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Chord Electronics Ultima Integrated : Prêt pour le départ ?

Tuesday, September 23, 2025
Chord Electronics Ultima Integrated : Prêt pour le départ ?
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Chord Electronics Ultima Integrated : Prêt pour le départ ?

Introduction

Cinq années après l’introduction du premier modèle Ultima, John Franck se remet à l’ouvrage avec cette même technologie très avant-gardiste. Retrouvailles de choc.

Une technologie propre à Chord

On retrouve une topologie dernier cri pour la correction d’erreurs à double alimentation, qui contribue à la spécificité de la marque. Elle intervient sur les très hautes fréquences. Conçu par John Franck, ce principe corrige instantanément les signaux audio avant l’étage de sortie, cela afin d’obtenir une très grande précision sonore à peu près impensable dans le cadre d’un ampli intégré. Ainsi, on procède à la mise en mémoire tampon et au filtrage de toutes les entrées, cela afin de minimiser les interférences préjudiciables à la pureté du signal sonore. Autre aspect majeur : l’alimentation à découpage haute fréquence, très élaborée elle aussi et spécifique à la marque anglaise, qui s’attache à la recherche d’une distorsion quasi nulle. Les étages de puissance fonctionnent en classe A/B et recourent à des Mosfets propriétaires. Notons enfin que l’ensemble des circuits est parfaitement symétrique, d’où la présence des connexions XLR chaudement recommandées.

Simplicité séduisante

Le châssis de l’Ultima est usiné en aluminium massif issu de l’aéronautique. Cela contribue sans doute à cette impression d’élégance et de beauté qui ne refuse pas une impression de densité au fond assez luxueuse, chère aux appareils suisses notamment. En réalité, le fonctionnement de cet appareil cultive une forme de sophistication d’accès aisé, car d’essence ludique : changement d’entrée avec anneau LED à poly-éclairage chromatique, en fonction de celle qui est retenue.

Fabrication et écoute

Timbres : À dire vrai, cet intégré très compact en impose d’emblée. Il procure une impression de puissance, d’incarnation et au fond de solidité sonore impressionnante, mais cela jamais au détriment de l’élégance, du raffinement. On a le sentiment d’une restitution axée avant tout sur la franchise, sur l’honnêteté mais qui n’a rien de schématique, bien au contraire. La beauté de cet appareil repose avant tout sur la qualité d’un médium très naturel, bien éloigné de toute forme d’aseptisation. On retrouve au fond assez bien les qualités des bons amplis à tubes qui misent sur une approche quasi similaire : quelque chose d’évident, de naturel qui colle au plus près d’une restitution à caractère analogique. Ainsi, difficile de prendre en défaut la qualité des timbres, avec toujours cette incarnation déjà mentionnée qui ne fait jamais l’impasse sur une forme de sensualité, qui permet l’accès direct à un plaisir de l’écoute tout à fait louable. Et puis, on est surpris par la tenue du grave, par sa générosité aussi, jamais ostentatoire. Non, cela se confond avec cette approche au fond très matérielle des phénomènes sonores, ce qui peut être légitime, mais sans faire l’impasse à aucun moment sur une certaine délicatesse.

Dynamique : C’est à nouveau ce côté dru, sincère, énergique qui s’invite, avec une conviction contagieuse. Cela contribue à un réalisme enviable qui valorise le système nerveux du discours musical tel qu’il est recréé par les interprètes. Un tempérament tout britannique en réalité. Cette restitution très directive, pleine de caractère a quelque chose de réjouissant, d’autant que cela s’accompagne d’une réactivité à fleur de peau qui rend tangibles les moindres inflexions dynamiques, y compris dans le mode subtil, celles que l’on peut appréhender dans les nuances du chant baroque, par exemple ; une façon de nous rappeler une fois de plus la lignée d’outre-Manche de ce très beau modèle. Quoique par nature il se destine à d’autres prérogatives, plus étendues, sinon plus universelles que la seule musique classique. Autant dire que l’Ultima peut faire face à tous les genres musicaux, sans faillir.

Scène sonore : Cette image sonore qui s’impose en permanence favorise une scène en trois dimensions, très en relief, qui semble vouloir émerger des enceintes. C’est une des qualités premières de cet appareil qui dispense cette netteté, cette hardiesse particulière. D’autant que lors des pianissimo, on se surprend à entendre de très beaux détails, peu audibles en général, gage d’une résolution au-dessus de la moyenne et tout à fait en mesure d’enrichir cette très belle scène stéréo, tridimensionnelle à sa façon.

Rapport qualité/prix

Modèle singulier par certains aspects, ne serait-ce que sur le plan de l’aspect, l’intégré Chord Ultima Integrated revendique un positionnement haut de gamme par sa qualité de fabrication optimale, d’une part, mais aussi par ses prestations sonores et musicales de haut vol.

Verdict

Cet objet d’aspect ésotérique nous a séduits, mais avant tout par ses qualités musicales incontestables. Cette restitution sincère, sans fard, d’essence si l’on veut « analogique », assortie d’une image stéréo très en relief, impressionne réellement avec cette volonté peut-être inconsciente de nous affranchir de l’espace/temps conventionnel, grâce aux sortilèges uniques de la musique, naturellement.

Timbre

7

Dynamique

Scène sonore

8

Qualité / prix

7

Plaisir musical

Facilité d'utilisation

Qualité de fabrication

Fiche technique

Prix :
10490
euros
Origine :
Royaume-Uni

Dimensions : 130 x 480 x 380 mm

Poids : 14,7 kg

Puissance : 2 x 125 W sous 8 ohms

Réponse en fréquence : 10 Hz à 200 kHz à ± 3 dB

Rapport signal/bruit : 90 dB

Haute Fidélité N°271
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