DEVIALET PHANTOM GOLD

La musique est d’or, et pas le silence, surtout après avoir écouté les Phantom Gold dans notre auditorium. Les Phantom nous sont revenues dans une version largement améliorée, et dans une livrée aux flancs en finition or rose, confirmant le vieil adage selon lequel le mieux est l’ennemi du bien.

Nous avions un peu essuyé les plâtres juste à l’occasion de la sortie de Phantom Silver, parce que l’interface Dialog n’était pas tout à fait finalisée : voilà ce que c’est que d’aller plus vite que la musique ! Incorrigibles, ces journalistes ! Cette fois, tout fonctionne de manière fluide et intuitive. Nous avons relié l’interface Dialog à notre réseau auquel est raccordé un serveur Mac contenant de la musique non compressée.

Nous avons mis sous tension et configuré une paire de Phantom Gold, non sans avoir chargé l’application « maison » Spark dans un iPad sous iOS 10.1.1 (relié au réseau via le WiFi), et dans le serveur Mac, ce logiciel étant compatible Android et Windows. Si nous ne sommes pas obligés d’utiliser Deezer, Qobuz, Tidal ou Spotify que propose Spark, c’est agréable de savoir qu’ils sont là. Et nous avons également (avouons-le) connecté notre lecteur CD Nagra CDP à l’interface Dialog (indispensable) « pour voir » via une fibre optique.

Mais le fin du fin consiste à lire la datathèque musicale du Mac au moyen de Spark, et de choisir morceaux et volume d’écoute via l’iPad utilisé en télécommande… Et surtout, de profiter de la puissance phénoménale et de la bande passante de 14 Hz à 27 kHz des Phantom Gold.

L’interface Dialog synchronise les Phantom dans une étroite fourchette temporelle de 20 µs ; on peut en synchroniser jusqu’à 12, de quoi sonoriser toute une habitation, grâce aux possibilités du multiroom. Nous nous sommes contentés, si l’on peut dire, d’un lien réseau de hautes performances en WiFi 2,4 GHz + 5 GHz + CPL du Dialog qui possède aussi un port USB2 de type A.

Les modèles précédents nous avaient déjà surpris par l’énorme pression acoustique et le « coffre » de ces enceintes actives, que l’on peut exprimer aussi en évoquant l’articulation générale et la densité du message sonore ; cette fois, les Phantom Gold vont encore plus loin, chaque modèle passant de 3 000 W crête à 4 500 W dans les mêmes conditions.

La restitution sonore profite allègrement de ce surcroît de punch et d’énergie en réserve : on ressent la pression acoustique diffusée en haute définition dans l’auditorium. Le registre grave diffuse des fréquences abyssales sans atténuation et avec une rapidité d’établissement des notes tout bonnement époustouflante. En effet, si le grave descend très bas, il n’alourdit pas le message musical, en conservant une précision optimale.

Les attaques de notes aux résonances d’outre-tombe du Stick Chapman à 12 cordes de Pascal Gutman en constituent la meilleure illustration : les cordes frappées de cet instrument, cousin de la guitare et de la basse électrique, demandent une grande puissance instantanée pour à la fois présenter des attaques franches et réalistes, et une énorme énergie, que les Phantom Gold retranscrivent avec une facilité déconcertante.

Les arpèges joués sur la partie inférieure du manche s’apparentant à la tessiture d’une guitare ne pâtissent jamais des appels de courant que provoque la section basse. Les sons sont exprimés dans l’indépendance la plus totale, les Phantom Gold s’affranchissant de toute restitution brouillonne. Chaque son, isolé ou partie d’un ensemble musical simple ou complexe, est toujours diffusé dans la meilleure définition possible, comme exempt de toute contrainte.

