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Un monolithe déraisonnable, pensé comme une sculpture audio
L’Aphrodite impressionne d’abord par sa présence. Son coffret massif en aluminium usiné, totalement dépourvu de boutons, accueille un double écran OLED visible à plusieurs mètres.
Au sommet, dix tubes parfaitement alignés forment une signature visuelle immédiatement reconnaissable. Lampizator assume cet esthétisme radical, fidèle à l’atelier de Varsovie, où chaque appareil est assemblé comme une pièce unique.
La télécommande, elle aussi taillée dans la masse, permet un contrôle complet sans toucher au châssis.
Une alimentation titanesque, hommage aux circuits d’autrefois
Lampizator reste fidèle aux transformateurs EI créés sur cahier des charges. L’Aphrodite en intègre quatre, tous dédiés à un étage spécifique.
La topologie dual mono est poussée jusqu’au bout : chaque canal bénéficie de sa propre chaîne d’alimentation, rectification, filtrage et régulation.
Deux tubes 5U4G se chargent de la redressement haute tension, ouvrant la porte au tube rolling et à des ajustements subtils de texture, de densité et d’attaque.
Allié à une vingtaine de circuits de distribution indépendants, ce choix vise un silence de fond maximal et une lisibilité extrême.
Un étage numérique d’une sophistication rare
Le panneau arrière réunit quasiment toutes les entrées imaginables : USB, S/PDIF, AES/EBU, Toslink, BNC, RJ45, I2S HDMI compatible PS Audio et même une entrée triple BNC Super Link.
Le module réseau intégré transforme le DAC en endpoint Roon, sans besoin de streamer externe.
L’ensemble des flux numériques transite ensuite vers un buffer FIFO qui reclocke les données via des horloges internes femto. La carte numérique, à quatre couches, optimise les plans de masse, la stabilité et la pureté des trajets de signal.
Une architecture analogique au-delà du raisonnable
L’étage de conversion accepte le PCM jusqu’en 768 kHz et le DSD512 natif. Mais tout l’esprit de l’Aphrodite réside dans son étage de sortie.
Huit tubes de puissance, quatre par canal, travaillent selon un système de charges actives. Chaque tube amplificateur est associé à un tube en configuration source de courant, remplaçant une charge résistive classique.
Lampizator vise ainsi un gain plus élevé, une linéarité accrue et une micro dynamique que peu de circuits à semi-conducteurs peuvent offrir.
La compatibilité avec une immense famille de tubes KT et EL ouvre la porte à un réglage fin des couleurs sonores.
Les sorties analogiques sont disponibles en RCA et XLR, avec cosse de masse dédiée.
Ce qu’on en pense
Avec l’Aphrodite, Lampizator ne cherche pas la raison mais la démesure assumée. Ce DAC est une déclaration d’intention, un manifeste pour une autre manière de concevoir la conversion numérique analogique : lente, artisanale, spectaculaire et farouchement tubophile.
On peut discuter du prix ou de l’excès, mais l’ambition technique et esthétique force le respect. L’Aphrodite s’adresse à une poignée d’audiophiles qui ne cherchent pas seulement un convertisseur, mais une expérience.
Spécifications techniques
Type : DAC audiophile
Formats pris en charge : PCM 32 bits 768 kHz, DSD512 natif
Rectification : 2x tubes 5U4G
Tubes d’amplification : 4x KT88 ou équivalents
Tubes de charge active : 4x KT88 ou équivalents
Alimentation : 4 transformateurs EI
Topologie : dual mono
Consommation : 190 W
Entrées : S/PDIF, Toslink, AES/EBU, USB-B, 3x BNC, RJ45, XDMI HDMI I2S
Sorties : RCA, 2x XLR
Poids : 48 kg
Dimensions : 43 x 34 x 53 cm
Télécommande : aluminium usiné
Prix : 110 000 €
