

Sous une apparence sage et classique, bien que valorisante esthétiquement grâce à son capot formé de lames en noyer massif satiné, le dernier CDS8 de Consonance offre 3 fonctions : lecture CD, conversion N/A haute résolution et streaming. Il est conçu très sérieusement pour garantir une musicalité qui séduira certainement les fans de l’analogique.
Le Droplet CDP5.0 HD récompensé dans notre numéro 269 démontrait l’expertise de Consonance en matière de construction mécanique et électronique. La marque décline ici un nouveau modèle doté cette fois d’une mécanique frontale plus traditionnelle, assortie d’un DAC et d’un streamer.
Il répond à la philosophie de M. Liu, ingénieur en optique et mécanique dont la véritable passion est l’opéra et l’audio, qui fonda la firme en 1994 ; celle-ci se veut simple et raffinée : la conception approfondie est à l’intérieur, la simplicité de la forme et de l’usage sont à l’extérieur. Consonance possède une très belle gamme de produits : lecteurs numériques, platines, bras — dont un tangentiel — étages phono, amplification à tube et à transistor, deux enceintes, etc., démontrant ses compétences dans tous les aspects de la conception audio.
Le CDS8 affiche des dimensions classiques et plutôt imposantes : 44 × 36 × 13,5 cm, pour plus de 9 kg, de quoi constituer une base rigide pour la lecture des CD.
Sa façade un peu à l’ancienne expose fièrement un vumètre éclairé au centre, puis à droite 7 basculeurs mécaniques et un petit écran pour les informations essentielles.
Au-dessous de la trappe du CD s’inscrivent les résolutions maximales : PCM 32 bits / 768 kHz et DSD 512.
On remarque surtout le magnifique capot en noyer massif, très rare sur un appareil audio, mais qui est une spécialité de Consonance déjà adoptée par le passé, procurant un certain cachet à cet appareil.
Il dispose d’une mécanique dédiée de haute précision et à haute stabilité, ainsi qu’une mise en mémoire tampon et un traitement par puce de décodage dernier cri.

Le processeur offre une lecture native en DSD512 et PCM 768 kHz en 32 bits grâce à deux convertisseurs ESS ES9038 en mode double mono.
L’horloge est constituée de deux oscillateurs Femto ultra-précis, évitant toute gigue préjudiciable.
Le CDS8 dispose de 3 entrées numériques, l’entrée et sortie audio numérique USB prenant en charge le DSD natif jusqu’à DSD512.
Les entrées SPDIF et optiques décodent le PCM 24 bits jusqu’à 192 kHz, et le DSD64 en Dop.
Le processeur peut être connecté à la puce XMOS via l’interface USB prenant en charge le DLNA, Roon, Spotify Connect, Tidal, Qobuz et bien d’autres, ainsi que le Bluetooth.
Mais la grande force du Consonance est sa sortie analogique utilisant non pas des amplis-op, mais un étage à base de composants discrets en pure classe A, pour une musicalité bien meilleure.
L’alimentation linéaire est copieusement nourrie par deux transformateurs toroïdaux : l’expérience de la marque parle.
L’Opera apparaît comme sortie sur Qobuz en mode USB sélectionné, mais il faudra shunter les prises USB A et B avec le cordon fourni pour que la sortie soit opérationnelle.
Une prise RJ45 le relie au réseau, mais il est possible aussi de se connecter en mode « Hotspot » : si aucun réseau sans fil n’est configuré, il créera un réseau nommé Opera afin d'afficher sur smartphone l’interface utilisateur.
Cette interface opera.local/ est accessible sur Safari (Apple) et Google Chrome (PC).
Sur Qobuz, l’utilisation est simple, et l’application Opera permet de paramétrer davantage de fonctions.
En tant que lecteur intégré, le CDS8 étale de superbes aptitudes, démontrant qu’un excellent lecteur CD n’est pas une hérésie aujourd’hui.
Sa personnalité offre une plénitude sonore, loin d’une écoute décharnée ou artificiellement hyper-définie.
Paolo Conte sur « Anni » (Aguaplano) est palpable, charnel, fluide et souple, avec une excellente transcription des petits détails autour du micro.
Le duo Eddy Louiss & Michel Petrucciani révèle un grave profond et puissant sur l’orgue Hammond, tandis que le piano montre une main gauche robuste et une belle opulence.
En streaming via Qobuz, l’ampleur dynamique surprend : Jazz Party de Duke Ellington s’exprime avec vivacité, énergie et un swing irrésistible.
Sur Gladys, Lionel Hampton délivre une sonorité cristalline jamais agressive, et Stan Getz affiche un velours envoûtant.
« Physical Touch » de Mayer Hawthorne offre un grave percutant, rythmé et entraînant.

Le CDS8 crée une image sonore vaste et immersive :
– Samara Joy sur « A Joyfull Holliday » apparaît avec une présence charnelle et émotive.
– Les Quatre Saisons de Vivaldi par Biondi sont restituées avec équilibre et douceur, sans excès.
– The Gate of Istanbul de Loreena McKennitt est rendue avec séparation, relief et immersion.
Le Consonance CDS8 n’est pas le plus abordable ni le plus tape-à-l’œil, mais son classicisme, son étage de sortie en classe A, son alimentation linéaire double transfo et son DAC haut de gamme en font un appareil profondément musical.
Idéal pour qui veut un lecteur 3-en-1 simple d’usage, élégant et cohérent.
Le talent musical du Consonance CDS8 s’apprécie au fil des écoutes :
équilibre tonal cohérent, grave robuste, scène vaste, dynamisme réjouissant, absence de froideur.
Solide, expressif et sincère, il va à l’essentiel.
Timbre
7
Dynamique
8
Scène sonore
8
Qualité / prix
7
Plaisir musical
Facilité d'utilisation
Qualité de fabrication
Prix : 7 190 euros (noyer)
Prix : 6 990 euros (cerisier)
Dimensions (L x H x P) : 440 x 135 x 360 mm
Poids : 9,2 kg
Formats audio : DSD : DSF (DSD), DIFF (DSD)
Formats audio : PCM : FLAC, Apple Lossless (ALAC), WAV, AIFF, MP3, AAC
Échantillonnage / résolution : PCM : 44,1 kHz – 768 kHz, 16–32 bits
Échantillonnage / résolution : DSD : 2,8 MHz – 22,4 MHz, 1 bit
Entrées numériques : LAN, USB 2.0, USB, Coaxiale, Optique, Bluetooth
Sorties numériques : USB 2.0, Coaxiale
Sorties analogiques : XLR + RCA
Distorsion : < 0,0025 %
Rapport signal / bruit : >110 dB

