Rockna Wavelight Server : Serveur nouvelle vague

Serveur nouvelle vague

La marque roumaine commence à devenir un acteur qui compte, grâce à sa capacité à évoluer et à être à l’écoute du marché, à un prix bien placé. Pour preuve ce Rockna Wavelight Server (WLS), doté d’un SSD de 2 Tera, qui dispose d’une connectique complète, y compris la très qualitative I2S sur prise HDMI, plus Roon Core. Surtout, la performance musicale est bien au rendez-vous.

Nous avions découvert la ligne Wavelight avec le DAC, justement récompensé dans le numéro 246, qui intègre des technologies de pointe comme un FPGA, une horloge Femtovox, un DAC R2R 25 bits, et un DSP, tout comme le serveur WLS objet de ce banc d’essai. Complètement assortie en taille comme en look, la liaison I2S par HDMI entre les deux appareils assurera la qualité maximum, la plus directe, avec le suréchantillonnage Rockna.

D’allure sobre et mince, il montre une construction qualitative taillée dans l’aluminium massif, à la finition brossée anodisée noire ou argentée, dont la façade est gravée du logo et du sigle WLS. Une petite touche en aluminium active la mise en marche, visualisée par l’éclairage de WLS.

Rouge : câble réseau débranché.

Orange : pas d’adresse IP.

Turquoise clignotant : séquence de boot.

Blanc : prêt.

Le serveur Wavelight a été conçu pour héberger votre musique. Le stockage interne de base se fait grâce à un SSD de 2 To, avec la possibilité d’en mettre un deuxième et aller jusqu’à un maximum de 16 To, ce qui permet de conserver en interne des milliers d’albums de musique dans un format non compressé de haute qualité.

De plus, il dispose de 3 ports USB (1 x USB 3.0, 2 x USB 2.0) pour le relier à un stockage externe, à un DAC USB, et/ou à un NAS qui peut être défini comme source de musique. Il faut toutefois noter que si un DAC est relié via USB, il ne bénéficiera pas du moteur audio de suréchantillonnage intégré au WLS.

Roon Core installé

Pour accéder à tous les réglages, il faut aller sur l’interface de contrôle accessible en tapant dans le navigateur le numéro de série situé au dos de l’appareil, ou via l’adresse locale IP du WLS. Afin de la connaître, Rockna recommande deux méthodes. Soit par Roon, car le Roon Core est activé par défaut sur le WLS. On peut l’utiliser immédiatement si une application de contrôle Roon est installée sur une tablette/mobile ou ordinateur.

Le soft vous demandera le nom d’utilisateur et le mot de passe de votre compte Roon, et vous pourrez aller sur vos comptes de streaming Qobuz ou Tidal. Il est aussi possible de rechercher l’adresse IP du WLS par un scanner de réseau comme www.advanced-ip-scanner. Une fois entrée l’adresse IP, on accède à l’interface de contrôle en la saisissant dans le navigateur Web ou dans l’application mobile.

Interface claire et grandes possibilités

L’application du Rockna est à la fois simple à utiliser et graphiquement lisible. La section Audio intègre le réglage I2S pour définir la fréquence et le format voulu : natif (identique au fichier), PCM 352/384 kHz, DSD256 et DSD512 ; également le choix du mode I2S : Rockna ou avec les paramètres modifiables, si un DAC d’une autre marque est utilisé en I2S (horloge et données DSD). Indication de la limite de résolution PCM en S/PDIF (384 K ou 192 K) et activation du DoP ou non. Lorsque le suréchantillonnage PCM est activé, la réponse en phase PCM se choisit entre Linéaire, Minimale ou Hybride.

Les serveurs Roon et MPD (Music Player Daemon) sont préinstallés sur le WLS, mais il peut fonctionner aussi comme point de terminaison audio, car sont présents les services Roon Bridge, UPnP A/V, OpenHome, HQPlayer NAA et Airplay. Remarque : une fois un serveur ou un service activé, les autres seront désactivés. Il est clair que Rockna a tout fait pour faciliter la vie des utilisateurs Roon, ce qui est louable, mais il peut aussi s’utiliser avec mconnect ou autre en UPnP.

