ENCEINTE

DAVIS ACOUSTICS MAYA

La Maya est la nouvelle petite colonne du constructeur de Troyes qu’il a présentée au dernier salon High End de Munich. Cette nouvelle venue dans la série Easy propose une écoute tout à fait surprenante et son remarquable rapport qualité sur prix devrait en toute logique la propulser haut en termes de ventes.

Souvenez-vous : quand Davis Acoustics avait lancé sa colonne trois voies Matisse, toute la profession avait alors été unanime concernant les grandes qualités sonores du produit et le rapport qualité sur prix proprement incroyable. Avec la Maya, le fabricant de l’Aube reprend la même philosophie de conception et s’offre le luxe (façon de parler) de proposer le modèle à un tarif encore plus bas que son aînée.

Une vraie trois voies

La Maya est une colonne très discrète de moins de 1 m de haut et avec un empiétement au sol très limité. WAF garanti ! Disponible en deux finitions, entièrement blanc mat ou noyer avec baffle support noir, cette trois-voies est installée dans une ébénisterie en médium qu’il est conseillé de monter sur les quatre pointes vissables fournies. Equipée de trois haut-parleurs maison, le grave est confié jusqu’à 300 Hz à un boomer de 17 cm à membrane en pulpe de cellulose enduite et suspendue par un demi-rouleau en néoprène. Il est monté dans une charge bass-reflex avec évent frontal évasé. Les fréquences comprises entre 300 et 3 000 Hz sont confiées à un médium de 17 cm monté dans un volume clos. Le cône est en fibre de verre tressée et traitée avec demi-rouleau périphérique en néoprène. Une ogive centrale en aluminium massif régularise la réponse en fréquences à la jonction avec le tweeter, un modèle à dôme souple de 25 mm dont la face avant empiète sur le saladier du médium pour rapprocher les centres d’émission sonore. Le bornier simple utilise des bornes à vis en métal acceptant câble nu, fourche et fiche banane. Un cache amovible à griffes en plastique et tissu noir dissimule toute la face avant au bas de laquelle on découvre la nouvelle typographie « DAVIS Acoustics ».

Fabrication et écoute

Construction : Cette petite colonne à prix serré n’a pas été fabriquée au rabais, bien au contraire. Le modèle que nous avons testé a de l’allure dans sa finition blanc mat bien appliquée. L’assemblage des haut-parleurs est impeccable, le bornier à fiches métalliques permet un raccordement fiable avec tous les types de terminaisons de câbles. La fixation des pointes paraît solide.

Composants : Une véritable trois-voies à ce prix et de cette qualité, c’est assez rare à dénicher. De plus, les technologies chères au constructeur, comme la fibre de verre tressée pour le médium ou le papier enduit pour le grave, n’ont pas été écartées pour des raisons de coût, et c’est fort appréciable.

Grave : La Maya délivre un message extrêmement cohérent agrémenté d’une assise crédible grâce au bon travail de l’unique boomer de 17 cm de diamètre. L’accord relativement bas obtenu avec la charge bass-reflex procure une surprenante sensation de niveau, de confort. Néanmoins, dans cette zone de fonctionnement, on détecte après quelques pistes un soupçon d’insistance suivi d’une chute rapide et logique dans l’extrême grave. Vu le volume et la taille du haut-parleur, la prestation globale reste étonnante.

Médium : Les premières mesures de musique affichent la couleur, ou plutôt les couleurs, car les Mayas n’en manquent pas. En effet, le registre est déployé avec beaucoup de naturel, dans un bel éventail harmonique qui confère aux timbres de très justes saveurs et une texture assez dense. Le haut médium prend un peu le dessus quand on monte le volume, mais l’intelligibilité de la partition n’en souffre absolument pas. La fusion entre la fibre de verre et le tissu souple du tweeter est totalement imperceptible.

Aigu : Nous avons trouvé le haut du spectre particulièrement propre et fluide. Le dôme souple file subjectivement haut avec beaucoup de douceur et de précision, ce qui confère une belle extension harmonique et des retombées de notes convaincantes de la part de la Maya. Le test de la pipa de Zhao Cong (« Moonlight on Spring River », The Dali CD3) est révélateur à cet égard avec un instrument qui n’agresse pas les tympans (déjà une belle réussite) et des cordes frottées très palpables.

Dynamique : Dans le cadre de leur utilisation domestique, les colonnes Davis ne semblent pas craindre les watts. Il faudra cependant considérer les 120 W annoncés comme une puissance instantanée maximale. Nous avons écouté certaines pistes tests comme « Dis-le » par Baz (The Dali CD3) à un niveau assez élevé avec une confortable impression d’énergie et une bonne résolution sur les transitoires.

Attaque de note : Le fait d’utiliser des haut-parleurs légers et donc rapides favorise la reproduction des transitoires et donc des attaques de notes. Les Mayas réagissent avec vitalité au message musical, ce qui leur confère ce caractère alerte et juste en palette tonale, qu’elles soient drivées par du bon transistor ou par du bon tube. La lisibilité reste très satisfaisante sur les messages complexes.

Scène sonore : Outre l’étroitesse du baffle frontal, un autre point important dans la construction des Mayas est le montage rapproché des centres émissifs des haut-parleurs de médium et d’aigu qui tend vers la source ponctuelle vue du point d’écoute. La scène sonore prend ainsi de l’envol, de l’espace. La stabilité de l’image stéréo et le bon étagement des différents plans crédibilisent le volume virtuel du lieu de chaque performance.

Transparence : Les Mayas disposent d’un large panel de qualités subjectives avec notamment une bande passante étendue, un équilibre très linéaire et une agréable vivacité de restitution. Il faudra cependant rester raisonnable avec le bouton de volume pour conserver cette intégrité musicale. Le grave demandera que l’amplificateur soit tenu dans cette zone de fréquence.

Rapport qualité/prix : S’il est un fabricant d’enceintes acoustiques pour qui le rapport qualité sur prix est un challenge et un impératif de chaque cahier des charges, c’est bien Davis Acoustics. La colonne Maya ne déroge pas à la règle, cette trois-voies est bien fabriquée et offre des prestations musicales tout à fait appréciables sur tous nos critères subjectifs pour un prix d’attaque de seulement 600 euros la paire. Bravo !

Verdict

La nouvelle Maya de Davis Acoustics devrait connaître un succès rapide et mérité. De taille relativement modeste, bien fabriquée et musicalement fraîche, cette petite colonne nous a surpris par le panache de sa restitution surtout si l’on considère le prix très attractif auquel elle est proposée. Associée à un petit intégré de qualité, tube ou transistor, la Maya permettra de se constituer à moindre coût un premier système réellement haute-fidélité.

Fiche technique

Origine : France
Prix : 600 euros (finition bois),
750 euros (finition blanc mat)
Dimensions : 190 x 900 x 270 mm
Poids : 15 kg
Réponse en fréquences :
45 Hz à 21 kHz
Impédance nominale :
8 ohms (minimum à 4 ohms)
Sensibilité : 91 dB/W/m
Puissance admissible : 120 W

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