DYNAUDIO CONFIDENCE C2

Voilà plus de vingt ans que la gamme Confidence du danois Dynaudio fait partie des enceintes acoustiques les plus désirables et les plus reconnues du marché. La version Platinum intègre quelques-uns des derniers perfectionnements techniques du fabricant pour un résultat sonore encore meilleur. 

On ne présente plus Dynaudio créée à la fin des années 1970, célèbre pour ses haut-parleurs qui furent les premiers produits commercialisés par la société avant qu’elle ne se lance dans la construction d’enceintes acoustiques. La série Confidence Platinum incarne, avec ses quatre références, le haut de gamme accessible du constructeur de Skanderborg.

Élégance et technologie

La Confidence C2 Platinum est une enceinte à deux voies pas tout à fait comme les autres. Sa forme très élancée en colonne de plus de 1,50 m de haut se distingue très nettement de la concurrence. De plus, elle adopte un nouveau baffle étroit qui est rapporté sur une ébénisterie encore plus étroite. L’allure de ce baffle réalisé par outillage numérique est caractéristique. Les arêtes latérales profilées semblent attirées par les centres émissifs des tweeters, un concept qui minimise les effets de diffraction qu’aurait pu engendrer un support large et rectangulaire. En conséquence, la réponse polaire et la dispersion spatiale gagnent en régularité et en linéarité.

Autre particularité de cette C2, elle adopte quatre haut-parleurs, deux pour le grave médium et deux pour l’aigu, configurés dans une disposition verticale symétrique spécifique. Cette géométrie est un des impératifs du procédé DDC (pour Dynaudio Directivity Control). Combiné à un filtrage simple du premier ordre entre les transducteurs, d’une part, et à un appairage très précis des caractéristiques en réponses en fréquence et en phase des haut-parleurs entre eux, d’autre part, le procédé DDC permet de réduire l’énergie dispersée vers le sol et le plafond d’environ 75 %. On obtient ainsi une émission sonore à dispersion verticale contrôlée qui réduit considérablement l’influence néfaste de certaines réflexions en termes de définition, de clarté et d’image. L’ébénisterie renforcée aux endroits critiques est montée sur un socle large qui intègre des pointes de découplage escamotables par le biais d’une clé Allen. La finition peut être choisie entre une laque noir piano et diverses essences de bois véritable.

Haut-parleurs d’exception

Comme évoqué précédemment, le filtrage débouchant sur de la connectique WBT est du type 6 dB/octave. Cette structure simple délivre en théorie une courbe de réponse linéaire dans l’axe, un parfait respect de la phase et une réponse impeccable sur signaux carrés. Des caractéristiques idéales pour le procédé DDC…

Le grave médium est entre les mains de deux haut-parleurs de 17 cm à membrane MSP, un polymère chargé de silicate de magnésium mis au point par Dynaudio et qui associe faible masse, rigidité élevée et amortissement efficace. Elle est couplée à une bobine de 75 mm en aluminium sur support en Kapton positionnée au centre physique de deux anneaux de ferrite. Ceux-ci créent un champ magnétique symétrique autour du point de repos de la bobine. L’ensemble est monté sur un saladier à branches très fines et multiples en fonte d’aluminium. Ce saladier a fait l’objet d’une étude aérodynamique visant à réduire les effets de compression dans l’écoulement arrière de l’air. La charge bass-reflex avec évent d’accord arrière est séparée pour chaque haut-parleur.

L’aigu est confié à une paire de tweeters Esotar 2 de dernière génération. Ils sont installés sur une plaque en aluminium qui consolide un peu plus leur référence mécanique, et fixés sur cette même plaque par poussée à l’arrière, ce qui explique l’absence de vis de fixation. Le dôme souple de 28 mm est en tissu enduit à partir d’une nouvelle substance à la formulation propriétaire, d’où le suffixe 2. Une cavité amortit l’onde arrière. Un double aimant au néodyme avec pièce polaire ventilée crée la force magnétique dans un entrefer avec ferrofluide, ce qui permet à l’Esotar 2 d’encaisser des puissances inavouables sans broncher.

Fabrication et écoute

Construction : Les enceintes acoustiques Dynaudio figurent parmi les mieux construites du marché. Pas de mauvaise surprise donc avec la C2 Platinum dont la structure en MDF est extrêmement rigide. Les parois latérales sonnent de manière très mate, l’amortissement interne s’avère efficace. Le découplage des haut-parleurs par un baffle rapporté limite les allers-retours vibratoires entre les transducteurs et l’ébénisterie. La stabilité de l’ensemble sur le socle large est satisfaisante et la finition très soignée.

Composants : Partant du principe qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, Dynaudio a intégré tout son savoir-faire technologique à bord de cette colonne. On craque bien entendu pour le remarquable tweeter Esotar2 et sa finesse d’analyse dans l’extension haute de la bande audible. Par ailleurs, le procédé DDC apporte une réelle amélioration dans l’élocution générale, dans le phrasé musical.

