DRIVE

3D LAB DRIVE

Le constructeur niçois 3D Laboratory propose une gamme cohérente de maillons bien étudiés, tels que ce Drive, véritable chaînon manquant entre la haute-fidélité, la vidéo et la péri-informatique.

Comme cet appareil se nomme « Drive », on s’attend à trouver à l’intérieur une platine de lecture qu’il faudra relier à un convertisseur stéréo externe. Ce 3D Lab intègre, en effet, une base lectrice Oppo, conçue à partir d’un bloc optique Sony et bien connue pour son universalité, car elle lit aussi bien les CD que les SACD, les DVD et les Blu-Ray, y compris ceux qui sont encodés en 3 dimensions. Mais cette base de lecture a profité d’améliorations notables, du point de vue mécanique, visant à améliorer la lecture en affranchissant le bloc de lecture de toute vibration pouvant affecter son travail d’extraction des moindres données présentes dans les disques optiques. Rappelons que cette base de lecture Oppo est la référence du moment pour le piqué exceptionnel des images. Aussi, l’on en retrouve toutes les principales fonctions dans le 3D Lab Drive, en particulier, sa faculté de dialoguer avec l’extérieur, en HDMI (une entrée et deux sorties), en audionumérique (sorties S/PDIF coaxiale et optique), le LAN et son embase RJ45, ses ports USB… On remarque également la présence d’une sortie audio analogique en 7.1 (configurable en 5.1), prenant la forme de quatre paires d’embases RCA. Si la vocation de la base lectrice Oppo se consacre principalement à la vidéo, 3D Lab lui a adjoint ce qu’il pouvait manquer pour rendre le Drive tout aussi performant en audio.

 

Une section audionumérique soignée

 La base optique Oppo sachant lire les CD, DVD, SACD et Blu-Ray, et, dans ces catégories, le DVD Audio stéréo et multicanal, le constructeur 3D Lab a eu l’idée de proposer, en sortie, l’une en S/PDIF sur embase coaxiale, l’autre sur XLR, au format AES, deux flots numériques dont la synchronisation aura été régénérée, améliorant ainsi la réjection du jitter, déjà excellente sur l’Oppo d’origine. Mais ce signal peut se voir recalculé en 96 kHz ou en 192 kHz, afin d’être relié, dans les meilleures conditions possibles, à un convertisseur audionumérique externe. Cela explique la présence de la carte du SRC (Sample Rate Converter), reconnaissable à son substrat de couleur verte, et montée à proximité de la platine lectrice. Cette carte reçoit donc les signaux audionumériques et les convertit en fonction de la position des cavaliers que l’utilisateur aura lui-même configurés pour obtenir, en sortie, une fréquence d’échantillonnage en 96 kHz ou en 192 kHz… Ou en laissant le flot numérique en mode natif, en conservant la fréquence d’échantillonnage d’entrée. Dans les trois cas, les données subissent une nouvelle remise en forme de la synchronisation, ce qui réduit le jitter, afin de le maintenir à des valeurs négligeables : le SRC se trouvant toujours sur le chemin du signal, il ne peut que l’améliorer, dès lors que l’on écoute un CD ou que l’on utilise l’entrée USB, par exemple. Les fronts montants du signal sont donc remis en forme par un récepteur de données audionumériques Asahi Kasei AKM-4114 intégrant un circuit PLL (boucle à verrouillage de phase). Puis le signal parvient à un circuit spécialisé de chez Analog Devices, un AD1896 qui, lui, recalcule les données afin de générer, en sortie, un flot synchronisé sur 96 kHz ou 192 kHz, au choix. Sur ce plan, les avis sont partagés, tout dépend de la manière dont on recalcule les données, d’une part, et celle dont on les utilise en aval. Parfois, le remède est pire que le mal. Mais la carte de conversion de fréquence d’échantillonnage de 3D Lab fonctionne très bien, et pour peu qu’on la relie à un DAC aussi performant (notamment sur l’aspect du jitter) en 44,1 kHz qu’en 192 kHz, on peut tirer grand bénéfice auditif d’un SRC.

 

 

 
Fabrication et écoute

 

Construction : Ce lecteur universel au poids imposant présente une esthétique sobre, mais harmonieuse et fonctionnelle. La position centrale de la platine de lecture offre une bonne répartition des masses et un bon écoulement des vibrations parasites. Le couvercle de la mécanique est amorti d’une plaque de bitume, une matière que l’on retrouve aussi sur la face interne du capot.

Composants: Le Drive dispose de circuitsde hautes performances et surtout à haute intégration : il intègrede nombreux processeurs et tous les autres composants, ou presque,sont montés en surface. On apprécie au passage la conceptionrationnelle de l’alimentation à découpage, précédée d’unfiltre secteur énergique à deux cellules LC en série.

