Rencontres en Haute Fidélité

Alon Wolf (MAGICO) : pour l’amour de la musique

Pour ce premier épisode de Rencontres en Haute Fidélité, nous avons rencontré Alon Wolf, fondateur de Magico, marque californienne emblématique de la haute fidélité mondiale. Entre exigence technique et quête de vérité sonore, il partage sa vision de la musique, son amour pour Bach et sa philosophie de conception : faire disparaître la technologie pour ne laisser place qu’à l’émotion pure. Une rencontre intime et passionnée, tournée au cœur de l’univers Magico.
November 13, 2025
Alon Wolf (MAGICO) : pour l’amour de la musique
Entre nos lignes, maintenant :  
Alon Wolf (MAGICO) : pour l’amour de la musique

Rencontres en Haute Fidélité – Épisode 1

Alon Wolf : la vérité du son selon Magico

Pour ce premier face-à-face, nous avons rencontré Alon Wolf, fondateur de la marque MAGICO, considérée comme l’une des références ultimes de la haute fidélité mondiale.


Dans cet échange exclusif, Alon revient sur son parcours, sa vision du son et ce qui l’anime depuis toujours : l’amour inconditionnel de la musique.
Une rencontre sincère, sans filtre, avec un homme qui ne conçoit pas la HiFi autrement que comme une quête de vérité sonore.

Derrière les enceintes à plusieurs dizaines de milliers d’euros, il y a une exigence, un regard, une philosophie : celle d’un passionné qui a tout construit pour faire disparaître la technique… au profit de l’émotion.

Extrait de l'Interview – Alon Wolf (Magico)

Haute Fidélité : Quel est le premier disque que vous ayez écouté ?


Alon Wolf : J’ai commencé à écouter Bach très tôt, c’est un objet que ma mère m’a acheté.
J’ai une collection de 7 000 disques, et celui que j’ai acheté avant d’avoir les moyens, c’était les Sonates pour flûte de Bach, avec un flûtiste allemand extraordinaire.

Lorsque je jouais du violon, le premier disque que j’ai acheté à mon fils aîné est le Concerto pour violon de Mendelssohn.
Mais j’aime tout ce qui est Bach.
La faible preuve que peut-être Dieu existe, pour moi, c’est Bach.

HF : Quel est le lien entre Magico et Charlie Haden ?


AW : Bonne question. Il faut parler ici de deux magies : fin des années soixante-dix, il a sorti un album qui s’appelait Magico, avec Garbarek et Gismonti.
C’est un argot pour désigner la magie en portugais, mais aussi un trafiquant de drogue – censé apporter la magie. J’adore cet album.

Quand j’ai commencé, j’ai eu besoin d’un nom de société pour ouvrir un compte en banque, et j’ai donc choisi Magico.
Mais j’aime aussi beaucoup Charlie Haden, en tant qu’immense bassiste.

HF : Venons-en aux enceintes : la meilleure mesure donne-t-elle le meilleur produit ?


AW : Absolument.
Mais les gens se trompent sur le concept de mesure : ils pensent surtout à la réponse en fréquence dans l’axe.
Non, c’est un champ très vaste de mesures différentes qui, toutes combinées, vous donnent une très bonne idée de la façon dont l’enceinte va sonner.

Il existe donc – et je n’en parlerai jamais assez – une multitude de mesures différentes qui, ensemble, forment une idée très précise de la manière dont les enceintes fonctionnent.

HF : Pourquoi préférez-vous la charge close ?


AW : Peut-être plus de 90 % des enceintes du marché sont en bass-reflex, ce qui présente des avantages : elles sont plus efficaces, donnent une réponse que beaucoup de gens aiment.
Mais le coût est assez élevé, et surtout elles créent une bosse. Ce n’est pas le cas de nos enceintes, qui sont très linéaires.

Au début, beaucoup de gens écoutaient nos modèles et leur première réaction était : « Où sont les basses ? ».
Quand vous leur présentez des enceintes aux graves très présents, puis des enceintes linéaires, ils font cette même réflexion.
Vous soulignez ensuite qu’en fait, vous pouvez très bien suivre la ligne de basse, que les notes sont claires, nettes et qu’on les entend parfaitement, avec une bonne décroissance.

Lorsque l’auditeur le découvre, vous le convertissez, et nos enceintes deviennent magiques pour eux aussi.

HF : Vous appréciez beaucoup la photographie ?


AW : Je faisais des projets d’animation informatique de haut niveau qui m’ont donné des outils pour m’aider à concevoir une enceinte – c’est-à-dire la conception industrielle proprement dite.
J’ai également beaucoup appris sur l’esthétique du produit final que vous allez visualiser soit par la photographie, soit par le design lui-même.

Et oui, j’adore la photo couleur ; j’ai un compte sur Instagram.

Haute Fidélité N°274
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