DAC
Les éléments haute-fidélité de Chord se distinguent par leur design audacieux de coffret d’aluminium de qualité aviation taillé dans la masse. Le lecteur réseau CodeX appartient à la gamme Choral, qui comprend de nombreux maillons afin de constituer une chaîne complète.
Le lecteur réseau CodeX se présente sous une forme compacte (voir fiche technique) s’inscrivant dans la gamme Choral pourvue de nombreux appareils complémentaires : transport CD, DAC, lecteur CD intégré, préamplificateur ligne, préampli phono, amplis de puissance… et lecteur réseau. Chord fournit en option une sorte de rack spécifique à la gamme, en aluminium massif, afin de superposer les éléments, légèrement inclinés vers l’avant. Le CodeX reprend la gestion du lecteur réseau DSX1000 et le procédé de conversion du DAC Qute EX, en une habile synthèse.
Ergonomie
Le style dépouillé du CodeX peut surprendre. Ainsi, le dessus de l’appareil comprend un afficheur couleur TFT flanqué d’un genre de trackpad pour naviguer dans les menus. La partie frontale reçoit une sortie casque jack stéréo 6,35 mm et la photodiode de réception des signaux de la télécommande, un petit bijou en aluminium taillé dans la masse. La face opposée arbore une prise IEC et son commutateur pour l’alimentation à découpage intégrée. Le lecteur dialogue avec l’extérieur au moyen de deux prises BNC 75 ohms recevant un signal en S/PDIF, l’une des deux prises étant dévolue à un transport CD en option, tandis que l’autre se consacre à de plus hauts débits numériques. Les données audio peuvent aussi transiter via un port USB ou un port Ethernet. Chord met l’accent sur les liaisons filaires, au contraire des moyens du Bluetooth ou du Wi-fi, en raison de leurs piètres performances, souligne le constructeur, à transporter dans les meilleures conditions possibles les signaux échantillonnés à 192 kHz sous 24 bits. Cela posé, grâce au raccordement à un ordinateur Mac ou PC, on pourra aussi piloter le CodeX via iOS, au moyen d’une application spécifique pour iPhone et iPad, téléchargeable sur l’App Store. Notons que cette facilité nécessite obligatoirement la présence d’un ordinateur, faisant l’interface entre le Smartphone ou la tablette et le CodeX.
Formats
Le lecteur réseau Chord accepte tous formats audionumériques MP3, WMA, AAC, ALAC, FLAC, WAV, jusqu’à la fréquence d’échantillonnage de 384 kHz sous 24 bits. Mais il peut aussi recevoir des signaux DSD64 et 128 (format DXD exploitable via le port USB), convenablement encapsulés sous format PCM, conformément au procédé DoP (DSD over PCM).
Une électronique compacte
Le coffret contient une alimentation à découpage, aussi efficace que peu encombrante. Sur le flanc opposé, une carte d’origine allemande de Stream Unilimited gère les flux entrants ; il s’agit de la partie « streamer » proprement dite. On notera le soin des liaisons 75 ohms en interne, employant du câble coaxial de très bonne qualité, ainsi que des mini-fiches et prises garantissant le respect de l’impédance. Les circuits de conversion font appel à la technologie développée par Chord : le processeur programmable Xilinx gère le traitement du signal, la synchronisation, le filtrage, puis la conversion numérique vers analogique à très haute résolution. Nous avions rencontré ce système à DSP dans le DAC Qute EX. Les étages de sorties analogiques sont constitués d’un amplificateur opérationnel Analog Devices OP276 par canal, ainsi que de quelques transistors en CMS. On retrouve des transistors, mais de taille plus conventionnelle, dans le double montage push-pull de la sortie casque, très performante et musicale. Le contrôle de volume fonctionne au moyen d’un potentiomètre motorisé, uniquement télécommandé, car son axe n’est pas accessible à l’extérieur du coffret.
Fabrication et écoute
Construction : Comme les autres éléments de la marque Chord, le CodeX se présente sous une forme et une finition originales, dans un coffret en aluminium massif de qualité aéronautique, présentant des arrondis sur les flancs. On notera la belle finition englobant l’intégration de l’afficheur et de l’encodeur. Aucune sérigraphie ne vient troubler cette grande sobriété : heureusement, le nombre de connecteurs n’est pas élevé.
