AMPLI INTEGRE

NAIM SUPERNAIT 2

Le constructeur britannique vient de commercialiser trois nouveaux amplificateurs intégrés, dont le Supernait 2, le modèle le plus évolué, présentant une refonte par rapport à son prédécesseur.

L’apparition de ces trois nouveautés succède à un réaménagement de la gamme d’amplificateurs intégrés chez Naim. En effet, le premier modèle de Supernait comportait des entrées tant analogiques que numériques. Mais, depuis cette époque, Naim a créé la gamme Uniti, et notamment les intégrés Unity 2 et SuperUnity, équipés d’entrées analogiques et numériques. Estimant que cette gamme se suffisait à elle-même, les trois nouveaux intégrés, les NAIT 5si et XS 2, de même que le Supernait 2, ne proposent plus d’entrées numériques. L’embase mini-USB ne sert qu’aux mises à jour des circuits logiques des amplificateurs, rien de plus, à l’exclusion de l’entrée de gamme NAIT 5si.

Une connectique riche

Comme d’ordinaire, les entrées du Naim reprennent les traditionnels connecteurs DIN, qui sont doublés par des RCA, mais pas toujours, comme nous le vérifierons plus loin. Cet amplificateur peut s’insérer dans une installation audiovisuelle, grâce à un petit bouton de bypass actif sur l’entrée “av” (audiovisuel), les contrôles de volume étant, dans ce cas, assurés par le processeur multicanal. Le connecteur DIN comprend les entrées des deux voies, mais aussi les sorties, à destination d’un enregistreur, par exemple. Le Supernait 2 propose la même option sur l’entrée “hdd”, (Hard Disk Drive), pouvant être un serveur audio, par exemple. L’embase DIN de l’Auxiliaire 2 délivre, sur d’autres contacts que ceux dévolus à l’audio, une tension de 24 V pouvant alimenter, le cas échéant, un préamplificateur phono de la marque. L’Auxiliaire 1, sur cinch, ne présente évidemment pas cette possibilité. L’intégré est également prévu pour la biamplification, via une sortie stéréo sur embase DIN. Au-dessous, les deux RCA proposent une liaison vers un ou deux caissons de grave. Un cavalier DIN/DIN assure la connexion entre la sortie du préamplificateur et l’entrée des étages de puissance. Sous les traditionnelles prises banane de 4 mm se trouvent la mini-USB pour les mises à jour de la logique et un jack 3,5 mm pour y brancher une photodiode infrarouge déportée. Enfin, la façade comporte une embase 6,35 mm pour casque.

Moteur !

Les deux potentiomètres situés sur le côté gauche du coffret agissent, pour l’un, sur le volume et l’autre, sur la balance. Une LED verte, présente sur chaque bouton, permet de visualiser la position du potentiomètre sur sa plage de 270°. Autant la présence d’un potentiomètre motorisé va de soi pour le contrôle de volume, autant on peut se poser la question de l’utilité d’un tel équipement pour la balance, que l’on ajuste beaucoup moins souvent. De plus, lorsqu’on acquiert un intégré de ce prix, il apparaît judicieux d’optimiser la position des enceintes en vue directe de l’auditeur… Dans le cas contraire, on n’ajuste qu’une seule fois l’équilibre entre les canaux. Pourquoi avoir motorisé la balance ?

Agencement interne

Fidèle à son habitude, Naim taille sa carte mère en fonction de l’encombrement du transformateur torique. Ce dernier se dote de nombreux enroulements secondaires, et d’un pont de diodes dédié à chaque sous-ensemble. Le découplage est assuré par quatre capacités de 10 000 µF sous 50 V chacune, tandis qu’une cinquième capacité, suivie d’un régulateur de tension, assure le filtrage de l’alimentation des relais de sélection des entrées. La carte mère comporte des condensateurs céramiques et d’autres au tantale. Sur les points critiques du circuit, le constructeur a employé des Wima au polypropylène. Si le Supernait 2 adopte de nombreux composants à montage en surface, il utilise des éléments discrets pour les étages de puissance : une paire de push-pull de transistors en boîtier TO-92 polarisés en classe A pour la sortie de casque, et une autre paire de transistors de puissance pour les sorties à destination des enceintes : des bipolaires épitaxiaux Sanken 2SC3519 et 2SA1386, une constante chez NAIM, en partie responsables de ce son qui a fait la réputation de la marque.

Fabrication et écoute

Construction : Toujours fidèle à lui-même, le constructeur respecte le design qu’il a créé, voici des décennies, rendant le Supernait 2 reconnaissable au premier coup d’œil. La sobriété de l’esthétique n’a d’égale que sa classe. La disposition rationnelle des commandes de façade procure un sentiment de confort, que confirme la présence d’une télécommande universelle, capable de piloter d’autres éléments de la marque.