Grave: Ce registre présente uneexcellente stabilité, heureuse conséquence de la qualité du Drive,tant pour la conception mécanique de la platine de lecture que pourles circuits de synchronisation. La fermeté du registre gravedépendra ici largement du convertisseur associé.

Médium : Le souci du détail dans ce domaine particulièrement complexe dans les harmoniques, sur les passages chargés en information, ne pose aucune difficulté au Drive qui extrait chaque bit du signal avec grande précision. A nouveau, cette impression de consistance dans ce registre, tout comme le naturel de la restitution sont la conséquence directe d’une excellente synchronisation des circuits audionumériques.

Aigu : On ne ressent pas de limite haute, tant le filé est remarquable d’authenticité et de précision, notamment dans l’enveloppe des percussions et leur richesse harmonique. La lutte contre le jitter montre encore ici des résultats plus que probants.

Dynamique: La mécanique Oppo modifiéepar 3D respecte la dynamique des vidéogrammes et audiogrammes. Aufinal, elle ne dépend que du convertisseur utilisé, afin qu’ilpuisse exploiter au mieux les trains de données très biensynchronisées.

Attaque des notes : Déjà très bon sur le mode linéaire, le Drive améliore ses performances en configurant son SRC sur 96 kHz en sortie, puis sur 192 kHz. Les attaques ne manquent pas de franchise, parfois volontairement arrondies, parfois abruptes, mais toujours dans le respect de ce qui a été enregistré.

Scène sonore : Une base de lecture aussi performante, tant sur le point mécanique que sur le plan numérique, garantit la copie conforme de toute scène sonore d’un enregistrement, dans toutes les dimensions audibles. Cette appréciation tient plus du matériel branché en aval du Drive qui n’ajoute rien, et surtout, ne retranche rien à la scène sonore.

Transparence : Comme toute mécanique de lecture performante, sachant extraire les moindres données à exploiter, le 3D Lab Drive fait preuve d’une belle transparence, ce que l’on s’attendait à constater, puisque tout a été mis en œuvre pour obtenir des performances de lecture très satisfaisantes. On ressent du naturel et de l’aération, ou, en résumé, de la haute musicalité.

Qualité/prix : Ce lecteur universel atypique rassemble tous les formats audio et vidéo, sait lire les clés USB, bénéficie d’un SRC intégré et configurable, et s’insère très facilement dans une installation audio-vidéo de qualité. Les soins apportés à la lecture, à l’image et au son justifient largement le prix du Drive.

 

 
Verdict

Si le 3D Lab a choisi l’une des meilleures bases lectrices du marché, tant pour la qualité d’extraction des données que pour son caractère universel. De plus,le constructeur est parvenu à améliorer cet élément crucial, au moyen de l’amortissement mécanique, notamment. Le Drive dispose de nombreux autres atouts, tels que sa connectique complète (ne lui manque plus qu’un DAC intégré de hautes performances, mais il ne pourrait plus s’appeler Drive), lui ouvrant l’accès aux chaînes capables de gérer l’audio et la vidéo, sans oublier la péri-informatique. Un excellent produit, tant par son universalité que ses performances.

 
Fiche technique

Origine : France
Prix : 3 450 euros
Dimensions : 430 x 95 x 285 mm
Poids : 5 kg
Fréquences d’échantillonnage audio :
de 44,1 kHz à 192 kHz sous 24 bits (SRC débrayable)
Sorties audio analogiques : asymétriques sur Cinch,
8 pour le 7.1 (configurable en 5.1).
Sorties audionumériques :
S/PDIF coaxiale et AES (sortie SRC),
S/PDIF coaxiale et optique Toslink (carte Oppo).
Formats audio : PCM AIFF et WAV,
stéréo ou multicanal DSD, Dolby True HD, LPCM,
DTS-HD Master Audio,
HDMI en 7.1 ou 5.1 ou analogiques asymétriques…
Sorties vidéo analogiques :
composite et composantes (Y/Cb/Cr)
Sorties audio/vidéo numériques : 2 HDMI
Entrée audio/vidéo numérique : 1 HDMI
Disques optiques lus :
Blu-Ray Disc, Blu-Ray 3D, DVD Video,
DVD Audio, SACD, CD, HDCD,
Kodak Picture CD, CD-R/RW,
DVD±R/RW, DVD±R DL, BD-R/RE, BD-R/RE DL
Formats vidéo : 480i, 480p,
(+ 576i et 576p en PAL via HDMI),
720p, 1080i, jusqu’à 1080p Full HD
en 50 ou 60 Hz, 1080p24
Ports : LAN (RJ45), USB (3), RS-232

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