Composants : Le constructeur semble faire le grand écart entre la haute technologique du numérique et ses circuits à haute intégration, d’une part, et un certain classicisme, d’autre part, avec, par exemple, la présence d’un potentiomètre de volume motorisé… Le choix des composants s’avère soigné. Et surtout, à l’instar du DAC Qute EX, le CodeX intègre un processeur Xilinx de type FPGA (Field Programmable Gate Array), réseau logique programmable : grâce au logiciel interne développé par Chord, il offre un traitement optimal du signal suréchantillonné à 2 048 fois la fréquence de base.
Grave : On retrouve ici, dans les grandes lignes, les qualités du petit DAC Qute EX de la marque. Le registre grave est à la fois consistant et rapide. Sa précision n’a d’égale que sa grande faculté à passer du tendu à l’ample, à l’image de ce qu’il extrait des audiogrammes.
Médium : Nous avions souligné le naturel du Qute EX dans ce registre, gage d’un taux de jitter infinitésimal. Ici, le CodeX semble aller plus loin dans cette impression de naturel, lorsque le streamer est relié au moyen de ses sorties symétriques. Le naturel du médium illustre la manifestation d’un jitter infinitésimal, pour une restitution rappelant la fluidité des sources analogiques.
Aigu : La finesse déjà rencontrée sur le Qute EX dans le registre aigu se retrouve également ici, accompagnée d’un peu plus de consistance, améliorant le côté naturel de la restitution. Le CodeX monte très haut, sans que l’on ressente de simplification du signal, qui reste défini tant sur les formations classiques que sur les orchestres électrifiés, avec une excellente différentiation des nuances de cymbales.
Dynamique : Le CodeX bénéficie de l’apport de son alimentation embarquée pour délivrer une dynamique dont le suivi scrupuleux, sur tous les types de musique, démontre un excellent pouvoir d’analyse. La solution technique du FPGA se vérifie ici, pour la faculté de résolution des signaux musicaux, quelles que soient leurs amplitudes respectives, y compris les plus faibles.
Attaque de note : La dynamique constatée sur le test précédent s’accorde avec les attaques de notes, d’une vivacité appréciable, prompte à restituer sans retard et avec soin les cordes frappées (pianos), pincées (guitares) et les percussions. Le CodeX se comporte tout aussi brillamment sur les jeux en slap demandant une grande énergie instantanée, comme sur le stick Chapman de Pascal Gutman (sur l’album Cascades).
Scène sonore : La scène sonore s’étend dans un volume tridimensionnel, sans privilégier un axe par rapport à un autre. Les sources sonores, placées dans ces environnements acoustiques, profitent d’un excellent détourage, ce qui illustre à nouveau le pouvoir analytique des circuits de conversion du streamer Chord.
Transparence : À l’instar du petit DAC Qute EX, le CodeX sait se montrer tout aussi transparent, mais avec un zeste de consistance en plus, car il diffuse un peu plus de matière sonore. Cela posé, aucune tonique n’est audible, aucune coloration du signal ne venant interférer dans ce constat très positif.
Qualité/prix : Malgré sa taille très compacte, ce lecteur réseau Chord est à compter parmi les tout meilleurs de sa catégorie, tant pour son ergonomie (en dépit de l’absence de sérigraphie des connecteurs) que pour ses performances de lecture, dont la qualité va au-delà du petit DAC Qute EX.
Verdict
La présentation originale de ce lecteur réseau, tant pour le design que pour sa compacité, bénéficie d’une excellente ergonomie et de qualités musicales indéniables. Chord maîtrise, en effet, la technologie numérique avec ses convertisseurs programmés. Le CodeX s’intégrera facilement dans toute installation hi-fi « connectée » et, mieux, dans un ensemble de la série Choral de la marque, présentée sous le même design.
Fiche technique
Origine : Royaume-Uni
Prix : 5 750 euros
Dimensions : 338 x 60 x 145 mm
Poids : 7 kg
Consommation : 20 W
Entrées numériques : 1 S/PDIF sur RCA, 1 USB
Formats détectés : PCM jusqu’à 384 kHz, DSD64 et DSD128
Rapport signal sur bruit : 115 dBV
Gamme dynamique : 118 dBV
Distorsion harmonique totale : inférieure à -103 dBV
Sorties analogiques stéréo : asymétriques sur RCA et symétriques sur XLR