Le registre médium a perdu la petite tonique et la matité décelées sur les modèles précédents. Par comparaison, il a donc gagné en précision et en aération, sur les voix, mais aussi sur les instruments divers et variés, ainsi que dans la restitution des ambiances acoustiques, sachant que les extinctions de notes et les « queues de réverbération » présentent des performances très honorables, sans être exceptionnelles. L’aigu a gagné en définition, car sa restitution est devenue un peu plus fine et aérée que sur les deux modèles précédents.

Cela posé, on aurait aimé un peu plus de fluidité pour toucher vraiment à la perfection, si tant est que cela puisse exister. Par rapport aux deux modèles précédents, les Phantom Gold améliorent la restitution dans tous ses aspects : la mise à jour fut efficace ! Mais il ne faudra pas attendre une telle qualité ressentie dans ce qui précède en jouant des plages musicales compressées à l’instar du MP3.

Devialet a mobilisé un grand nombre d’ingénieurs pour la réalisation des Phantom Gold, qui présentent des points communs avec les deux modèles précédents. Il s’agit toujours d’enceintes actives 3 voies à quatre haut-parleurs, chacun disposant de son propre amplificateur.

En fait, comme le système ADH est un hybride de classe A et de classe D, on peut considérer qu’il y a huit amplificateurs dans une Phantom, quel que soit le modèle. Ils alimentent deux boomers de 20 cm, à très forte excursion, afin de pouvoir descendre jusqu’à 14 Hz (et monter à 250 Hz), toujours dans un volume acoustique de seulement 3 dm3, avec environ 15 mm d’excursion, et un médium de 13 cm en aluminium (comme les boomers) dont on aperçoit la membrane annulaire de 82 cm2 sur l’avant de l’enceinte, et travaillant entre 250 Hz et 2 kHz.

Au-delà, entre en action le nouveau tweeter, qui a délaissé l’aluminium au profit du titane pur, et cela s’entend. Le travail accompli sur l’alimentation, plus puissante et toujours aussi compacte, a permis l’augmentation de la puissance se sortie, sans distorsion audible sur toute la bande passante.

L’électronique a été optimisée, grâce à une plus haute intégration des composants, ce qui réduit encore un peu plus le chemin du signal. Le filtrage entre les transducteurs s’effectue dans le domaine numérique. Il intègre également le système de correction SAM (Speaker Active Matching), un algorithme d’une très haute efficacité optimisant la réponse du système.

Le constructeur a complété sa gamme au moyen d’accessoires, comme des pieds “Tree” fonctionnant en couplage thermique avec Phantom et masquant le câble secteur, une télécommande “Remote”, un support mural “Gecko” et un sac rigide de transport “Cocoon”… Tout un écosystème !

Fiche technique

Origine : France
Prix à l’unité : 2 590 euros (Gold Phantom), 299 euros (Dialog)
399 euros (Tree), 149 euros (Remote), 199 euros (Gecko) et 299 euros (Cocoon).
Dimensions (l x H x P) : 253 x 255 x 343 mm
Volume total : 12,15 litres
Poids : 11,4 kg
Entrée numérique : WiFi sur Phantom, Ethernet et S/PDIF optique sur Dialog
Format WiFi : bi-bande a/b/g/n 2,4 GHz et 5 GHz, et liaison CPL
Format Ethernet : Gigabit
Compatibilité minimale : OSX 10.9, iOS7, Windows 7 et Android 4.4
Péri-infomatique : Processeur Dual Core ARM 9 à 800 MHz, FPGA Cyclone V (SoC), et 512 Mo de RAM DDR3
Technologies brevetées embarquées de Devialet : ADH, SAM, HBI, EVO
Bande passante : 14 Hz à 27 kHz à -6 dB
Réponse en fréquence : 10 Hz à 20 kHz ± 2 dB
DAC interne : Devialet, intégré dans l’intelligence ADHV2, 192 kHz/24 bits.
Rapport signal sur bruit : 112 dB
Pression acoustique maximale à un mètre : 108 dB SPL
Puissance crête totale : 4 500 W
Distorsion harmonique totale + bruit : 0,0005 %

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