L’imposition au sol ne fait que 23 cm de large pour 27,5 cm de profondeur, et 97 cm de haut, ce qui sidère quand on découvre la performance des 2.5 dans le grave. Outre un assemblage parfait où aucune vis n’est visible, les enjoliveurs des haut-parleurs ont un profil curviligne pour éviter toute réflexion parasite à proximité du baffle. On remarque un léger décalage de la ligne des transducteurs vers l’intérieur, car il y a une enceinte spécifique gauche et droite.
La caisse totalement rigide est constituée de plaques en aluminium massif de 10 mm d’épaisseur aux angles supérieurs curvilignes, où débouche en face avant l’évent bass reflex aux bords évasés, épargnant tout bruit d’écoulement d’air. La face arrière noire aussi en aluminium est solidement vissée par 20 vis BTR. Au dessous, des filetages permettent d’insérer les cônes massifs et les contrepointes fournies, pour un parfait découplage et un ajustement précis du niveau grâce aux clés plates incluses. Des coupelles en aluminium sont aussi prévues pour empêcher toute dégradation du sol, vu le poids conséquent de l’enceinte : 45 kg.
Les Stenheim donnent une impression de sérieux, sans technologie exotique trop coûteuse ni ostentation visuelle inutile. Faisant fructifier les excellents haut-parleurs français PHL Audio, les Two.Five utilisent deux grave/médium de 6.5 pouce (165 mm), qui offrent une sensibilité élevée de 93 dB SPL. Il est stupéfiant de constater l’extension dans le grave de ces deux transducteurs d’une surface émissive de seulement 14 cm chacun, mais bien chargés et filtrés modérément pour qu’ils s’expriment librement, avec extension et rapidité.
Ce boomer est proche de celui utilisé sur le modèle Two, mais il a été modifié pour être compatible avec le volume de charge plus grand de la 2.5. Sa membrane en papier traité est tropicalisé pour la rendre insensible à l’humidité ambiante, et permettre de lisser les petites résonances, abaissant le niveau de distorsion qui est par ailleurs déjà très faible. Le cône est solidaire d’une suspension souple convexe, assurant un large débattement linéaire.
Le tweeter est un SEAS norvégien à dôme textile de 25,4 mm (1 pouce), vu sur le modèle Two, chargé par une amorce de pavillon usiné dans la plaque frontale en aluminium, afin de régulariser les lobes de directivité. Sur cette deux voies, le boomer du bas est filtré à 150 Hz, alors que celui du haut l’est seulement en passe-bas, à la fréquence de coupure du tweeter, soit environ 2.5 kHz, pour mieux linéariser la courbe de fréquence et celle d’impédance. Ce filtrage a longuement été ajusté à l’écoute pour une cohérence générale maximale, en intégrant les meilleurs composants actuels tels que Mundorf et Jantzen. Le câblage interne provient d’un fabricant suisse spécialisé dans l’instrumentation, le médical et l’aérospatial.
Les Two.Five surprennent par leur acuité à scruter chaque subtilité tonale sans flou artistique, sur une bande passante très étendue, dont une réponse dans le grave et l’extrême grave sans commune mesure avec leur format. Le sérieux travail sur la charge et le filtrage permettent une remarquable fusion avec les registres médium-aigu, sans trou ni bosse pour perturber l’unité générale ressentie.
Par ailleurs, les qualités de définition et de précision du médium-aigu sont phénoménales : tout s’entend distinctement, dans le bon ordre, sans rien en perdre les qualités des meilleurs enregistrements. On ne cesse d’être étonné par l’harmonie et la justesse de leur expression musicale, au plus près de ce qui a été enregistré. Mais malgré cette lisibilité hors-pair, elles savent se faire oublier pour mieux aider à entrer plus intimement dans la musique.
Le titre «In a Sentimental Mood» en live du nouvel album d’Abdullah Ibrahim en est la preuve flagrante : la flute, le piano et la basse dévoilent un réalisme très prenant, juste splendide.
Les Stenheim s’approchent du haut rendement en ce qui concerne leur liberté dynamique, presque sans limite, mais sans les colorations parfois présentes sur certaines enceintes à pavillon qui avouent leurs limites. Les 2.5 libèrent les envolées rythmiques en toute facilité, sans retenue, les attaques s’exprimant instantanément comme en direct. Les haut-parleurs utilisés dans le milieu Pro en voient d’autres, comparé à un salon domestique.
La dynamique du Minnesota Orchestra, dirigé par Eiji Oue sur The Firebird Suite de Stravinski (Reference Recordings), est juste spectaculaire sur une enceinte aussi logeable, aidant à y croire jusque dans l’extrême grave, à l’inverse d’une maquette au format réduit.
Même impression sur le Big Band de Harry Connick Junior, dans «Chanson du Vieux Carré», qui fait plaisir à entendre par l’abondance ressentie. Les attaques de cuivres sont vives, réalistes, et la joie de jouer de cet orchestre s’exprime grandeur nature, ou peu s’en faut : ce que font les Stenheim impressionne.
L’écoute d’un chœur complexe comme «Nothing Else Matters» de Voces8 (Decca) est prenante. Chaque voix est à son emplacement exact, sans intermodulation, et chaque tessiture spécifique se lit dans un ensemble harmonieux, modulant les nuances avec fluidité et justesse. La présence et la stature des chanteurs s’imposent majestueusement, dans la réverbération du lieu d’enregistrement, pour une fusion parfaite entre tous les paramètres sonores.
Timbre
8
Dynamique
8
Scène sonore
8
Qualité / prix
7
Plaisir musical
Facilité d'utilisation
Qualité de fabrication
Dimensions (L x H x P): 230 x 945 x 275mm,
Poids: 45kg,
Nombre de voies: 2,
Nombre de haut-parleurs: 3,
Type: bass-reflex,
Impédance nominale: 8 ohms,
Rendement: 93dB,
Réponse en fréquence: 35Hz à 30 kHz