DAC

B.M.C. PURE DAC

La société allemande Balanced Music Concept vient de lancer une ligne de produits à prix abordable dont le Pure DAC est le premier élément, tout en conservant les éléments qui ont assis sa réputation.

Avant la sortie du futur amplificateur et du serveur de musique de 2 à 6 To, voici le Pure DAC, intégrant aussi les fonctions de préamplificateur et ampli de casque. Le Pure DAC arbore une sorte de hublot circulaire doté d’un écran miroir, rendant les afficheurs visibles lorsqu’il est sous tension. Deux ailes de même finition comprennent les commandes et leurs témoins lumineux : mise sous tension, sélecteur d’entrée (AES/EBU, USB, Toslink ou coaxiale), le mute et deux poussoirs de volume à 67 pas, de 00 à 66 s’affichant sur le hublot, au même titre que la fréquence d’échantillonnage et la nature de l’entrée, à gauche. La partie droite comprend un mute pour le casque, son réglage de volume à double poussoir et deux sorties : une asymétrique classique sur jack 6,35 mm et une XLR4 permettant de brancher, en symétrie flottante, un casque à entrées indépendantes, chaque oreillette disposant de son propre câble. Attention, il est totalement proscrit de fabriquer un adaptateur jack femelle vers XLR4 mâle, sous peine de détruire le casque. Ce circuit polarisé en classe A peut donc alimenter n’importe quel casque électrodynamique disposant du câblage adapté, grâce à son impédance de sortie de seulement 1 ohm. Au dos du coffret, les sorties lignes proposent les deux formats habituels, une paire de RCA pour liaison asymétrique et une paire de XLR3 pour le mode symétrique. Une paire d’optocoupleurs à embases Toslink fait office de bus de commande pour d’autres appareils de chez B.M.C. La plage de volume sur 67 pas conviendra au raccordement direct d’un amplificateur de puissance. En revanche, si les sorties du Pure DAC sont reliées à un préamplificateur, il suffira de régler le niveau à 51 et de le laisser ainsi.

Une électronique très élaborée
Le coffret intègre un transformateur torique de bonne taille, qui pourrait alimenter à lui seul un amplificateur de puissance. Un filtrage secteur efficace le précède. Suivent des ponts de diodes redressant les tensions, lissées par 10 condensateurs électrochimiques totalisant 22 000 µF, et les nombreux régulateurs isolant les tensions des différents modules. B.M.C a fait appel à Sabre pour la conversion des signaux numériques vers l’analogique. Ce nouveau modèle, baptisé ES 9016, accepte le PCM de 16 à 32 bits pour des fréquences d’échantillonnage comprises entre 44,1 et 384 kHz, mais aussi les signaux DSD 64 et DSD 128, à condition qu’ils soient encapsulés dans un format PCM, d’où la mention DoP (DSD over PCM). Les sorties subissent une conversion courant/tension, et c’est à ce stade du circuit que B.M.C. a placé son ajustement de gain de la section du préamplificateur différentiel (fonctionnant en symétrique, pour le dire plus simplement). Ainsi, ce montage supprime un étage analogique et les éventuelles dégradations ayant pu intervenir sur le signal. Ce procédé constitue une alternative face aux circuits analogiques du genre réseaux de résistances, pilotés par le numérique. Là interviennent les modules verticaux DIGM dans leur seconde version (Digital Intelligent Gain Management, ou gestion numérique intelligente du gain), capables de prendre en charge les signaux de grande amplitude : ils traversent des résistances de haute qualité, commutées via un circuit numérique agissant sur un réseau de transistors bipolaires. Cette solution originale optimise l’intégrité du signal. B.M.C. reprend aussi l’une de ses autres technologies propriétaires, le LEF (Load Effect Free) consistant à séparer la gestion des demandes en courant et en tension des signaux symétriques analogiques, sortant en basse impédance, ce qui évite de générer des distorsions. Les sorties de casque disposent d’un véritable amplificateur de puissance en classe A. Il reçoit une alimentation dont l’élévation de la tension a été confiée à un circuit numérique. Ce module de gain présente une sortie en basse impédance et dispose de deux transistors V-MOS par canal Exicon 10N20R capables de générer chacun, en théorie, une puissance de 125 W sous 8 ampères ! Ce véritable amplificateur explique l’excellence de la musicalité des sorties de casques, du jamais entendu jusqu’à présent, hors des produits spécifiques en éléments séparés. Il est temps de passer à l’écoute !

 

Fabrication et écoute

Construction : Le coffret est réalisé en deux parties symétriques, solidement vissées sur la largeur. Le couvercle, lui aussi en aluminium, comprend trois parties, dont la centrale, arrondie, prolonge la légère saillie du hublot central. Saluons la finition exemplaire et la touche esthétique originale propre à B.M.C.

