

Klipsch peut légitimement surfer sur le revival du vintage, car la marque fondée par Paul Wilbur Klipsch en1946 se fit mondialement connaître grâce à la Klipschorn. La marque fondée par Paul Wilbur Klipsch en 1946 s’est fait mondialement connaître grâce à la Klipschorn.
Cette Édition Limitée à 150 paires en Europe dont 15 en France joue à fond la carte du haut rendement au look craquant, exhibant son superbe pavillon métallique juste fixé sur la caisse.
Klipschorn, Heresy, Rebel, Shorthorn, Cornwall, La Scala, Belle Klipsch ou Forte : ces modèles légendaires résonnent aux oreilles des passionnés de Klipsch, tous à pavillon et à haut rendement, comme les nouvelles kO-R1 éditées à 100 exemplaires seulement.
Imaginée par Devon Turnbull, fondateur d’OJAS, aidé par Roy Delgado, ingénieur principal chez Klipsch, la kO-R1 fait partie de la Série Heritage, qui comprend les Jubilee, Klipschorn AK6, La Scala AL5, Cornwall IV, Forte IV et Heresy IV.
Cette deux-voies affiche 97,5 dB de rendement, très rare dans la production actuelle, l’occasion pour Klipsch de raviver son passé mythique et de faire le bonheur des nouvelles générations tout en séduisant les anciens nostalgiques.
C’est le nom de plume créatif de Devon Turnbull, étudiant universitaire en ingénierie audio, mais qui s’est fait connaître dans plusieurs disciplines comme le graffiti, le graphisme, la musique et la conception de vêtements.
Alors qu’il travaillait principalement dans la mode, OJAS (installé à New York) a été popularisé par les sculptures sonores que fabriquait Devon Turnbull, pour lui et un nombre croissant de passionnés.
Le point commun est un amour pour les haut-parleurs à haut rendement et les amplificateurs à tubes de faible puissance, qui passionnent l’audio underground foisonnante à travers le monde.

Né avec la reproduction du son (pensez aux pavillons des gramophones), ce transformateur acoustique est la seule solution pour obtenir du haut rendement, indispensable aux peu puissants amplificateurs à tube de l’époque du cinéma parlant.
Le petit pavillon 1211 massif est superbement réalisé en aluminium moulé au sable, comme ses illustres prédécesseurs Western Electric, Altec, RCA ou Klipsch, directement inspiré d’ailleurs des premiers prototypes créés par Paul W. Klipsch.
Il a l’apparence d’un multicellulaire, mais c’est un sectoriel, car les cellules ne sont pas strictement indépendantes comme sur un Altec 805, par exemple. Il ressemble beaucoup plus à l’Altec 311-90, très réputé, mais plus court et avec une gorge de 1,75 pouce (44 mm), contre 1,4 pouce (35 mm).
Il procure une couverture horizontale de 90° et 60° en vertical, couplé au moteur Klipsch K-706 à dôme en titane, ce qui devrait être favorable dans l’aigu.
L’ensemble se fixe sur trois supports à visser sur la caisse, rappelant la première Altec Iconic.
La fréquence de coupure est calée à 970 Hz.
Dans la pure tradition Klipsch, la caisse rectangulaire de format très compact (L42 × H71 × P33 cm) est en contreplaqué de bouleau de Baltique grade A, comptant 13 plis.
Le boomer K-28E de 30 cm à membrane en papier renforcée par des corrugations provient de la Klipsch Heresy, dont la suspension à petits plis offre un rappel ferme.
Il y a deux borniers connectés par liaison interne : celui à l’arrière du caisson relié à l’amplificateur, et celui du dessus destiné à la compression.
Pour la brancher, le câble OJAS de section 16 AWG est dans la pure tradition Western Electric, avec des brins en cuivre pur étamés isolés coton, made in USA, aux couleurs orange-noir d’un aspect vintage séduisant.
Enfin, le réglage à 4 positions permet d’ajuster le niveau dans l’aigu.
La configuration 2 voies à pavillon sans tweeter pourrait faire croire à un manque d’aigu, mais il n’en est rien, et de plus on est agréablement surpris par la bonne tenue des timbres, sans coloration nasillarde ni dureté excessive, ce qui prouve une bonne mise au point et la qualité de la compression à membrane titane.
C’est très surprenant même, par exemple sur de la musique ancienne, où les voix sont bien respectées et les instruments à corde ne vrillent pas les tympans.
Une belle présence s’installe pour prendre goût à la façon dont le pavillon donne du relief, de la profondeur et finalement de la vie aux sons. Certains genres se prêtent à merveille aux OJAS, comme l’album Hurricane de Grace Jones, parfait pour faire la fête grâce au rythme endiablé imprimé par les Klipsch, et la voix envoûtante de la chanteuse : le dance floor n’est pas loin.
Le haut rendement nécessite peu de puissance, ce qui est un argument de poids pour les amateurs d’amplis à tube pas très généreux en watts.
Les kO-R1 sont néanmoins sensibles aux électroniques, car un manque de tenue peut se traduire par un tassement de la dynamique, et un caractère brouillon si l’ampli ne convient pas.
Avec une puissance élevée de très haute qualité, nous avons été bluffés du résultat en termes d’attaque, d’énergie et de pulsation délivrées par les Klipsch, comme sur le trio Mirabassi en live à Tokyo.
Même si la descente dans le grave est assez limitée par le volume et le haut-parleur, l’énergie se concentre un peu plus haut, pour donner cette sensation de boost et de vie.
Les accords de piano et la contrebasse de Renzi sont percutants, la fougue de Leon Parker ne passant pas inaperçue : la personnalité des OJAS s’affirme !

