Modèle le plus puissant de la marque, le successeur de l’AW 600 est conçu comme un monobloc, capable de dispenser 300W par canal sous 8 ohms. Cette nouveauté 2022 coïncide avec le 50e anniversaire de la marque norvégienne.
Jolie forme cubique, cossue et imposante pour cette face avant somptueuse, rehaussée par le logogramme rétroéclairé en bleu, qui revendique un luxe certain, mais dans la sobriété et la pureté. Avec ce modèle, le constructeur a souhaité conjuguer la limpidité, la souplesse à une puissance inconditionnelle. C’est un projet cohérent quand on sait à quel point ces électroniques venues du Nord ont toujours avantagé une forme de douceur et parfois même un refus des aspérités, devenus presque légendaires. La fabrication, l’aspect mais aussi la connectique privilégient un certain purisme. Rien de superflu en effet mais plutôt une posture qui mise sur l’essentiel, la simplicité : entrées RCA et XLR dont une prise supplémentaire pour l’usage en configuration mono, ou bi-amplification, pour une évolution future.
Architecture simple en vérité qui se base sur le principe dual-mono, dans une configuration parfaitement symétrique, avec deux canaux totalement séparés mais identiques. Si la philosophie de la marque reste intacte, ce bloc de puissance ne refuse pas la nouveauté avec un nouvel étage de sortie qui protège très efficacement les étages d’entrée, afin de préserver une stabilité maximale. Les étages de puissance font appel à rien de moins que 32 transistors bipolaires à large bande passante, capables de fournir des courants très élevés, sans sourciller.
La puissance extrême, associée à une bande passante réellement hors norme, concourt sans nul doute à la réussite de cet appareil, en mesure d’obtenir une distorsion particulièrement faible. Cela repose également sur une alimentation ultra-performante, notamment pour les étages de sortie, grâce à un filtrage de 210 000 µF, tandis que l’alimentation côté secteur recourt à deux transformateurs toroïdaux blindés, sur le plan magnétique et électrostatique. On évite ainsi les bruits parasites ou autres interférences qui perturberaient le signal. Le châssis de l’AW 800 M est réalisé en métal, assorti de vastes dissipateurs placés sur les flancs de l’appareil.
Timbres : Le Nord a toujours cultivé une sonorité distincte : suavité, douceur, rejet des angles abrupts. Cet ampli ne déroge pas totalement à la règle, bien que sa vitalité semble supérieure aux précédents modèles de la marque. Puissance confondante, aisance d’un moteur V8 musical. Moelleux admirable pour la musique classique, grave étendu et bien articulé, médium un peu mat (sans aseptisation), aigu tout en retenue, sans brillance excessive.
Dynamique : La puissance du AW 800 M insuffle une impression de souffle et de restitution grandeur nature. Orchestres ou formations baroques sont servis avec subtilité. Malgré ses 55 kg, l’ampli garde une souplesse organique, charnelle, jamais brutale. Une bonne mise en œuvre (préampli et câblage) est essentielle pour révéler tout son potentiel.
Scène sonore : La scène est posée, ample, stable. Le grave contribue à l’assise globale. L’aigu contenu limite l’effet aérien, mais donne un style cohérent à l’ensemble : un rendu réaliste, physique, sans esbroufe. Une esthétique différente, parfaitement assumée.
Rapport qualité/prix : Son prix élevé impose un partenaire de même niveau, notamment côté préamplification. Electrocompaniet propose l’EC 4.8 MKII Reference, parfait complément. L’ensemble promet une restitution grandeur nature.
L’AW 800 M impressionne par ce sentiment de souffle profond, de puissance aussi, mais habilement contrôlée par un sens du moelleux qui appartient souvent à la musique. Un tel modèle saura tenir tête aux enceintes acoustiques les plus exigeantes du marché, sans faillir, dans un écrin somptueux.
Timbre
7
Dynamique
8
Scène sonore
8
Qualité / prix
7
Plaisir musical
Facilité d'utilisation
Qualité de fabrication