ONDIVA SILVER

Le fabriquant suisse Ensemble s’est toujours tenu à distance des standards marketing avec des produits aussi originaux que talentueux. Il se réinvente une fois de plus avec son nouveau chef-d’œuvre d’enceinte bibliothèque qui trouvera parfaitement sa place dans une galerie d’art : attirance des courbes douces et éloquence du discours musical.

Fabrication / Écoute

L’Ondiva Silver est une enceinte bibliothèque 2 voies chargée en bass-reflex par un évent dorsal. L'épais coffret de l’enceinte est usiné (et non pas moulé comme on pourrait le supposer) dans un sandwich de sept matériaux différents alternant dureté et souplesse, pour une rigidité maximale et annihiler toute forme de résonances.

Sa robe élégante aux courbes « sensuelles » et asymétriques s’apparente à une ondulation d’où tout angle droit est banni. Le haut-parleur de grave-médium de 18 cm de diamètre bénéficie d'un cône en sandwich très léger et rigide, ainsi que d'un cache-noyau doré à l'or fin déposé sous vide. Il est relayé par un tweeter à dôme textile de 28 mm traité d'un vernis spécial doré, et appairé G/D. Leur provenance et leur composition resteront un secret bien gardé.

Les condensateurs sont fabriqués sur cahier des charges en feuille d’aluminium avec une liaison bobine/fil particulière et amortis individuellement. Les composants du filtre sont appairés avec une tolérance de 2 %, montés et soudés à la main sur un circuit imprimé avec des pistes d‘une épaisseur cinq fois supérieure à ce que l’on rencontre habituellement, et une isolation diélectrique six fois plus élevée que la moyenne. Ce circuit est fixé découplé sur une plaque en alu.

L’arrière du coffret accueille une paire de bornes propriétaire en cuivre pur avec 0,2 % de tellurium, argenté et doré. Elles acceptent les fourches, les bananes de 6 mm² et, latéralement en rétractant leur isolation, un conducteur dénudé ou des bananes standard de 4 mm².

Ces enceintes gagneront à être installées sur le pied breveté Ondiva Arc qui leur est dédié. Cette association garantira une esthétique unique mais surtout l’efficacité voulue par le concepteur dans sa chasse aux résonances et vibrations. La plastique sensuelle et luxueuse est soulignée grâce à son support dédié lui assurant une assise stable, en la découplant parfaitement de tout phénomène vibratoire.

Écoute

Ces enceintes ne sont pas exigeantes quant à leur position dans la pièce mais doivent impérativement respecter la disposition en miroir du tweeter, logo vers l’extérieur. Le concepteur préconise de les orienter face à l’auditeur sans les pincer.

Timbres

Les Ondiva ne faillissent pas à la réputation d’excellence qui colle à la peau des produits de cet orfèvre suisse, à l’instar des Elysia de 1999. La transparence s’impose en toutes circonstances, accompagnée d’une grande profusion de détails, particulièrement sur les instruments acoustiques et les voix humaines, très naturels et véridiques.

L’émotion nous envahit irrésistiblement, grâce aux attaques superbement matérialisées. Sur le titre « Edith and the Kingpin » de l’album River: The Joni Letters d’Herbie Hancock, l’auditeur est en prise directe avec l’atmosphère qui a prévalu à son enregistrement. Il se dégage beaucoup d’âme sur la prestation de Tina Turner, en plus de sa tessiture unique.

La structure tonale reste homogène et équilibrée sur l’ensemble du spectre reproduit, conservant une belle densité. Bien que son gabarit ne lui autorise pas une profondeur abyssale, le grave se révèle très détaillé, tendu, plein de tonicité et d’ampleur, linéaire et précis.

Le médium/aigu fait preuve d’une remarquable aération et douceur, doué d’une superbe articulation et expressivité naturelle, à la montée franche et très lumineuse dans les hautes fréquences.

Dynamique

Toujours réalistes sur les passages enlevés, vivants, ces petites sculptures révèlent avec évidence les plus infimes écarts dynamiques avec entrain. Cela est dû à la membrane du grave-médium qui se distingue par son absence d’oscillations partielles, démontré par des diagrammes « waterfall » excellents, visualisant le mouvement sans flexion ni irrégularité.

Leur belle spontanéité préserve l’intégralité du contenu harmonique et dynamique, sans simplification. Les ensembles orchestraux sont restitués dans une cohérence et une stabilité enviables, toujours doués d’une étonnante absence de confusion. Réactive à la moindre inflexion musicale, la signature sonore des Ondiva, sans gonflement artificiel caractéristique de certaines enceintes compactes, fait que rien ne manque à la musique.

Scène sonore

C’est leur talent premier, car leur ampleur étonnante recrée l’illusion d’un grand système avec beaucoup d’aération entre les interprètes et leurs instruments. La scène sonore est grandiose en s’appropriant le volume de la salle, s’étalant bien en largeur, et se déployant bien au-delà du cadre délimité par les enceintes, prenant à la fois de la profondeur et de la hauteur ; cette représentation tridimensionnelle est diamétralement opposée à l’encombrement de ces lilliputiennes.

Le sweet-spot s’en trouve grandement élargi, permettant de profiter d’une véritable écoute stéréophonique étendue. Le concept de diffusion « wavedynamic » voulu par le concepteur se fait en dehors de l’apex classique d’un triangle, et même derrière les enceintes. Cette approche conforte la crédibilité et le réalisme de la scène sonore.

Rapport qualité/prix

Assemblées à la main en Suisse et optimisées dans les moindres détails avec la mise en œuvre de solutions techniques pertinentes et méticuleuses, ce sont presque des objets d’art, tel le cache-noyau du grave-médium revêtu d’une très fine couche d’or pur appliquée sous vide.

Cette excellence est le fruit de développements longs et coûteux, qui ne mettent pas ces enceintes à la portée de tout un chacun.

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Verdict

Ensemble s’est donné pour challenge de proposer une enceinte de taille raisonnable pour aborder en musique le XXIe siècle. L’Ondiva Silver relève avec brio ce défi. Elle marie la tradition suisse de la recherche scientifique, étayée par les mesures, au travail artisanal pour une musicalité à l’alchimie subtile entre la qualité des timbres et le sens du phrasé qui rendent le discours musical grandiose.

Elles sauront convaincre le mélomane en manque de place, à la recherche d’une certaine vérité de la musique.