Composants : Le fond du coffret reçoit la carte mère, gérant le redressement, le découplage conséquent et les nombreux régulateurs de tension. Suivent les circuits de traitement, en particulier le tout nouveau DAC Sabre ESS9016 et les étages analogiques dotés des modules DIGM spécifiques à la marque. Un transformateur torique de puissance généreuse prend place au dos de la façade. Le tout est judicieusement agencé.

Grave : Le sous-titre de ce banc d’essai caractérise la sonorité du Pure DAC, où l’équilibre règne en maître. Le B.M.C. restitue fidèlement les instruments de ce registre, avec juste ce qu’il faut d’articulation, de profondeur et de chaleur. Il descend très bas, plus précisément là où le message le mène, sans jamais perdre sa définition, même sur les premières notes, comme, par exemple, sur le stick Chapman à douze cordes de Pascal Gutman, sur son album Cascades, indémodable.

Médium : À la fois linéaire et détaillée, cette bande de fréquences retranscrit chaque plage musicale, tantôt minimaliste (comme un duo voix/piano, par exemple), tantôt chargée, bien plus riche en harmoniques et en événements sonores, avec grande facilité. On peut même évoquer une élégance certaine et un comportement confondant de naturel.

Aigu : Ce registre fait preuve d’une belle finesse, d’une définition enviable et ne verse jamais dans la simplification. La stabilité exemplaire du DAC, présentant un jitter infinitésimal, et la pente douce du filtre passe-bas analogique de sortie y contribuent, à n’en pas douter. Le B.M.C. reste équilibré en toutes circonstances, en corrélation directe avec un respect admirable de toutes les subtilités du message musical.

Dynamique : L’excellente définition du Pure DAC se vérifie à l’examen du suivi dynamique, opéré dans le respect total des audiogrammes. Dans le domaine numérique, les pianissimi sont toujours plus difficiles à reproduire que les fortissimi. En pratique, les mouvements musicaux de faible à très faible amplitude ne pâtissent ni d’une simplification du signal, ni d’une dégradation du rapport signal sur bruit.

Attaque de note : Le Pure DAC sait se montrer vif lorsqu’il est sollicité en ce sens. Ce constat va de pair avec la manière dont il sait restituer la richesse harmonique de chaque instrument, qu’il soit acoustique ou électronique. Les attaques de notes, aussi brèves soient-elles, restent musicales et fidèles sans verser dans la caricature, qui se traduirait par de la dureté.

Scène sonore : Relié à un bon amplificateur tel que notre modèle de référence, le B.M.C. diffuse une scène sonore cohérente et stable, dans un espace à trois dimensions qui varie suivant les lieux dans lesquels les prises de son ont été réalisées. Ainsi, on perçoit sans difficulté l’espace et l’aération d’une grande salle de concert dans laquelle joue l’Orchestre symphonique de Moscou sur l’œuvre d’Alfred Schnittke, Gogol Suite, l’atmosphère plus intimiste de petites salles françaises pour le live de Patricia Barber, ou encore le studio de dimensions réduites où le bluesman Ted Hawkins a enregistré.

Transparence : Le naturel, la justesse des timbres et l’équilibre général dont jouit ce convertisseur forment les trois piliers de la transparence. En effet, le Pure DAC ne colore pas le timbre et sa personnalité s’exprime dans le remarquable suivi de la richesse harmonique, toute en finesse et en subtilité, sans ajouter ou retrancher quoi que ce soit.

Rapport qualité/prix : La firme allemande a réussi, avec ce premier élément de la série Pure, le pari de conserver un haut niveau de qualité proposé à un prix plus que raisonnable. Cette belle performance appliquée au Pure DAC se répétera sur le serveur de musique et sur l’amplificateur de puissance, également à venir très prochainement.

Verdict
La maîtrise technique du constructeur allemand en matière d’électronique et de ces circuits sortant des sentiers battus, le souci du détail, une esthétique très réussie et une musicalité de haut niveau, tous ces ingrédients indispensables s’allient à un prix plus que concurrentiel pour former un convertisseur audionumérique digne d’intérêt. En effet, il ne manque pas d’arguments pertinents face à ses compétiteurs situés dans la même zone tarifaire.

Fiche technique
Origine : Allemagne
Prix : 1 490 euros
Dimensions : 365 x 103 x 328 mm
Poids : 5,5 kg
Entrées numériques : 2 S/PDIF (optique et coaxiale), 1 AES et 1 USB
Formats numériques : jusqu’à 384 kHz sous 32 bits en PCM, DSD64 et DSD128 (en DoP)
Sorties analogiques stéréo : symétriques sur XLR et asymétriques en RCA
Sorties casque : sur jack 6,35 mm et symétrie flottante sur XLR4
Impédances par canal : 22 ohms (XLR), 120 ohms (RCA), 100 ohms (casque jack), moins de 1 ohm (casque XLR4)
Réponse en fréquence à Fs = 44,1/96/192 kHz : 5 Hz à 21/46/80 kHz
Taux de distorsion + bruit : de 0,005 % à 0,007 % suivant les sorties
Rapport signal sur bruit : 110 dB

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