Serveur MELCO N1A

Nouvellement importée en France, la marque Maki Engineering Laboratory COmpany (MELCO), du nom de son fondateur Makoto Maki, existe depuis 1975. Cette firme japonaise s’est fait connaître en 1980 au Royaume-Uni, avec sa platine phonolectrice innovante. Dès ses débuts, MELCO s’est spécialisé dans les périphériques pour ordinateurs au Japon : interfaces WiFi, commutateurs Ethernet et disques NAS… 

Le retour de la marque, qui s’appuie sur un département de recherche et de développement performant, s’illustre par la sortie de deux serveurs, le N1Z, équipé de disques SSD de qualité audio, et le N1A, ce dernier étant équipé d’origine de deux disques durs de 3,5 pouces optimisés pour la vidéo (mais utilisés dans un débit moindre en audio, bien sûr), totalisant pas moins de 4 To. Si l’on prend le CD pour unité, cette capacité mémoire embarquée en acceptera entre 3 000 et 6 000, sans compression de données, en choisissant le mode RAID ou l’indépendance des disques. Hormis les deux Seagate internes, le N1A possède deux ports réseau sur embases RJ45, l’un à destination directe d’un lecteur, l’autre pour une liaisonau réseau. Juste à côté, on trouve trois ports USB3, pouvant servir au raccordement à un DAC, mais aussi à ajouter de la mémoire de masse, sous la forme d’un disque dur ou d’une clé USB, opérer des sauvegardes, recharger les disques internes à partir de ce back-up… Tout est possible !

Une excellente ergonomie

Notons au passage que le formatage des volumes externes ne pose aucun problème, puisque le serveur Melco accepte aussi bien le NTFS que le FAT32, et même le HFS Plus d’Apple. Toujours pour la facilité d’exploitation, il suffit de télécharger une application pour piloter le serveur via le WiFi. La marque préconise notamment Audionet Music Manager, mais annonce une compatibilité probable avec tout autre utilitaire de lecture compatible UPnP/DLNA. En façade, un port USB2 pourra servir à la lecture ou à l’importation de musique à destination des disques durs internes. Cette embase jouxte le commutateur secteur dont il faut respecter les procédures d’allumage et d’extinction qui ne sont pas instantanées.

En effet, à la mise sous tension, par exemple, le Melco contrôle sa capacité mémoire, la présence du réseau et de périphériques externes. Un écran à affichage monochrome indique le nom du serveur, ainsi que son adresse IP, juste au-dessus d’un bargraphe, sorte de jauge de remplissage des disques durs dont 13 % de la capacité est utilisée, pour l’instant. Des icônes valident la configuration du serveur, telle que la connexion au réseau, à un lecteur, un volume externe de sauvegarde et le mode de lecture, englobant la faculté de lire des fichiers DSD en PCM, ou le contraire. Le Melco accepte toute fréquence d’échantillonnage entre 44,1 kHz et 384 kHz en PCM et les DSD 64 et DSD 128. Toujours dans le cadre de l’ergonomie, on peut aussi se passer d’ordinateur et configurer des comptes sur des serveurs de musique distants : si vous possédez un abonnement à un service de musique en ligne, vous pouvez y accéder, avec votre identifiant et votre mot de passe, directement sur le Melco. La configuration de cette source emploie quatre touches, un peu dures à presser, situées sur la droite de la façade. Il est possible d’éteindre l’afficheur qui se rallumera en actionnant n’importe quelle touche de navigation dans les différents menus.

Superbe réalisation

Le coffret en acier arbore une fine et élégante façade en aluminium brossé. À l’arrière, une embase secteur munie d’un filtre jouxte un circuit de temporisation à commande logicielle : ce module assure les procédures de démarrage et d’arrêt. Au milieu du coffret trône la carte mère à très haute intégration rassemblant les contrôleurs réseau de facture très récente, de même que ceux des disques durs à la norme SATA et leurs câbles d’excellente qualité. Ces Seagate doivent en partie leur silence de fonctionnement à leur montage sur silentblocs. Un condensateur de plusieurs farads remplit le rôle d’une pile et conserve les configurations en mémoire. Les connecteurs USB3 et RJ45, de très bonne qualité, sont soudés à même la carte mère. Une alimentation à découpage prend place juste derrière l’écran d’affichage. Les régulateurs de tension devant dissiper les calories superflues sont fixés sur une plaque d’aluminium dotée d’ailettes par endroits. Cette pièce fait face aux autres éléments de l’électronique et se comporte comme un blindage limitant les rayonnements électromagnétiques.