Grave : Nous avions eu la chance de tester en 2012 les colonnes C4 Signature qui, par rapport à ces C2 Platinum, sont équipées d’une paire de haut-parleurs de grave supplémentaire. Très sincèrement, ces dernières ne déméritent pas et leur doublet de 17 cm MSP établit des fondations solides et au détourage satisfaisant. Sur la piste « Gotcha » en live par Patricia Barber, la contrebasse apparaît sous un volume subjectif satisfaisant et sans emphase, le jeu du contrebassiste se distingue notamment par une bonne fermeté des attaques des doigts sur les cordes. La ligne mélodique de la guitare basse sur « Dis-le » par Baz-Baz ne semble pas solliciter outre mesure les C2 qui descendent bien et avec une solidité correcte dans les octaves basses.

Médium : Ce qui nous avait surpris avec les C4 Signature nous surprend toujours aussi agréablement avec les C2 Platinum, à savoir l’expressivité et l’aération du registre de médium. Les timbres sont toujours justes quelle que soit la complexité du message, avec une livrée harmonique très étoffée, très dense. La technologie DDC et le filtrage en pente douce, malgré une fréquence de raccordement pas vraiment idéale en théorie, sont à l’origine de ce résultat sonore. Le message mêle avec réussite la souplesse et le fouillé, deux qualités que peu d’enceintes arrivent à conjuguer simultanément.

Aigu : La légèreté et la définition du discours des C2 Platinum doivent beaucoup aux performances exceptionnelles du tweeter Esotar2 qui nous gratifie d’un haut de spectre en quasi-lévitation. C’est un des très rares tweeters à dôme, qui plus est souple, capable de restituer les fréquences aiguës avec autant de vivacité, de définition et de matière quelle que soit la puissance qui lui est administrée. Sur le largo du Concerto n° 5 de Bach par Simone Dinnerstein, le piano semble se matérialiser devant nous, les impacts secs donnant naissance à des notes déliées et parfaitement lisibles jusqu’à la fin de leur extinction.

Dynamique : Les C2 Platinum sont des enceintes faciles à vivre et à driver malgré une sensibilité moyenne et une impédance basse. Le filtrage qualitatif et simple allège la charge pour l’amplificateur. Les élans musicaux transitoires sont reproduits avec énergie et conviction (impacts des baguettes de la batterie, piste « Dis-le »). Et nous ne nous sentons pas plus frustrés que ça même s’il manque un petit soupçon de vitamine dans l’amplitude ressentie par rapport à nos repères.

Attaque de note : La qualité de mise au point des colonnes Dynaudio a des répercussions dans tous les domaines subjectifs abordés par ces enceintes. Nous avons pu le vérifier sur ce critère où les C2 Platinum profitent de la technologie DDC pour éviter tout brouillage sonore par les réflexions parasites de la pièce. Le message reste clair et détaillé (limpidité des détails d’ambiance sur « Gotcha »). La relative simplicité de la configuration à deux voies à partir de haut-parleurs rapides porte ainsi ses fruits au niveau de l’immédiateté et de l’articulation.

Scène sonore : Sur la plupart de nos pistes repères, nous avons retrouvé des paysages sonores familiers et comparables à ce que nous obtenons avec notre système habituel. L’ouverture de la piste « Gotcha », avec le public en contrebas de la scène, donne une perspective très crédible du lieu du concert grâce à une restitution précise des nombreux bruits d’ambiance.

Transparence : Nous avons été séduits par ces colonnes C2 Platinum dont la conception a priori simple cache en réalité les résultats d’un travail de recherche étalé sur deux décennies. Mais c’est précisément de cette simplicité raisonnée que surgit la grande fidélité de reproduction de ces enceintes.

Rapport qualité/prix : Il faudra débourser une somme certaine pour ces Dynaudio mais, au risque de nous répéter, il faut considérer cet achat comme un véritable investissement. Et en comparant les C2 Platinum à la concurrence, on s’aperçoit qu’il n’y a vraiment pas grand-chose de comparable techniquement et musicalement dans cette tranche de prix.

Verdict

Les colonnes Confidence C2 Platinum sont une belle réussite du constructeur danois. Sous une élégante robe élancée qui habille nombre de solutions technologiques développées par Dynaudio se cache en réalité une enceinte à fort pouvoir musical, rapide, neutre et facile à marier. Assurément une de nos colonnes préférées, que nous vous recommandons vivement d’écouter.

fiche technique

 

Origine : Danemark
Prix : 13 000 euros
Dimensions : 238 (420 au niveau du socle)x 1 532 x 445 mm
Poids : 40 kg
Réponse en fréquence : 28 Hz – 25 kHz à ± 3 dB
Puissance admissible : 300 W
Impédance nominale : 4 ohms
Sensibilité : 87 dB/2,83 V/m

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