L’extrême grave limité ne permet pas d’obtenir toute la profondeur nécessaire sur certains passages, et la caisse se fait parfois un peu sentir, mais d’un autre côté le pavillon sectoriel est capable de bien remplir la pièce, en apportant du relief et de l’énergie, ce que peu de haut-parleurs à cône ou à dôme savent faire sans distordre.
L’accélération de l’air à la sortie de la gorge, portée par le profil élargi du pavillon, recrée une image plausible, sans directivité gênante, offrant une bonne largeur horizontale, plus limitée en vertical.
La voix de Jeff Buckley sur le célèbre « Alleluia » est prenante, là devant nous. La réverbération de l’enregistrement est bien perceptible, et la scène sonore possède un caractère live très addictif : les Klipsch délivrent de la générosité dans un bon esprit, avec une personnalité bien à elles.
Les kO-R1 sont fabriquées à la main en Arkansas (États-Unis) par des artisans qualifiés, preuve vivante de presque un siècle d’expertise en la matière.
Elles sont disponibles en finition chêne clair ou gris Hammertone étain.
Cette édition limitée siglée OJAS, à 150 paires en Europe et 15 uniquement en France, explique le prix quand même élevé — Klipsch comptant sur le coup de cœur.
Mais il est vrai qu’elles proposent une philosophie rare à l’heure actuelle, se démarquant du vintage DIY cher, en état douteux et/ou mal mis au point.
Ne la comparez pas à une enceinte moderne haut de gamme de haute définition, ce n’est pas son pedigree.
Ses atouts sont dans le plaisir décomplexé de s’éclater en écoutant la musique, et la possibilité de les relier à du tube de petite puissance — mais pas que — car elle aime aussi être un peu bousculée, au choix.
Le pavillon sectoriel offre des qualités qui lui sont propres, comme une présence réellement vivante, énergique et en volume, pour un plaisir à fleur de peau.
Parions que cette recette plaira à de nombreux aficionados du HR, et à d’autres.
Timbre
7
Dynamique
7
Scène sonore
7
Qualité / prix
6
Plaisir musical
Facilité d'utilisation
Qualité de fabrication
Édition : Limitée
Finition : Chêne clair, gris étain
Pieds : KS-12 fournis
Dimensions (L × H × P) : 420 × 714 × 330 mm
Poids : 23,6 kg
Type : Bass-reflex
Boomer : K-28E / 30 cm
Compression : K-706 / 1,75 pouce
Réponse en fréquence : 51 Hz – 20 kHz (± 3 dB)
Rendement : 97,5 dB @ 2,83 V
Impédance : 8 ohms
Coupure : 970 Hz
Bornier : Double
