ROTEL RA-12

Acteur de la scène haute-fidélité depuis plus de cinquante ans, le fabricant japonais a reçu des centaines de récompenses depuis sa création en 1963. Ses électroniques sont très populaires, à l’image de l’intégré RA-12 lancé en 2012. Prix serré mais performances remarquables et connectivité large. 

Le RA-12 est logé dans un châssis en tôle pliée. La face avant en aluminium reçoit un afficheur central rétroéclairé, de multiples touches de sélection (sources, menu, mise sous tension), deux molettes (volume, choix d’une ou deux paires d’enceintes), un jack casque 3,5 mm et une entrée USB-A pour baladeur, média Apple et clé dongle Bluetooth fournie qui transforme le Rotel en récepteur Bluetooth. Outre plusieurs entrées de type ligne, la connectique arrière inclut une entrée phono MM et quatre entrées numériques S/PDIF. Quatre paires de fiches HP permettent de raccorder quatre paires d’enceintes, préférablement en 8 ohms, par commutation de relais. Le schéma utilise un étage de puissance à double push-pull de transistors bipolaires montés sur un dissipateur interne à ailettes équipé d’une sonde de température. L’étage phono met en œuvre des amplis opérationnels NE5532 tandis que le filtre en sortie du chip DAC Wolfson WM8740 tourne autour d’amplis OPA2604.

Fabrication et écoute

Construction : Malgré un prix très serré, le Rotel est fabriqué avec beaucoup de soin. Les inévitables compromis techniques de la grande série ont été parfaitement gérés, l’intérieur de l’appareil témoigne d’une qualité de réalisation remarquable.

Composants : L’alimentation bénéficie de solutions techniques plutôt haut de gamme avec notamment des rails de tension régulée. Les circuits font tous appel à des technologies sélectionnées et reconnues pour leur musicalité (condensateurs à film polystyrène notamment sur le réseau de correction RIAA).

Grave : Testé alternativement en liaison analogique et en liaison numérique RCA à partir de notre lecteur Icos et de la piste « Gotcha » (Patricia Barber en live), le Rotel dévoile une personnalité sonore fluide et exempte de crispation. La contrebasse est d’une fermeté très honorable et descend relativement bas dans les soubassements. Sur l’entrée S/PDIF, le registre gagne légèrement en tension et en articulation.

Médium : L’éventail tonal proposé est étoffé avec une surprenante justesse de timbres et une texture particulièrement souple. L’attaque en liaison numérique accroît la résolution, mais perd à notre avis un peu de cette saveur organique que délivre l’entrée ligne. Ce sera selon ses préférences.

Aigu : Une fois de plus, le Rotel RA-12 nous a très favorablement surpris avec un aigu correctement ciselé et exempt de surbrillance insistante, notamment en liaison numérique (pas de sifflantes agressives ou distordues sur la voix de Patricia Barber). Il fusionne parfaitement avec les autres registres.

Dynamique : L’intégré affiche de bonnes capacités en puissance sur les appels transitoires en écoute à niveau domestique, l’alimentation étant dimensionnée pour ce type d’usage. Dans ces conditions, les écarts de modulation sont tout à fait crédibles quel que soit le type de signal en entrée.

Attaque de note : Nous avons apprécié le côté familier du message diffusé par le Rotel, indiquant qu’il est à même de distiller des notes et des sonorités réalistes. Il reproduit un dégradé harmonique correct et cohérent, résultat d’une excellente réactivité de son schéma.

Scène sonore : Cette cohérence harmonique se traduit bien évidemment par une grande cohérence de la scène sonore. Les détails sont bien focalisés dans l’espace (présence des artistes sur scène), l’image stéréo reste large (public bien au-delà des enceintes), les proportions de la salle sonnent « justes ».

Transparence : Des registres de fréquences de bonne qualité, un comportement impulsionnel très sain et très stable et une spatialisation de belle ampleur sont quelques-unes des caractéristiques qui différencient des autres un intégré musical ultra-abordable comme le RA-12.

Rapport qualité/prix : Les performances sonores du RA-12 vont bien au-delà de ce à quoi nous nous attendions vu le prix de l’appareil. Cet a priori « pas assez cher pour être bon » a vite été balayé dès les premières minutes d’écoute, fût-elle effectuée en analogique ou en numérique.

Verdict

Que les mélomanes à faible budget soient rassurés, car une électronique comme le Rotel RA-12 va dans le sens de la démocratisation de la vraie haute-fidélité. Ouvert vers l’extérieur numérique avec ses entrées S/PDIF et USB-A, son entrée phono MM le rend encore plus « dans le coup » en ces temps de retour du vinyle. Recommandation !

fiche technique

Origine : Japon
Prix : 749 euros
Dimensions : 430 x 92 x 342 mm
Poids : 8 kg
Réponse en fréquence : 20 Hz – 15 kHz à ± 0,3 dB (phono), 10 Hz – 100 kHz à ± 1 dB (ligne), 10 Hz – 95 kHz à ± 3 dB (numérique)
Puissance nominale : 2 x 60 W RMS (8 ohms)
Distorsion : < 0,03 % (de 1 W à pleine puissance)
Sensibilité : 2,5 mV (phono MM, 47 K), 150 mV (ligne, 24 K)
Entrées analogiques : 5 RCA dont 1 phono MM
Entrées numériques : 4 S/PDIF (PCM 24/192) dont 2 RCA et 2 Toslink, 1 USB-A (MP3, PCM 16/48)Sorties : 1 RCA (sortie préampli), 4 paires HP

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