Ce nouveau « petit » intégré signé Copland innove à plus d’un titre. Contrairement à ses grands frères (CSA-100, CSA-150), il fonctionne entièrement à transistors, tant pour les étages de préamplification que pour les étages de sortie. Un tournant assumé par la marque danoise.
Design : rigueur et élégance
Dès le premier regard, le CSA-70 impose son sérieux : une face avant très soignée, presque professionnelle, avec une esthétique rappelant l’univers Nagra. À gauche, les sélecteurs de sources numériques et analogiques ; au centre, leurs correspondances lumineuses ; à droite, le réglage de volume et une sortie casque. La qualité perçue est indéniable.
Héritier sans tube
Si les CTA 408, CTA 405 ou encore le CTA 505 A demeurent fidèles à l’amplification à tubes, les récents CSA-100 et CSA-150 ont introduit une architecture hybride (préampli à tubes, étage de puissance à transistors). Le CSA-70, lui, rompt avec cette tradition et assume pleinement son architecture 100 % transistorisée — avec, il faut le dire, un beau succès.
Fabrication et écoute
Architecture : purisme à transistors
Les étages de préamplification affichent un taux de distorsion extrêmement faible. Les étages de puissance reprennent une topologie proche de celle des modèles supérieurs, avec des circuits MOS-FET en structure rétroactive, garantissant une réponse en fréquence très étendue et une grande rapidité.
Comme toujours chez Copland, le trajet du signal est optimisé pour maximiser les performances subjectives. Toute l’architecture audio repose sur une seule carte PCB, minimisant les interférences et les captations parasites. L’appareil est également protégé contre les surtensions et la surchauffe.
Écoute
Timbres
On retrouve immédiatement l’homogénéité tonale chère aux électroniques danoises. Les registres fusionnent avec cohérence et naturel, apportant fraîcheur et transparence sans sécheresse ni dureté. La restitution est lumineuse, précise, toujours musicale. Le grave est tendu, sans excès : une approche fidèle à l’esprit du concert.
Chaque instrument conserve sa signature tonale. Aucun phénomène de saturation, même dans les fortes orchestrales.
Dynamique
Le CSA-70 traduit les gradations dynamiques avec aisance. L’équilibre entre vivacité et stabilité est exemplaire. Les passages subtils — du forte au pianissimo — sont rendus avec finesse, au service des voix (Carlos Mena, Victoria de Los Angeles) comme des instruments baroques. Un sentiment de vie, de « musique en train de se faire », qui capte l’attention du mélomane exigeant.
Scène sonore
D’une vraisemblance constante, la scène stéréo se déploie avec précision, sans emphase ni intimisme forcé. Les placements sont nets : les timbales captées à Vienne prennent place au fond de la scène, légèrement à gauche, fidèles aux habitudes viennoises. Les voix solistes, comme celle de Mena (Mirare) ou de Los Angeles (La Vie Brève, Falla), s’inscrivent parfaitement dans l’espace.
Verdict
On retrouve les qualités souveraines qui signent la marque danoise ; une philosophie de l’écoute d’une grande noblesse, axée sur la justesse, l’élégance mais aussi la transparence. Son prix de vente ouvre le bal du haut de gamme, une place, en vérité, nullement usurpée.