Très réputé dans l’univers exigeant du professionnel, en matière d’enceintes d’exception notamment, ATC a également investi la sphère de la haute-fidélité audiophile plus grand public, avec le succès que l’on sait.

Très réputé dans l’univers exigeant du professionnel, en matière d’enceintes d’exception notamment, ATC a également investi la sphère de la haute-fidélité audiophile plus grand public, avec le succès que l’on sait.
Cette marque à vocation avant tout professionnelle s’attache avec passion à une recherche éperdue de la transparence, une qualité essentielle pour une quête de la vraie haute-fidélité. Le préamplificateur SCA2 revendique cette ambition absolutiste, mais avec un réel succès.
Cette percée dans le monde audiophile commence en 1996 avec la première version du SCA2, depuis en constante évolution. L’aspect s’accorde avec l’esprit des studios, avec des fonctionnalités qui reposent sur la meilleure ergonomie possible.
Les nombreuses fonctions (muting, gain, mise en veille) sont également accessibles par le biais de la télécommande.
Et puis, il y a toujours cette volonté d’éliminer les circuits imprimés sur le trajet du signal, au profit de modules de gain d’une qualité hors norme, réalisés à partir de composants discrets. Ces circuits travaillent en classe A. L’étage d’entrée, en revanche, fait appel à des transistors bipolaires à faible bruit, assorti d’un collecteur à tension constante.
Parfaitement isolée de la section ligne, la partie phono, optionnelle MM/MC, entièrement configurable, agit sur le contrôle le gain, dans le domaine capacitif ou résistif, qui s’ajoute à une conception à faible bruit, pour la meilleure adaptation possible à la cellule.
Châssis de haute qualité, réalisé en acier inoxydable. L’amplificateur de puissance P2 revendique la même sobriété visuelle que son frère cadet, avec son châssis en acier et sa face avant galbée en aluminium brossé. «Dual mono» oblige, comme indiqué sur l’appareil, avec une parfaite séparation des deux canaux et la conception symétrique du schéma; tout cela dans un but simple et efficace: obtenir une bande passante parfaitement libre, sans contrainte, avec la meilleure phase possible. À laquelle on ajoutera un recul conséquent de la distorsion et un excellent rapport signal/bruit. On obtient de la sorte une diaphonie minimale, avec une réduction drastique des phénomènes d’intermodulation qui en résulte. Tout cela est validé sur le plan visuel par la topologie intérieure de l’ampli, avec ses deux amplis mono, et les deux impressionnants transformateurs toriques de 400 VA.
En réalité, l’élaboration de ces transformateurs s’est étalée sur de nombreuses années, afin d’obtenir les meilleurs résultats possible, notamment au niveau des bruits mécaniques. L’étage de sortie, très original, fonctionne avec un triple push-pull de Mo-Fet, associé à un circuit de protection à transistors en cas de saturation du signal qui menacerait les enceintes.
Rappelons que ces deux appareils sont fabriqués à la main. Les timbres s’accommodent fort bien de cette restitution au cordeau, à dire vrai fort bien menée. Nous connaissons bien le préamplificateur SCA2, par le biais d’une version plus ancienne que nous avons en notre possession, délié et ouvert, remarquable à tous égards.
Cette dernière mouture ne semble pas déroger à cette règle de l’excellence qui, à nouveau, pourrait en faire une sorte de référence. L’écoute est menée avec une belle assurance qui dénote ici ou là une infime sécheresse, sur les forte, une tendance sans nul doute imputable à l’amplificateur de puissance. Mais rien de grave cependant.
À l’évidence, ces électroniques peuvent s’accommoder de tous les genres musicaux, sans sourciller, avec un talent certain, dans toutes les circonstances, avec cette volonté constante de tendre à la plus grande objectivité possible.
Un sens de la fulgurance incontestable, valorisé par la réserve de puissance déjà mentionnée; d’autant que le sens musical de ces électroniques puissantes et fiables ne saurait être contesté.