Écoute

Timbres : Dès les premières notes de musique jouées, une sensation de plénitude s’impose d’elle-même, avec douceur et naturel. La pureté des timbres, pour un appareil totalement numérique, voire péri-informatique, tel que le Melco, fait figure de référence. En effet, à l’instar des meilleures électroniques du moment, ce serveur propose une esthétique sonore mêlant, d’une manière très habile, haute précision des timbres et fluidité de restitution que l’on peut qualifier d’analogique. Bien entendu, pour profiter pleinement de cet équilibre tonal exemplaire, il est nécessaire de relier le N1A à un très bon DAC, voire une succession de plusieurs modèles différents, dans le but de mieux cerner la personnalité de ce serveur. En fait, si l’on peut dire sans risque que le résultat d’écoute dépend étroitement des qualités du DAC, ce n’est pas entièrement vrai, car le convertisseur, si bon soit-il, ne fera pas de miracle dans le cas d’une source de piètre qualité. Le Melco, grâce à la pureté des timbres qu’il diffuse de manière magistrale, sans aucune coloration, facilite, sur cet aspect des écoutes, le travail du DAC qui donne ainsi le meilleur de lui-même. En effet, grâce aux performances tonales du N1A, on ne peut plus parler platement d’association entre le serveur et le convertisseur, mais d’une véritable symbiose, pour peu que le DAC soit à la hauteur des exigences.

Dynamique : Les excellentes impressions ressenties dans l’équilibre des timbres n’ont d’égales que les performances musicales dans la retranscription de la dynamique, un modèle du genre : les écarts entre les pianissimi et les fortissimi s’avèrent naturels et réalistes. Pour aller plus loin dans cette investigation, les fichiers audio de test de l’ingénieur du son Alan Parsons ont été utilisés, afin d’évaluer avec encore plus de précision la lecture des fichiers audio à partir du Melco. Mais ce test se porte bien plus sur le DAC externe que sur le N1A, qui fait de son mieux pour transmettre les data à convertir dans les meilleures conditions possibles, en respectant l’intégrité des données qui profitent de la qualité des liaisons USB : une bande passante élevée du mode de transmission garantit la stabilité de la liaison, surtout si le débit de transmission est élevé, comme dans le cadre de la lecture de fichiers en DSD, par exemple.

Scène sonore : Cette qualité de transmission sans défaut se retrouve, en toute logique, dans l’établissement du relief de la scène sonore. Elle s’installe avec authenticité entre les enceintes et chaque petit détail de faible amplitude tel qu’une « queue de réverb », comme l’on dit dans le milieu de l’audio professionnel, trouve sa place comme si l’audio n’avait jamais été numérisé. La transparence de la source Melco montre là toute l’étendue de ses performances et de son souci de retranscrire les ambiances dans leurs moindres nuances.

Verdict

Ce serveur récent bénéficie de toutes les technologies de pointe actuelles qu’une ergonomie particulièrement conviviale agrémente, comme les routines de sauvegarde, par exemple. La gestion intelligente des fonctions rend ce produit très attractif, car même le néophyte le plus réfractaire à la nouveauté saura l’exploiter en totalité. La qualité de traitement du signal constitue l’un des meilleurs atouts du N1A, promu ainsi au rang de l’un des meilleurs serveurs du moment dans sa gamme de prix et même au-delà. Le N1A est promis à une grande réussite, pour le grand plaisir des audiophiles les plus exigeants. Une réussite totale.

fiche technique :

Origine : Japon
Prix : 1 999 euros
Dimensions : 436 x 70 x 352 mm -
Poids : 7 kg
Capacité mémoire interne : 2 x 2
ToPorts Ethernet Gigabit : 2Ports USB : 3 USB 3A et 1 USB2
Fréquences d’échantillonnage : de 44,1 kHz à 384 kHz (PCM), 2,8 MHz et 5,6 MHz (DSD).
Fichiers reconnus : mp3, wma, wav, lpcm, pcm, ogg, m4a, mp4, 3gp, flac, m3u, mpa, aac, apl, ac3, aif, aiff, mp2, mp1, dsf, dff

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