Pour ajouter de la musique au stockage interne, un ordinateur PC ou Mac connecté au même réseau est requis. Enfin, il est recommandé de faire les mises à jour régulières de Rockna, visualisée par un bouton MAJ actif.

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Techniquement avancé

Le WLS combine des éléments clés dignes d’un serveur numérique de haut niveau : un processeur 2/4 cœurs basse consommation avec 8 Go de RAM, un système informatique à faible enveloppe thermique (TDP) exécutant Linux personnalisé, un FPGA/DSP série 7 très efficace pour la gestion audio, une double horloge CCHD957 pour un parfait calage temporel, et une alimentation linéaire dotée de deux transformateurs toriques.

Il dispose donc d’une entrée Ethernet sur RJ45, et de sorties numériques I2S sur HDMI, AES/EBU, S/PDIF, Toslink et USB.

Écoute

Le résultat dépendra beaucoup de la signature du DAC relié en aval, mais il est certain que le WLS fournira des fichiers haute résolution d’une qualité irréprochable. Vous pouvez même le marier à un DAC au double de son prix sans problème, ce serveur délivrera des sonorités pleines et riches, loin de toute sécheresse rédhibitoire.

La voix de Stacey Kent sur la reprise des morceaux d’Henri Salvador, comme «Les Eaux de Mars», est particulièrement voluptueuse et belle, le suivi mélodique étant bien respecté sans aucun côté raide et manquant de liant parfois rencontré en numérique. La zone aiguë est particulièrement riche et informative, comme constaté sur la magnifique reprise de «My Girl» des Beatles par Patricia Barber, où la guitare d’accompagnement expose une qualité harmonique superbe.

Les voix semblent plaire au WLS, comme Sophie Hunger sur son album 1983, titre «Le vent nous portera», qui possède une présence bien palpable, au sein d’une image précise et ample à la fois. Les percussions offrent également beaucoup de matière, avec des attaques franches et détourées. Quant à Archie Shepp, il sonne royalement sur «Little Girl Blue», dont le corps du puissant saxophone ténor s’exprime avec une ampleur magistrale, jusqu’aux tréfonds des notes graves.

Le WLS sait aussi transmettre des émotions fortes, à l’écoute par exemple de Lucio Dalla reprenant Caruso, dans une prise de son qui possède beaucoup de brillance, mais cela s’oublie quand le maître se lance dans ses envolées : émouvant !

Par ailleurs, si le streaming possède d’indéniables qualités, grâce aussi à Roon, force est de constater la supériorité des fichiers haute résolution téléchargés sur le SSD, qui ne dépendent pas d’une liaison RJ45 pendant leur lecture, sans parler de la signature sonore du soft, qui n’est pas une légende. À l’heure actuelle, certains sont réticents à acheter des fichiers alors qu’ils ont un abonnement musical, mais le WLS fera clairement entendre la supériorité des fichiers bruts haute résolution importés et stockés.

Le Rockna démontre que la fonction serveur s’avère quasiment indispensable à l’heure actuelle, quand elle est bien gérée, comme c’est le cas ici.

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Le WLS permet de nombreux scénarios d’utilisation, car il peut être utilisé comme Core, moteur de rendu ou point de terminaison. Une fois configuré avec Roon et son disque interne, il joue votre musique préférée avec la meilleure qualité possible, marié à un bon convertisseur comme le pré/DAC Waveline parfaitement assorti, de même prix d’ailleurs.

Sous un format taille fine, il extrait avec justesse et ampleur la quintessence des meilleurs fichiers, de quoi constituer une source numérique de premier ordre, ouverte aux évolutions à venir. Une leçon exemplaire venant de Roumanie.

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