Composants : Comme toujours chez Naim, les composants sont judicieusement choisis en fonction du rôle qui leur est attribué. Le constructeur oscille entre les composants à haute intégration et à montage en surface des circuits logiques et des signaux audio de faible amplitude, qui côtoient des éléments plus traditionnels, tels que le transformateur torique, les ponts de diodes, les grandes capacités de filtrage et les transistors de puissance…

Grave : Ce registre fait preuve d’une très bonne définition, et surtout d’une précision enviable, car il suit le programme musical avec un sens du détail tel qu’il peut être ample, ou tendu, ou discret, suivant les nuances présentes sur les audiogrammes. Lorsqu’il doit être vif, il s’acquitte de cette tâche, sans jamais verser dans l’imprécision ou l’agressivité.

Médium : Très bien timbré, ouvert et musical, le médium apporte ce qu’il faut d’allant et de chaleur rappelant parfois les tubes, notamment sur les voix et les instruments à cordes pincées, acoustiques ou électriques, bénéficiant d’une belle présence et de matière sonore. À l’instar du registre grave, le suivi remarquable du programme musical garantit la signature sonore ayant contribué à la réputation méritée de Naim.

Aigu : Empreint d’une douceur tubesque, le registre aigu conserve la richesse harmonique des différents audiogrammes de test, dans une absence totale d’agressivité. Ce que le Naim perd en rapidité, il le gagne en consistance, y compris dans ce registre confronté à de petits détails dont la retranscription fidèle constitue une difficulté. Le comportement presque liquide du Supernait 2 relève ce défi avec élégance.

Dynamique : Ce n’est pas sur ce critère que le Naim donnera le meilleur de lui-même. Il procure une écoute confortable, organique et douce, à un tel point que l’écart entre les sons de faible niveau et ceux de la plus grande amplitude semble avoir été réduit, en phase avec la douceur de la restitution sur un plan général. Mais attention, douceur ne signifie pas pour autant mollesse. De toute manière, ce serait impossible, au vu de l’imposante alimentation du Supernait 2.

Attaque de note : Cet intégré ne dépare décidément pas de la signature sonore du constructeur. En effet, cet intégré respecte l’habile équilibre entre douceur et respect du message musical. Même s’il n’est pas très rapide, il reste consistant en toutes circonstances et dans tous les styles musicaux, ceci expliquant cela. La richesse harmonique restituée ne semble pas tributaire de cette douceur de bon aloi.

Scène sonore : La maîtrise du constructeur dans les circuits audio analogique se fait entendre à nouveau sur cet aspect particulier des tests. Le Supernait 2 délivre une image réaliste, en trois dimensions que l’on perçoit aisément, d’une salle de concert à l’autre, d’une ambiance sonore à une autre. Le Naim se comporte comme un amplificateur à tubes de bonne facture, restituant la scène sonore avec chaleur et musicalité.

Transparence : Si la justesse des timbres est toujours au rendez-vous, ce nouvel intégré de Naim apporte sa patte subtile apparentée aux tubes, apportant consistance, chaleur et articulation à la restitution. Le Supernait 2 vit la musique, en lui apportant juste ce qu’il faut en pleins et en déliés pour garantir une excellente musicalité, toujours dans un esprit d’équilibre, une constante chez Naim.

Rapport qualité/prix : Cet amplificateur intégré fait partie d’une philosophie spécifique à la marque. Si les étages de puissance ne comportent que peu de variantes d’un amplificateur à l’autre, la prise en charge du signal présente des améliorations à chaque nouvel appareil,. Et Naim soigne toujours l’ergonomie de ses produits. Le rapport qualité/prix reste donc dans un créneau satisfaisant.

Verdict

Le titre de ce banc d’essai résume bien l’esprit dans lequel le Supernait 2 a été conçu, heureuse conséquence d’une technique parfaitement maîtrisée. Raisonnablement puissant, cet intégré fait preuve d’une musicalité agréable et consistante. Bien conçu, bien réalisé et doté de solutions techniques éprouvées depuis longtemps chez Naim, ce Supernait 2 se démarque de la concurrence, fort du son ayant contribué à la renommée du constructeur britannique.

Fiche technique

Origine : Royaume-Uni
Prix : 3510 euros
Dimensions : 87 x 432 x 314 mm
Poids : 13,9 kg
Entrées :
6 lignes analogiques DIN / RCA
Sorties ligne fixes :
“av out” et “hdd out”
Sorties ligne variables :
“sub out”, “bi-amp” et “pre-amp out”
Sorties d’alimentation auxiliaires :
+24 volts sur “aux 2 in & pwr”
Sortie casque : sur Jack 6,35 mm
pour casques de 16 Ω à 1 kΩ
Sorties de puissance :
80 W par canal sous 8 Ω,
135 W par canal sous 4 Ω.

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