La musique prend corps avec une générosité qui fait plaisir à entendre, avec une énergie aussi, sans pour autant déroger à la règle de la sensibilité et d’une belle attention accordée aux nuances.
On appréciera cette délicate réactivité quoique ce ne soit pas cet aspect spécifique qui constitue le point fort de cet ensemble réalisé avec un très grand sérieux.
En revanche, la puissance d’un orchestre au grand complet dans une symphonie de Mahler ou un poème symphonique de Strauss éblouit littéralement.
Si l’on recherche une écoute vive, sans fard, menée avec justesse et rigueur, cet ensemble pourrait constituer un choix prioritaire.
D’autant que cette configuration «Double Mono» aide, par nature, à la lisibilité musicale, à une meilleure traduction du maillage instrumental. C’est un des aspects marquants de ces électroniques de grande classe.
La configuration symétrique «Double Mono» valorise cet aspect des choses. L’image stéréo, fort bien construite, à la fois large et profonde, captive par son relief.
L’excellence de la phase s’impose en effet, avec cette façon agréable de placer les sources émissives avec netteté et précision dans l’espace virtuel, recréé par les deux enceintes, toujours dans l’esprit de ces électroniques racées.
En réalité, ce sont toujours ces mêmes qualités qui prévalent, dominées par une très grande franchise sonore.
Cela favorise l’assise et la stabilité, qui aide à la perception d’un noyau musical, dense par nature. Il prend place au centre, indépendamment des enceintes, comme il convient ; une image sonore très structurée, telle que nous la propose le concert.
Un peu plus de 13 000 euros pour cet ensemble de très haute qualité qui puise très largement dans la sphère professionnelle, cela séduira les amateurs d’une très grande exactitude sonore, qui permet à ces électroniques d’accéder à tous les genres musicaux sans faillir.
Les audiophiles qui recherchent une sonorité spécifique axée sur la somptuosité du grave ou le côté chaleureux de la restitution — qui peut aisément dans certains cas s’apparenter à une coloration — en seront pour leur frais, puisque c’est toujours cette irrépressible rigueur qui domine, alliage savant de solidité et de fermeté.
Cette splendide association pourra séduire. À y regarder de plus près, on est en présence d’un préamplificateur quasi mythique, en constante évolution depuis sa création. Sa musicalité, sa capacité à nuancer, sans oublier sa résolution naturelle, avec pour corollaire une aération exceptionnelle, lui confère une aura particulière. Un peu moins exceptionnel, sans doute, l’ampli P2 nous a semblé s’inscrire dans une logique que l’on pourrait qualifier de plus «rationnelle», dans l’esprit des semi-conducteurs adeptes de la classe AB. Cela étant, l’ensemble est d’une excellente tenue; mais pourquoi ne pas oser l’association d’un des meilleurs préamplificateurs du moment, sans limitation de prix, avec un ampli de puissance du même acabit?
Timbre
7
Dynamique
8
Scène sonore
8
Qualité / prix
7
Plaisir musical
Facilité d'utilisation
Qualité de fabrication
Dimensions: 102 x 440 x 353 mm
Poids: 6,85 kg
Type: circuits travaillant en classe A
Diaphonie: > 90dB (10Hz à 20kHz)
Niveau de sortie maximum en symétrique: 17 V sous 600 ohms
Niveau de sortie maximum en asymétrique: 8,5 V sous 600 ohms
Sorties analogiques: 1 XLR stéréo (symétrique), 1 RCA (asymétrique)
Entrées analogiques: 2 XLR stéréo (symétriques), 6 stéréo RCA (asymétriques)
Entrée phono MM/MC paramétrable
Ampli P2
Prix: 4395 euros
Dimensions: 435 x 135 x 350 mm
Poids: 30 kg
Conception: double mono
Puissance: 2 x 300W sous 8 ohms (450W sous 4 ohms) en classe AB
Réponse en fréquence: 2 à 400kHz (-3dB)
Séparation des canaux: plus de 100dB
Entrées analogiques: 1 stéréo RCA (asymétrique), 1 stéréo XLR (symétrique)