes intimistes, dans des locaux de faible dimension. Parfaitement rodée, la Mini Autograph est capable, nous le savons, d’une pure magie.
Timbre
Dynamique
Scène sonore
Qualité / prix
Plaisir musical
Facilité d'utilisation
Qualité de fabrication
Type : HP Dual Concentric de 115 mm
Réponse en fréquence : 106 Hz – 20 kHz (± 3 dB)
Sensibilité : 85 dB
Impédance nominale : 8 ohms
Dimensions : 356 x 209 x 156 mm
Poids : 4,4 kg