Tannoy Stirling III LZ Special Edition

Quelle autre marque que Tannoy peut s’enorgueillir de 98 ans d’existence en ayant marqué l’histoire de la reproduction sonore? Elle est pourtant toujours d’actualité grâce à son fantastique haut-parleur Dual Concentric né en 1947. La preuve avec cette Stirling III LZ SE très affûtée, sous l’esthétique immuable d’un meuble de style anglais: un cocktail savoureux.

Dotée de nouveaux matériaux internes à haute densité, l’ébénisterie possède une finition noyer huilé magnifique: la tradition britannique dans toute sa splendeur, délicieusement rétro. Le coffret est d’une extrême rigidité, employant un contreventement important en utilisant la technologie DMT (Differential Materials Technology).

Une plaque en aluminium anodisé or accueille en façade un double réglage sur 2 bandes par plots vissants. Treble Energy agit sur 5 niveaux entre -3, -1,5 level, +1,5, +3dB (plage 1kHz à 27kHz), et Treble Roll off, de +2, 0, -2, -4, -6dB/octave (plage 5 à 27kHz), afin d’adapter la Stirling à la pièce ou à vos goûts.

Une autre plaque dorée intègre les borniers en bi-câblage, plus une borne de mise à la terre pour limiter les interférences radiofréquences, en y reliant l’écran d’un câble blindé, préférable selon Tannoy.

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Timbres

Les timbres sont à la fois justes et distingués, mais en outre ils se matérialisent dans l’espace comme seul un haut-parleur coaxial sait le faire, ponctuels et en volume. On pourrait tourner autour de Jakub Josef Orlinsky bien positionné sur la scène dans Anima Sacra, faisant apprécier sa surprenante tessiture de contre-ténor dans un répertoire de compositeurs anciens peu connus. L’espace est ouvert, l’air circule sans chape de plomb autour des musiciens, le médium-aigu se montrant riche et pétillant, sans coloration malvenue. Le réglage de la zone haut-médium/aigu permet de doser au mieux la luminosité et l’énergie en haut du spectre.

Mais les Stirling III LZ SE se montrent surtout généreuse dans le bas médium/grave, là où de nombreuses informations construisent la charpente sonore, plus pleine et charnelle, comme sur les voix masculines et féminines splendides, à la fois palpables et sensibles, dévoilant une humanité émouvante.

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Dynamique

L’aimant Alnico, ça pousse! Quelle énergie déployée sur toute la bande sonore, procurant une sensation permanente de puissance, sans baisse de régime sur les montées en niveau. Alliage de fer et de nickel dopé au cobalt, à l’aluminium et à d’autres métaux rares, l’Alcomax dispose d’une haute rémanence magnétique, réduisant les courants de Foucault et les pertes pour une réponse trans-améliorée ainsi qu’une distorsion moindre dans le médium, et cela s’entend.

Peu d’enceintes sont capables d’une telle faculté de libérer l’énergie au gré du flux musical, sans tassement et avec un volume qui remplit la pièce, rappelant les enceintes à haut rendement pavillonnées. On est conquis par le réalisme de la clarinette basse de Portal, pleine et matérialisée, alors que les percussions sont d’un réalisme saisissant. C’est l’apanage d’un Dual Concentric bien mis en œuvre.

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Scène sonore

La source émissive unique se remarque dans la construction d’un espace sonore très cohérent, où l’impulsion démarre en même temps et d’un même point, quelle que soit la fréquence, sans décalage géométrique qui affecte forcément la précision.

Mais ce que fait mieux la Tannoy que les autres, c’est de donner du volume et de l’ampleur à la scène sonore, en remplissant la pièce comme rarement, malgré leur taille raisonnable. C’est réellement une écoute grandeur nature grâce à la puissance délivrée, sans intellectualisation pour y croire, comme le piano de Glenn Gould qui s’installe dans sa juste dimension, en déployant toute la richesse de ses attaques, y compris dans le grave, beaucoup plus consistant que la plupart du temps. L’étalement des instruments anciens dans l’espace sur Villancicos se fait naturellement, avec finesse et délicatesse, alors que les percussions sont d’un réalisme saisissant.

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